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La "Une" du quotidien gouvernemental camerounais "Cameroon-Tribune" datée du 10 juin 2004
©
cameroon-tribune.cm |
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Paul Biya : "rendez-vous à ceux qui me disaient mort dans 20 ans".
Le chef de l’Etat camerounais, qu’une insistante rumeur avait donné pour mort suite à une crise cardiaque à Genève est arrivé hier après-midi à Yaoundé Nsimalen, l’aéroport international de la capitale camerounaise.
Le Cameroun tout entier attendait de voir Paul Biya en chair et en os descendre du Boeing 767 qui le ramenait à la maison. Tous les grands médias camerounais étaient présents pour immortaliser (sans mauvais jeu de mot!) l’événement.
Tous les hauts dirigeants de la classe politique camerounaise s’étaient pressés à l’aéroport pour accueillir le président. Parmi ceux-ci, le premier ministre, Peter Mafani Musonge, le secrétaire général de la présidence de la République, Jean Marie Atangana Mebara, le directeur du Cabinet civil, Edgard Alain Mebe Ngo’o, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Hilarion Etong, et bien d'autres.
Apparemment détendu et souriant, Paul Biya a fait preuve d’un peu d’humour en demandant aux journalistes "s'ils croyaient aux fantômes". "non" ont répondu ces derniers. "Moi non plus" a t-il ajouté. Et Paul Biya de donner rendez-vous à ceux qui le disaient mort "dans vingt ans" ajoutant qu'il avait appris comme tout le monde la nouvelle de sa mort.
Bref, l’accueil réservé au président camerounais constitue la meilleure preuve qu'il est vivant et bien vivant. Au pouvoir depuis 22 ans, il ne s'est pas encore porté candidat aux prochaines élections présidentielles qui sont prévues pour octobre. Un nouveau mandat de sept ans ferait de lui le président de la république jusqu'en 2011! Reste à savoir qui est à l’origine de la rumeur. Les affirmations des responsables camerounais selon lesquels un camerounais du nom de Ndzana Seme en serait responsable via le site internet qu'il édite à partir des Etats-Unis ont laissé plus d'un observateur averti de la scène politique camerounaise sceptique.
Deux points principaux à retenir de toute cette affaire :
 Paul Biya est le grand gagnant car la rumeur de sa mort l'a mis sous le feu des projecteurs nationaux et internationaux, se transformant ainsi en une superbe opération de communication à peu de frais.
La rumeur a montré que les camerounais se préoccupent bien plus qu'on ne veut le dire de l'après Biya. La peur d'une guerre de succession conduisant à un scénario chaotique à l'ivoirienne hante les esprits...
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