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Aïcha Bah Diallo, sous directrice générale de l' education à l'Unesco
14/06/2004
 

Après des études aux Etats-Unis, Aïcha Bah Diallo s'est consacrée à l'éducation, étant notamment enseignante, proviseur, ministre de l'éducation, et maintenant sous directrice de l'éducation à l'Unesco
 
Par Paul Yange
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Aïcha Bah Diallo  
Aïcha Bah Diallo
 

Pourquoi êtes-vous allée faire des études (en chimie) aux Etats-Unis (Université de Pennsylvanie) ?

J'ai eu la chance d'avoir un père qui était lui même allé à l’école et qui connaissait l’importance de l’éducation. Son jeune frère disait que lorsqu'un jeune garçon n’a pas d’emploi, il peut toujours faire un travail manuel. Par contre il fallait qu'une jeune fille soit éduquée pour pouvoir être indépendante. Je suis née après trois garçons et j’étais vraiment très entourée. Mon père nous a toujours encouragés à travailler. Pour nous motiver, il disait que le 1er aurait 100 francs ce qui était énorme à l’époque et nous encourageait (rires).

Comment se sont passées vos études aux USA où vous arrivez en 1962 ?

Ce fut une période merveilleuse. Quand on est étudiant, le seul soucis qu’on a est d’avoir de bonnes notes. J’ai eu des professeurs extraordinaires et beaucoup d’amis, aussi bien garçons que filles.

Aucun salaire ne peut payer le travail que réalise un enseignant
Aïcha Bah Diallo



Quand vous achevez vos études vous rentrez en Guinée et vous vous lancez dans l'éducation en devenant enseignante. pourquoi ?

J’aime la nature humaine et j’aime les enfants. Je me suis dit qu’étant donné que j’avais eu la chance de faire des études et d’être allée à l’école, je devais en faire profiter les autres. Enseigner c’est le plus noble des métiers. Je pense qu’aucun salaire ne peut payer le travail que fait un enseignant. Mais en retour, vous avez une satisfaction morale extraordinaire quand vous voyez les enfants comprendre ce que vous leur avez enseigné.

Beaucoup de jeunes disaient qu’ils n’aimaient pas la chimie, mais ils disaient ça parce qu’ils ne la comprenaient pas. Mon défi était aussi de faire aimer la chimie à des jeunes et je crois que j’ai réussi car beaucoup de mes élèves ont continué dans le domaine des sciences en chimie, physique, médecine, pharmacie...

Comment êtes vous devenue proviseur ?

En Guinée à l’époque, on ne vous demandait pas votre avis ! Vous vous retrouviez simplement proviseur. C’était extraordinaire car j’ai appris à mieux connaître les enseignants. J’ai décidé de supprimer les punitions corporelles dans mon lycée.
Je ne voulais pas que les jeunes filles se maquillent et je les attendais à la porte. Je les regardais et je regardais le robinet et elles comprenaient (rires). Je leur disais que bien qu'étant plus âgée qu'elles, je n'avais jamais mis de maquillage. Elles avaient la peau noire qui n’a pas besoin de maquillage. Elles ont compris et elles ne se maquillaient pas. Et celles qui se maquillaient me trouvaient à la porte (rires).

Est ce à cette époque que votre mari a été arrêté ?

Il a été arrêté lorsque j’étais enseignante active et ça a été très difficile pour moi. Quand vous avez votre mari arrêté pour des questions politiques on vous pointe du doigt, et pour ne pas sombrer dans la dépression, je me suis mise à faire de la couture. Je préparais des bonbons, des gâteaux et je donnais des cours d’appoint aux élèves qui en avaient besoin, en chimie notamment. Je leur disais de venir dans mon atelier qui était mon garage puisqu’on m’avait pris ma voiture . Ils venaient là pendant que je cousais.

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La Guinée, le pays d'Aïcha Bah-Diallo  
La Guinée, le pays d'Aïcha Bah-Diallo
 

Vous n’avez pas eu de problèmes suite à l’arrestation de votre mari ?

On m’a tout pris lors de son arrestation. Je suis sortie de chez moi les mains vides pour aller chez mes parents. Mais on ne peut pas prendre ce que vous avez dans la tête, c’est à dire le savoir. Grâce au savoir vous pouvez rebondir. Par la suite, j’ai acheté une bicyclette, et on disait, "mais c’est la femme du ministre et elle roule en bicyclette!" ; et je répondais non, je suis une femme de prisonnier politique ! ensuite j’ai acheté un vélomoteur, et toutes les jeunes filles et étudiantes qui me considéraient comme modèle voulaient faire la même chose.

Puis les autorités ont pris la décision de renvoyer toutes les épouses des prisonniers politiques dans leur ville natale. J’ ai donc été mutée à Labé, ma ville natale en 1975. J’ai redécouvert ma famille j’avais deux grands-mères centenaires, maternelle et paternelle, mes oncles, mes grands-oncles et tantes, cousines et cousins... que je ne connaissais pas très bien. Je veux dire par là prendre le temps de discuter avec eux et apprendre l’histoire de nos familles. Ils me manquent tellement. Ils m’ont beaucoup donné. Les années que j’ai passées au sein de ma grande famille ont été des années de formation et d’enrichissement. J’ai appris à parler ma langue maternelle sans y ajouter des mots étrangers. Une chose qui m’a beaucoup frappée, est le travail difficile et dur des paysans. Avant je passais juste une semaine de vacances, mais là j’ai vu les gens trimer du matin au soir en n'ayant qu’un repas par jour et encore. Ce qu’ils cultivaient ne donnaient pas grand chose du fait que les terres étaient pauvres. J’ai appris à voir combien la vie d’une femme au village était difficile. J’ai aussi constaté qu’au village, il n’y avait que des femmes, des vieux, et des enfants en bas âge. Tous les jeunes gens et les hommes valides (disons de 12 ans jusqu’à 50) ans étaient allés en ville à la quête d’un travail rémunérateur. Je me suis dit que le jour où j'aurais la voix au chapitre, je ferais tout pour promouvoir l’éducation en zone rurale.

J’ai passé deux ans à Labé, et quand on a vu que je m’y sentais bien, on m’a fait revenir à Conakry. Lorsque mon mari a été libéré au bout de 10 ans (il avait 46 ans), nous avons été obligés de partir car un ancien prisonnier avait écrit un livre intitulé "la mort de Diallo Telli" (Voir l'article sur Diallo Telli publié par Grioo intitulé Le destin brillant et tragique de Diallo Telli). On a commencé à dire que c’était mon mari qui en était l’auteur. Un de nos amis nous a conseillés de partir pour éviter une deuxième arrestation de mon mari. Car si cela arrivait il n’en réchapperait pas. Mon mari et moi en avons discuté et finalement nous sommes partis. Six mois après, le Président Sékou Touré est décédé et je suis rentrée immédiatement en Guinée.

Et comment cela s’est-il passé à mon retour ?

Lorsque je suis arrivée au pays, juste après le décès du Président Sékou Touré, un de mes amis m’a dit : "qu’est ce que tu fous ici ?" Je lui ai répondu "c’est chez moi". Il a continué en disant "tu aurais dû rester à l’étranger"...Je lui ai répondu : "la raison pour laquelle j’étais partie n’existe plus". Finalement j’ai travaillé deux ans au ministère du travail et des affaires sociales et là j’ai beaucoup appris. J’ai travaillé avec beaucoup de femmes, alors qu’avant j’étais dans le milieu enseignant où il y avait une majorité d’hommes. J’ai réalisé à quel point il était important de promouvoir l’éducation à tous les niveaux. Après j’ai été sollicitée par le ministre du plan et de la coopération pour occuper le poste de chef de cabinet du dit ministère. Le nouveau ministre était de retour au pays après plusieurs années d’absence et avait besoin de quelqu’un qui connaissait bien le pays. Je n’avais jamais fait d’administration, la seule chose que je connaissais c’était l’éducation. Mon mari m’a encouragée à accepter l’offre. Il m’a dit que le premier secret pour réussir à ce poste était de s’assurer que toute correspondance reçoive une suite.

J’ai été selon beaucoup de personnes l’un des meilleurs chefs de cabinet alors que je ne connaissais pas l’administration, mais les cadres me respectaient. Je n’avais pas réalisé qu’il y avait des gens qui demandaient des pots de vin lors de marchés publics. Cela allait à l’encontre de mes principes. Mais je n’ai jamais cherché à savoir si certains le faisaient. Et ils m’ont respecté pour ça. Lorsqu’un collègue était malade, on lui apportait un appui substantiel. Sur le plan du travail et des relations sociales, j’ai réussi à organiser mon cabinet.

En 1989, j’ai été nommée ministre de l’éducation. Ma réaction à été "quoi moi, mais ils sont fous" ! Ma fille venait de rentrer de France et ne voulait pas que j’occupe ce poste car son père ayant été ministre avait fait de la prison. Mais mon mari lui a dit que les temps avaient changé et qu’on ne pouvait plus arrêter les gens impunément et les envoyer au camp Boiro (le camp où les prisonniers politiques étaient enfermés sous le Président Sékou Touré NDLR).

Les femmes ne sont pas avides de pouvoir et quand elle l'ont, elles l'exercent avec pondération
Aïcha Bah Diallo






Le Camp Boiro aujourd'hui  
Le Camp Boiro aujourd'hui
© ibamba.net
 

Quels sont les projets qui vous ont le plus marqué pendant ces années ?

J’ai eu la chance d’avoir d’excellentes relations de travail avec mes collègues. J’ai décidé de promouvoir l’éducation de base et de donner les moyens aux directeurs nationaux et préfectoraux sans oublier les inspecteurs d’académie. La première chose que j’ai faite a été de leur attribuer un véhicule pour qu’ils puissent travailler. J’ai aussi pu leur faire bénéficier de formation continue. J’ai pu avoir ces moyens grâce aux bons rapports que j’avais avec les organismes multilatéraux et bilatéraux...J'avais réussi à remplir toutes les conditionnalités fixés et ils m’accordaient les financements dont j’avais besoin. Mais j’avais négocié les conditionnalités au lieu de les accepter aveuglement. Si les conditionnalités ne me paraissaient pas réalistes je le disais et je négociais. J’ai eu de bonnes relations avec US AID, la Banque mondiale, l’UNESCO, l’UNICEF, la Coopération française, la CEE (à l’ époque). J’ai aussi eu de bonnes relations avec les syndicats car je les consultais à chaque fois que j’entreprenais une réforme qui les touchait ou les impliquait. C’est ainsi que j’ai pu réussir à négocier et mettre en œuvre un programme d’ajustement du secteur de l’éducation avec un succès qui reste un exemple dont on parle toujours. J’ai négocié le deuxième programme qui s'est achevé en 2000. J’ai préparé la politique du secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et organisé la réunion des bailleurs sur le sujet. La liste est longue.

J’ai mis en place un statut particulier pour l’enseignant (indemnité de craie, d’éloignement, le développement de la carrière...). C’était une nouveauté et beaucoup de pays africains sont venus apprendre chez nous, en voyant de plus près ce que nous faisions.

Il y a aussi le problème de l’éducation des filles auquel je me suis attaqué. Les parents musulmans ne refusent pas d’envoyer les filles à l’école, ils ont peur pour leur sécurité et c’est pour les protéger qu’ils les gardent. Je suis allée les voir et leur expliquer tout en respectant les règles établis dans ce milieu. Je suis par exemple allée voir un Cheikh, mais je suis restée dans la cour et les membres de ma délégation hommes sont rentrés dans sa demeure. Ils lui ont expliqué les raisons de ma visite en précisant que j’étais dans la cour. Ce qui montrait bien que je respectais les coutumes et les règles établies. Le message que j’ai réussi à faire passer était que l’école était respectueuse de la culture. C’est ainsi que j’ai réussi à obtenir des plus réfractaires qu’ils envoient les filles à l’école. Le taux de scolarisation des filles a grimpé en flèche.

J’avais pris à l’époque la décision de ne plus faire renvoyer de l’école les filles qui tombaient enceintes. Mais avant de le faire, j’ai discuté et expliqué ma démarche pendant deux ans. J’ai expliqué que si les jeunes filles savaient ce qui allaient leur arriver en "couchant avec les hommes", elles ne l’auraient pas fait. Mais personne, ni l’école, ni la famille ne leur expliquaient quoi que ce soit. J’ai dit qu’il fallait que l’école et les familles assument leurs torts. Un jour, je suis allée à une conférence à Koya, préfecture situé à 50 kilomètres de Conakry. Quand je vais à une conférence en zone rurale, je m’habille comme les paysanes, car ça me permet d’être très proche d’elles et de faire mieux passer mon message. Une dame m’a dit "tantie vous avez raison". J’ai compris que le message était passé et le lendemain, j’ai pris la décision de réintégrer les filles après l’accouchement . Il faut souligner que pour toutes les décisions sensibles j’ai pris le temps de mener des campagnes moi-même pour sensibiliser tout le monde.

Plus tard, quand j’ai expliqué ma démarche au Forum des Femmes Educatrices (une ONG panafricaine constituée de ministres de l’éducation femmes et recteurs d’université femmes), elles ont été intéressées. On a organisé une réunion, qui s’est tenue à l’île Maurice en 1994, sur les pertes (financières, humaines) générées par les renvois de l’école de jeunes filles enceintes. Nous avons invité les ministres de l’éducation hommes, qui étaient contre l’acceptation des filles enceintes à l’école. Ils disaient qu’elles allaient donner le mauvais exemple. Je suis heureuse de vous dire que deux ans plus tard ils avaient complètement changé d’avis et étaient devenus les avocats pour la reprise de ces filles dans les écoles.

Pourquoi étaient-ils contre ?

Il est difficile pour un homme de comprendre le drame d’une petite fille de 14-16 ans qui tombe enceinte et qui est rejetée par tout le monde pour se retrouver toute seule. Quand je vois qu’aujourd’hui, on ne renvoie plus les jeunes filles enceintes des lycées, je me dis que c’est un acquis dont je me félicite tous les jours.

En vous écoutant on se rend compte qu’il y a beaucoup d’actions qui ont été menées en faveur de l’éducation en Guinée, en Afrique. Pourtant, on a l’impression qu’il y a une dégradation actuellement. Comment expliquez-vous cela ?

Je ne pense pas qu’il y ait une réelle dégradation. Je crois qu’il y a une mauvaise communication et que les pays n’expliquent pas assez ce qu’ils font car tous les pays travaillent pour le développement de l’éducation. Mais avec la crise économique qu’il y a, on a beau travailler, il reste toujours énormément à faire. Je pense aussi que le jour où les pays africains comprendront réellement que la 1ère priorité devrait être l’éducation avant tout, alors on aura fait un grand pas et il y aura un impact plus grand. Je prends toujours l’exemple du Japon dont la seule ressource est constituée de ses hommes et de ses femmes (la matière grise). Ce pays qui fait partie des nations les plus riches du monde l’a vite compris et a investi dans ses ressources humaines. Il faut que nos pays apprennent à considérer l'homme et la femme comme la première richesse et il y aura un décollage économique extraordinaire.

Le jour où nos pays comprendront que la 1ère priorité devrait être l'éducation, on aura fait un grand pas. La seule ressource du Japon c'est sa matière grise
Aïcha Bah-Diallo










L'Unesco  
L'Unesco
© unesco
 

Les femmes ont elles un rôle particulier à jouer dans l’avancée de l’Afrique ?

Tout à fait. Déjà parce qu’elles sont les plus nombreuses. Ensuite les véritables chefs de famille dans cet environnement de crise économique aujourd’hui en Afrique sont les femmes. Quand il y a des problèmes, c’est vers elles qu’on se tourne. Ce sont elles qui régulent la famille et qui en sont les piliers. Si on écoutait les femmes au niveau politique, si elles étaient plus nombreuses dans les cercles de décision, il y aurait moins de conflits car la femme n’est pas avide de pouvoir et quand elle l’a, elle l’exerce avec pondération. Nous ne voulons pas le pouvoir pour le pouvoir. Vous n’entendrez jamais dire que des femmes ont détourné de l’argent car elles sont fières. Ce n’est que maintenant avec les conflits où des jeunes femmes sont enlevées, droguées par les seigneurs de la guerre, qu’on entend dire qu’il y a des femmes qui tuent. Avant c’était un phénomène inconnu. Il faut d'ailleurs que les conflits armés africains cessent et qu’il y ait une thérapie, pas seulement dans les pays concernés, mais mêmes dans les autres car ces conflits ont des répercussions sur les pays environnants. Il faut que nos enfants apprennent à vivre ensemble et nous même devons apprendre à vivre ensemble.

Comment avez-vous utilisé la télévision pour promouvoir l’éducation ?

Un enseignant est un communicateur. Lorsque je suis arrivée au ministère, j’ai cherché à voir de quelle façon je pouvais communiquer pour promouvoir l’éducation, et pour toucher tout le monde. Les canaux de communication traditionnels ce sont les mosquées, les églises, les marchés hebdomadaires, les mariages, les baptêmes... Il faut les utiliser pour parler de l’éducation et faire passer l’information. Il y a aussi les moyens modernes, la radio et la télévision. Au niveau de la radio et de la télévision, nous avons utilisé des sketches : nous avons contacté des troupes de théâtre pour chaque groupe linguistique et nous leur avons dit que nous avions des thèmes concernant l’éducation. Ces troupes de théâtre nous ont produit des choses merveilleuses. On avait aussi des spots diffusés 15 minutes avant le journal télévisé car tout le monde vient regarder la télévision juste avant le journal télévisé.

Un jour, une de mes tantes m’a dit "Aïcha tu me rends la vie impossible." Je lui ai répondu "comment ça ?" Elle m’a dit : la petite que j’ai chez moi me demande de l’envoyer à l’école car elle a vu les spots à la télévision. Je lui ai dit : "ah il faut l’envoyer à l’école" (rires). L'impact de la campagne était bien réel.

En quoi consiste votre poste actuel à l’Unesco ?

Je suis arrivée en 1996 comme directrice de l’éducation de base. Nous nous occupons de l’éducation de la petite enfance, l’enseignement élémentaire, l’éducation non formelle, l’éducation des groupes défavorisés. En 2000 j’ai été promue sous-directrice générale adjointe. Je donne un appui au sous directeur général et ça me permet d’avoir une vue d’ensemble. Actuellement je vais être Sous Directrice générale par intérim en attendant l’arrivée du nouveau sous-directeur. Je veux prendre ma retraite et rentrer chez moi ! (rires) il y a encore beaucoup de choses à faire là-bas. Pour quelqu’un de terrain comme moi, le vrai travail se passe là-bas.

Que comptez vous faire à votre retour en Guinée ?

J’espère être de retour en Guinée en 2005. Je compte donner un exemple d’ éducation pour tous autour de l’école. Il s’agit de faire d’une école un lieu d’apprentissage pour tous. Vous avez une petite hutte près de l’école où les femmes emmènent les enfants, les tout petits pour ne pas avoir à les porter sur le dos quand elles vont cultiver. Les femmes du troisième âge qui ne vont plus cultiver peuvent s’occuper des enfants. Il suffit de leur donner un minimum de formation. Et les petits qui vont grandir là verront leurs grands-frères et sœurs aller à l’école. C’est sur et certain qu’ils iront à leur tour à l’école. Avec un peu d’argent, on peut acheter des équipements, des semences pour développer les cultures maraîchères. Mais il y a deux conditionnalités : il faut que tous les enfants aillent à l’école et que les femmes viennent assister aux cours d'alphabétisation liés à la mise en place de leurs cultures maraîchères. Une fois que vous avez montré cet exemple, ce n'est pas difficile de le répliquer ailleurs.

















       
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