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Zinedine Zidane, meneur de jeu emblématique de l'équipe de France
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zidane.net |
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L’apport de l’immigration à l’équipe de France
A l’occasion du centenaire de l’équipe de France, le magazine France Football a désigné les trois joueurs français qui avaient le plus marqué l'équipe de France. Il s’agissait dans l’ordre de Michel Platini, de Zinedine Zidane, et de Raymond Kopa. Pour le profane, pas grand chose de commun entre ces joueurs. Pour le fan de football averti, Platini, Zidane et Kopa sont tous trois des meneurs de jeu qui ont marqué leur époque. En se mettant sur un autre terrain, on peut trouver un autre point commun. Platini, Zidane et Kopa sont tous les trois des descendants d'immigrés, à des degrés divers et il est significatif que ce soient trois fils d’immigrés qui soient les meilleurs footballeurs que l’équipe de France ait jamais connu en cent ans d’existence.
La présence de descendants d’immigrés ou d’immigrés en Equipe de France remonte à bien longtemps. Dès 1935 en effet, deux polonais naturalisés revêtent le maillot de l'équipe de France. Avant la deuxième guerre mondiale, il y a aussi un métis franco-sénégalais, Raoul Diagne (fils du député sénégalais Blaise Diagne Voir l'article de grioo sur Blaise Diagne) qui évolue en équipe de France. Après la seconde guerre mondiale, les immigrés polonais ou italiens de la seconde génération affirment leur présence dans le football hexagonal : la génération de l'équipe de France 1958 qui atteint les demi-finales de la coupe du monde en s'inclinant contre le Brésil de Pelé compte dans ses rangs certains de ses joueurs majeurs "issus de l’immigration" : Kopa bien sur (Raymond Kopascewski de son nom complet), Roger Piantoni (fils d’immigrés italiens) ou encore marian Wizsniewski. Plus tard Synakowski, Budzinski, de même que Di Lorto, Repellini constitueront d’autres exemples de cette immigration polonaise-italienne en équipe de France. Le sport, et le football en particulier dans les années 50 et 60 s’avère déjà un facteur "d’intégration" important. |
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Marius Trésor, meilleur défenseur français des années 70 et Jean-Pierre Adams formèrent la défense centrale de l'équipe de France
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Cette capacité "d’absorption" du football ne diminuera pas avec le temps, mais s'affirmera. D'autres joueurs comme Larbi Ben Barek, originaire du Maroc et surnommé la "perle noire", revêtiront avec brio le maillot de l’équipe de France. Marius Trésor (originaire des Antilles), certainement le meilleur défenseur des années 70 en France, et son compère Jean-Pierre Adams (né à Dakar et toujours dans le coma aujourd'hui suite à une opération "bégnigne") seront dans les années 70 (bien avant Boli-Desailly ou Desailly-Thuram) les défenseurs centraux de l’équipe de France et formeront un duo célèbre à l’époque, surnommé la "garde noire".
La présence d’immigrés en équipe de France ne se démentira pas avec la fameuse génération Platini, celle qui remporta le premier titre français dans un sport collectif lors de l'Euro 84. En effet, la présence de joueurs "issus de l’immigration" si elle est moins visible, n'en reste pas moins importante. Jean Tigana, un des membres du fameux « carré magique » Platini-Giresse-Tigana-Fernandez, est fils d’immigrés maliens de même que José Touré, surnommé le brésilien suite à un but fameux avec Nantes en finale de la coupe de France face au PSG. Luis Fernandez, qui a grandi dans le quartier des Minguettes à Lyon, est issu de l’immigration espagnole. Michel Platini lui même est petit-fils d’immigrés italiens (ses grands-parents sont originaires du Piemont). |
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Petit-fils et fils de polonais, Raymond Kopa fut une star du Réal de Madrid dans les années 50
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Le passage de Platini à la Juventus de Turin, où il atteindra le sommet de sa carrière, terminant trois fois meilleur buteur du Calcio, le championnat italien, contribuera d’ailleurs à affirmer sa double identité, selon l’aveu même de l’intéressé. Patrick Battiston, Bruno Bellone, Jean-Marc Ferreri ont des parents italiens. La mère d’Alain Giresse, autre membre du fameux carré magique, a quitté l’Espagne avant la guerre civile pour s’installer dans le sud-ouest de la France. Manuel Amoros, un des meilleurs défenseurs au monde dans les années 80 est comme Fernandez issu de l’immigration espagnole. Yannick Stopyra est issu de l’immigration polonaise.
En 1986 (Cf "L’Equipe" du 29,30, 31 janvier 1986), soit 12 ans avant que la bande à Zidane ne réalise un exploit sportif qui allait la faire entrer dans l’histoire par la grande porte, le quotidien sportif "l'Equipe" notait que sur 660 joueurs internationaux que l’équipe de France avait connu, près du tiers avait une origine étrangère ou extra-métropolitaine ( !) La génération Zidane n’a donc pas dérogé à la tradition qui veut que l’équipe de France accueille parmi ses membres un certain nombre de joueurs "issus de l’immigration" ou originaire des Dom-Tom. Outre Zidane, fils d’immigrés algériens devenu la personnalité préférée des français, Marcel Desailly, plus ancien joueur de l’équipe de France en activité est originaire du Ghana, Karembeu de Nouvelle-Calédonie, Henry, Lama, Thuram des Antilles, Vieira du Sénégal, Makélélé du Zaïre...Sans parler des Diomède, Dacourt, Gallas, Sylvestre, Govou, Marlet, Boumsong, Pirès (père portugais et mère espagnole) et Trezeguet (le plus argentin des joueurs de l’équipe de France)... |
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Né au Ghana, Marcel Desailly a dépassé les 100 sélections en équipe de France
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Que faut-il déduire de tout ce tableau ?
Là où le football et les personnes issues de la classe ouvrière ont fait le choix depuis les années 50 de la diversité, en sélectionnant les joueurs les plus performants quelque soit leur origine ou leur couleur, force est de constater que les élites françaises demeurent réfractaires au concept de diversité. On reste dans le système de cooptation entre gens qui sont issus du même milieu, qui se ressemblent ou qui se connaissent. Le football, sport populaire par excellence a prouvé qu'il était largement en avance sur le reste de la société. Tout le monde aujourd’hui trouve normal que les meilleurs joueurs français quelque soit leur origine, représentent la France et véhiculent son image. Il ne viendrait à personne l’idée de dénier à Zidane le droit de porter le brassard de capitaine de l’équipe de France du fait des ses origines algériennes. Dans d’autres milieux (politique, monde de l’entreprise...) où les individus sont supposés être plus "ouverts" car issus des meilleures formations françaises, c’est à dire Polytechnique, HEC, l’ENA, Sciences Po...etc, l’origine des individus constitue toujours un frein à l’accession aux postes les plus valorisants. |
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Petit fils d'italiens originaire du Piemont, Michel Platini termina sa carrière en Italie à la Juventus de Turin
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http://www.sensazioniforti.com |
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On risque d’attendre longtemps l’équivalent de Zidane dans le monde de l’entreprise, non pas parceque cet équivalent n’existe pas, mais parcequ’on ne lui laisse pas l'opportunité de démontrer ses talents. Le concept de diversité n’a encore qu’une vague signification pour les élites qui dirigent la France. Evidemment, le racisme n’a pas pour autant disparu du football que ce soit entre joueurs et entraîneurs (insultes racistes envers des joueurs noirs par exemple cf affaire Atkinson-Desailly lors de la demi-finale Monaco-Chelsea ou l’incident Desailly-Stoïchov mentionné dans "capitaine", la biographie de Marcel Desailly). Le public n'est pas en reste (bananes et imitations de cris de singe réservées aux joueurs noirs par certains spectateurs à une époque dans le championnat d’Italie par exemple). |

La présence et le rôle importants de joueurs issus de minorités visibles n’a certes pas fait disparaître le racisme, malgré la popularisation du concept de France "Black Blanc Beur" que les champions du Monde 1998 étaient supposés représenter. Mais grâce à son poids médiatique et financier, le footballeur issu de l’immigration, icône sportive d’aujourd’hui peut contribuer à influencer la vision que la société dans son ensemble a des jeunes issus de l’immigration, pour peu qu’il s’en sente le tempérament. France-Angleterre a réalisé avec près de 14 millions de téléspectateurs, la meilleure audience de l'année dans le domaine de la télévision en France. Preuve s’il en était que contrairement aux propos larvés de racisme de certains hauts responsables de chaîne française (un peu déconnectés de la société réelle ?), les téléspectateurs ne zappent systématiquement parcequ'ils voient des Noirs à la télé... |

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