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Aminata Dièye
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lequotidien.sn |
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Capitale ou régions ? Faites votre choix. Chantait il y a quelques années le Super Cayor. Le Comité national de Miss Sénégal a choisi la capitale : Dakar. Non pas que la capitale connaît un développement que les régions n’osent même pas espérer. Mais parce que le jury de l’élection Miss Sénégal 2004 a jeté son dévolu sur Aminata Dièye, Miss Dakar, dans la nuit du samedi au dimanche dernier au Méridien Président.
La jeune dakaroise de 18 ans est sortie victorieuse d’un tournoi qui l’a vu s’opposer aux dix miss des régions plus la Parisienne. Son mètre 76 réparti inégalement en 82 pour la poitrine, 66 pour la taille et 82 pour les hanches fait d’elle une bombe de centimètres au sourire juvénile. Mais ce n’est sûrement pas ce critère qui a été déterminant dans le choix du jury. Car les autres candidates ont autant de bons arguments physiques que Aminata. La couleur de sa peau, pas très éclaircie, et son Qi, (elle est étudiante en gestion au Suffolfk University), ont probablement fait pencher la balance de son côté et sceller le sort des autres filles. Parmi lesquelles sa première dauphine, Touty Diagne, Miss Matam et la troisième Ndèye Fatou Diabira, Miss Saint-Louis. Dakar a gagné. Cependant au royaume des aveugles, les borgnes sont rois, dit-on. La miss n’était pas la plus belle, mais la moins vilaine et la plus cultivée. Compréhensible.
Dans le show, à la Moïse Ambroise Gomis, organisé pour accompagner l’élection de la soit-disante plus belle fille du Sénégal, le public, très nombreux, a eu un sentiment, un brin, mitigé. Tout d’abord, un petit pic a été connu par le spectacle au passage de Abdou Guité Seck, très aimé des filles. Ensuite une petite stagnation du thermomètre avec un one-man show de Goldbert Diagne, par ailleurs lauréat du micro d’or des animateurs, mais toujours régional au détriment du national. Dommage. Puis s’en est suivi une chute vertigineuse au baromètre de l’adrénaline avec une Maïmouna Johnson qui a douché froidement tout le monde présent. L’assistance n’a pas aimé au point que des huées ont accompagné l’annonce de son nom. Il a fallu que le maître de cérémonie, Moïse Gomis, vienne à la rescousse de la chanteuse. Extrait : «Soyez gentils avec les artistes sinon je la fais chanter quatre fois», menace Ambroise. Pittoresque et pitoyable.
Une autre qui n’a pas fait bouger la salle non plus, est chanteuse aussi. Penda, elle se nomme et joue sa partition sur une musique de Phillipe Monteiro. Mais rien n’y fait, elle ne révolutionnera pas le Cabo de sitôt. Heureusement que Viviane Ndour y a fait un détour à bord du Taxi malad d’un Malal fou sur la route de Younkounkoug! La tension est remontée. Très haut même, quand Viviane est revenue sur scène pour Dekkore les Toucouleurs. L’honneur du spectacle au Sénégal pouvait être sauf. Mais c’était sans compter sur un pseudo défilé de mode de trois modèles (seulement) de Dasha Nicoué, qui est récompensé par là pour son rôle dans la mode africaine. Bravo quand même. Ce qu’on ne peut dire, par contre, de la prestation de Khadija. La chanteuse venue de Paris, pouvait y rester. Elle n’a enchanté personne et a sonné le glas d’une scène sénégalaise qui reçoit de plus en plus d’usurpateurs. Inquiétant.
Ce qui, aussi, peut être inquiétant pour le Sénégal et les Sénégalais, c’est l’avenir de cette élection de Miss Sénégal. Depuis quelques années, les miss sont de moins en moins belles, mais pire, elles sont de plus en plus limitées en culture. Voire même, nulles. L’édition de Samedi devant le ministre du Tourisme et des Transports aériens est venue confirmer cette donne. Les miss ont été remarquables dans leur problème général d’expression en français, dans leur difficulté commune à vanter les mérites de leurs régions, dans leur connaissance brinquebalante du Sida. En somme, incultes dans l’ensemble. Après samedi, il est possible de dire que les miss au Sénégal sont moins belles et plus médiocres, depuis…Aïcha Faye. Désolant.
Pourtant, elles ont tout fait pour plaire en cette nuit. Trois passages sur les planches en tenue de ville, de lit et de soirée. Sans oublier les rocambolesques auto-présentations. Le tout, dans des déhanchements terribles, des clins d’œil et des sourires très forcés. Ce n’est pas cela qui fait une miss. Arrêtons le massacre. Le Sénégal ne mérite pas ça ! Urgent.
D'après lequotiden.sn |