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"Misiya" le premier album d'Etienne Mbappe
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Comment avez vous débuté dans le domaine de la musique ?
Assez tôt, vers 9-11 ans. Mon frère avait reçu une guitare comme cadeau de Noël et c’est avec lui que j’ai appris mes premiers accords.
Par la suite vous venez en France. Aujourd’hui vous êtes bassiste. Pourquoi avoir choisi cet instrument ?
La guitare comportait trop de cordes (rires). Plus sérieusement, Je suis arrivé en France à 14 ans, j’avais déjà fait mes premiers concerts au Cameroun, dans des collèges, des lycées avec des groupes interscolaires (j’étais au collège Libermann à Douala) et quand je suis arrivé ici, je voulais poursuivre à la guitare. J’avais déjà eu l’occasion de tenir une basse, en bon musicien camerounais. Je suis de la génération de tous les jeunes musiciens camerounais qui ont été influencés par Jean Dikoto Mandingué, Vicky Edimo, Aladji Touré...Je voulais aussi monter un groupe avec des copains. Il y avait déjà des guitaristes, mais pas de bassistes. J'avais quelques notions de basse et j'ai commencé à tenir le rôle de bassiste. Ça m'a plu et petit à petit je me suis retrouvé bassiste. La demande était aussi plus forte au niveau de la basse que de la guitare et j'étais certainement aussi meilleur bassiste que guitariste. D’où mon choix.
Quelles sont les spécificités de la basse pour le profane ?
Elle joue un rôle d’arythmique, c’est elle qui fait tourner la musique, elle représente les fondations sur lesquelles sont basées toutes les musiques. On ne peut pas déterminer la nature d’un accord s’il n’y a pas de basse. C’est la basse qui donne le mouvement de rotation rythmique. C’est elle qui fait danser avec la batterie, qui donne le mouvement rythmique que ce soit sous la forme de musiques comme le Groove, la Dance ou d’autres.
Y a t-il une tradition camerounaise de la basse ?
Je suis issu de la génération de gens qui ont écouté Jean Dikoto Mandengué, qui était le bassiste d'Osibisa, un célèbre groupe de musique africaine qui rassemblait des ghanéens, des togolais, des nigérians...etc et lui le camerounais. Il était aussi dans les années 70 le bassiste de Claude François, énorme star française. Il est beaucoup plus vieux que nous. Il y a eu son « petit frère » Vicky Edimo plus proche de notre génération qui a révolutionné la musique camerounaise au travers de la basse et influencé pas une , pas deux , mais DES générations de musiciens camerounais.
Il a influencé des gens comme Richard Epéssé, Richard Bona, Armand Sabal Lecco...Bref tous les bassistes qui officient aussi bien au Cameroun qu’à l’étranger.. Notre génération est la digne descendante de gens comme Aladji Touré, Vicky Edimo et les autres. Les bassistes camerounais officient aujourd’hui aussi bien en France qu’ailleurs, même s'il y en a beaucoup de talentueux au Cameroun.
Vous avez joué avec de grands noms comme Jacques Higelin, Michel Jonasz...Comment vous êtes vous fait connaître pour jouer avec eux ?
Il y a eu les rencontres, les opportunités ou les auditions. Dans le cas de Salif Keita, j’étais en vacances au Cameroun en 1990. Il y a eu un coup de téléphone qui disait que Salif me cherchait en particulier. Je suis rentré à Paris pour répéter avec lui. En ce qui concerne Michel Jonasz, Jacques Higelin, tous ces gens là, c’est juste une question de rencontres, d’opportunités. Il faut parfois aussi passer des auditions comme ça se fait en France, aux Etats-Unis...etc Quelques fois je me suis retrouvé parmi un grand nombre de bassistes et j’ai été souvent retenu. Il faut être là au bon moment et saisir les opportunités.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour votre premier album ?
J’ai eu la chance de faire partie d'Ultra Marine, un groupe qui mélangeait des influences africaines et des influences Jazz, africaines et autres. Par la suite, j’ai accompagné des artistes, des français, des américains, j’ai fait beaucoup de choses sur le plan musical, en groupe ou à titre personnel, mais je voulais sentir le bon moment pour faire mon album. Je voulais faire un album dont je sois vraiment fier. Je place l'album Misiya sous le signe des rencontres et du voyage car j’ai eu la chance de voyager et de rencontrer beaucoup de gens. Misiya comporte beaucoup d’influences qui viennent de ces différents voyages. |
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Etienne Mbappé en action
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personal.inet.fi |
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Justement au niveau des influences, vous êtes arrivés en France très jeune et en même temps vous êtes africain. Cette double influence se ressent-elle sur l'album ?
Je pense que oui. J’ai assimilé pas mal de choses dans le Jazz, dans le domaine de la variété française, avec des gens comme Jonasz, comme Higelin, comme Catherine Lara. J’ai appris énormément de choses qui m’ont enrichi professionnellement. D’autre part je suis camerounais et comme on dit, le "Mboa" ne me quittera jamais, il est toujours en moi et c’est naturellement que je peux jouer aussi bien du makossa (même si je ne le fais pas au premier degré comme peut le faire "Petit-Pays, le Turbo d’Afrique" ou "Longé Longé"). Je n’ai pas ce bagage là. Je ne peux pas faire la même musique qu’eux car j’ai différentes influences et j’essaye de les faire transparaître au niveau de ma musique.
Pouvez-vous nous présenter quelques titres de votre dernier album ?
Il y a « Cameroun O Mulema » qui parle de mon Afrique natale, de mon Cameroun natal, de mon Douala natal. Elle dépeint un pays qui m’a beaucoup manqué quand j’étais ici en France car j’y ai de la famille, une bonne part de souvenirs d’enfance, une bonne part de traditions, de jeux d’enfants, de rythmes traditionnels. Et quand je n’y vais pas souvent, il me manque toujours.
Il y a aussi une chanson comme « Miso Ma Munami » qui dépeint un voyage que j’ai fait au Cameroun où je présente le pays à mon fils qui est métis. Ce sont ses yeux, son regard, posés sur l’Afrique et le Cameroun que je décris. Il y a aussi « Ambass » qui dépeint l’Ambass bé à travers une histoire bien de chez nous, quelqu’un qui vient demander de façon traditionnelle la main d’une jeune fille en mariage...Toutes les histoires que je raconte sur ce disque me relient avec mes influences et le Cameroun. Dans "Mukanbilan", j’aborde le thème d’une Afrique qui en a marre de souffrir de tous ces maux auxquels elle est associée (maladie, pauvreté...) sur un rythme d’Assiko qui est un rythme traditionnel bassa, mais qui fait partie de mon background. Je gardais en souvenir quelques lignes de guitare et des rythmes de Jean Bikoko Aladin.
Donc un album qui vous ressemble vraiment...
Tout à fait. Outre mes influences traditionnelles, on y entend aussi bien des influences d'Espagne ou d'Afrique du Nord. Tout cela c’est moi. J’avais besoin de me trouver et je pense m’être trouvé sur cet album. Je continue de faire de la musique, de rencontrer des gens, de voyager.
Allez-vous aller en Afrique pour présenter votre album ?
Je rentre du Burkina Faso où j’ai fait le festival de jazz du Faso avec un grand musicien congolais qui s’appele Rido Bayom qui est mon père spirituel. Certains personnes là-bas savaient déjà que l’album était sorti. La principale difficulté pour l’Afrique consiste à acheminer le disque de façon à ce qu’il soit à la disposition du public et que les gens n’attendent pas un an avant de l’avoir. Qu’ils aient l’occasion d’apprécier et d’entendre l’album dans son ensemble.
Quels souvenirs vous a laissé Ray Charles, récemment décédé et avec qui vous avez eu l’occasion de travailler, sur son dernier album en 2001 ?
Il m’a laissé un excellent souvenir. J’ai travaillé en studio avec un très grand personnage de la musique , que ce soit la soul, le jazz ou le blues...On l’appelait « the genius ». Travailler avec lui en studio a été une opportunité énorme pour moi. C’est quelqu’un qui savait ce qu’il voulait et qui savait aussi ce qu’il ne voulait pas. Il donnait quelques directives et en tant que musicien professionnel, il fallait être à l’écoute. On vit juste ces moments là et on savoure d’être en studio avec quelqu’un comme lui, "the genius".
Si vous aviez un petit mot pour vos fans et pour les internautes de Grioo ?
Je leur dirai que j’ai un concert au café de la danse le vendredi 25 juin et je leur dirai de venir nombreux car ça va être un grand moment. Je serai aussi au Waza le 10 juillet et je veux aller à la rencontre de l’Afrique et du public africain. Je suis un enfant de la communauté et j’ai envie de retrouver ce public africain. Aussitôt que je pourrai aller en Afrique défendre mon album, je le ferai car j'ai envie d’aller présenter mon travail en Afrique et dans mon pays d'origine. C’est un grand plaisir et un grand honneur de présenter l'aboutissement de mon travail là-bas. J’ai souvent été éloigné de l'Afrique et j’ai envie de dire aux fans que j’ai pris autant de temps pour leur ramener un bébé comme "Misiya".
Merci Etienne Mbappé
Merci à vous et longue vie à Grioo.com
L'actualité d'Etienne Mbappé :
Concert au café de la danse le Vendredi 25 juin à 20H30 en partenariat avec FIP. Cafe de la danse - 5, Passage Louis Philippe - 75011 Paris M° Bastille. Locations : FNAC – VIRGIN et points de vente habituels 0 892 68 36 22
"Cameroun O Mulema" au Restaurant le Waza le Samedi 10, juillet 2004 à 20h - Réservation au 01 40 29 45 63" |

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