Trois semaines après la victoire d'Anastasia Myskina à Roland-Garros, la Russie a écrit une nouvelle page en or de son histoire. A 17 ans et deux mois, Maria Sharapova (n°13) a privé la double tenante du titre d'une troisième couronne de rang en s'imposant pour la première fois dans un tournoi du Grand Chelem (6-1, 6-4). En 1h13', la jolie Russe a étouffé la n°1 mondiale, qui ne s'attendait pas à cette incroyable issue.
A 15h26', un ultime coup droit de Serena Williams dans la borne du filet et Maria Sharapova peut s'écrouler à genoux, ivre de bonheur. Sitôt la dernière balle jouée de cette finale femmes, la 118e du nom, la jolie Russe n'a qu'une envie. Retrouver son clan et surtout son père Youri pour le serrer dans ses bras. L'effusion est intense et le papa de la nouvelle championne a du mal à cacher son émoi.
Aurait-il imaginé que sa progéniture deviendrait la première Russe à s'imposer au All England Club et la deuxième plus jeune championne de Wimbledon de l'ère moderne, après la Suissesse Martina Hingis, qui avait remporté le trophée en 1997 à 16 ans et neuf mois ? Peut-être pas. Toujours est-t-il que la réalité est pourtant bien palpable. Cette finale a presque ressemblé à une exécution capitale tant Sharapova a mis sa patte sur la rencontre. Mais surtout parce que Serena, qui lui offert tout de même une bonne réplique (14 pts gagnants) , a néanmoins trop voulu forcer son jeu (10 fautes directes). Le premier set s'apparente à une gentille formalité. Serena Williams fait montre d'une surprenante nervosité, au contraire de son adversaire qui attaque bille en tête les débats. Un premier break à 3-1, puis au 6e jeu et la blonde de l'Est boucle le set initial en vingt petites minutes (6-1).
Secouée, la cadette des Williams tente de remettre de l'ordre dans son jeu passablement détraqué. Une mission sacrément ardue au vu de la formidable énergie déployée par Sharapova, qui se dit à cet instant de la partie que le coup est sûrement jouable. Serena hausse le ton et s'engouffre dans la brèche pour réussir un break qu'elle croit sans doute salvateur. A tort, puisque la Russe ne se démobilise pas et parvient à recoller à 4-4 avant un 9e jeu épique. L'Américaine, ballottée de tous les côtés, sauve à l'arraché trois balles de break avant de pratiquement lâcher l'affaire à 5-4. Le dernier jeu consacre finalement Sharapova à sa deuxième balle de match.
«Merci de m'avoir rendu le match difficile», déclara-t-elle au moment d'embrasser le précieux trophée. Grâce à cette victoire, Maria Sharapova passera de la 15e place mondiale à la 8e, lundi, au classement de la WTA.
D'après L'Equipe
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