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Bob Kabamba
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http://www.ecolo.be |
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Parcours ?
Je suis arrivé en Belgique en 87 pour accomplir des études supérieures. J’ai obtenu une licence en sciences politiques et le Pr « Mboufayi » m’a demandé de l’aider à encadrer tous les travaux sur l’Afrique à la faculté de liège. Puis j’ai entrepris et réussis une thèse sur la prévention des conflits dans la région des grands lacs. J’ai ensuite intégré l’université comme chargé de cours, puis comme maitre de conférences à l’université de liège.
Origine ?
Je suis originaire de la république démocratique du Congo, Je suis né à Bukavu (dans les montagnes de l’Est du Congo).
Transition entre parcours professionnel et la politique?
Un peu par hasard. En fait, j’étais sympathisant écolo depuis plusieurs années. Et en 2000, des amis m’ont demandé de les rejoindre afin de compléter leur liste au niveau local. A dour, dans la ville où j’habite, j’ai obtenu 51 voix (la ville compte 7000 habitants), score honorable pour quelqu’un qui n’était pas du tout connu.
On m’a demandé d’être conseiller au CPAS (Centre publique d’aide sociale) une structure qui fournit notamment des aides équivalentes au RMI en France, mais qui est gérée en Belgique par les politiques. L’expérience s’est avérée enrichissante et j’ai décidé en 2002 d’être candidat au sénat.
Justement pourquoi le sénat et non l’assemblée ?
En plus du fait que le sénat me parait être la chambre la plus grande en Belgique, il me semble être également le lieu où on peut mener la réflexion, puis ensuite passer à l’action.
Rencontrez-vous des difficultés particulières en politique du seul fait que vous êtes noir ? Africain d’origine ?
Contrairement à ce que les gens peuvent penser les choses se sont passées correctement jusqu’à présent (en dehors du fait qu’on ait fait appel à moi pour les élections communales il y a trois ans). Par exemple, lorsque j’ai décidé d’être candidat écolo au sénat, j’ai du conformément aux statuts de ce parti, soumettre mon projet devant les militants et même affronter et devancer le candidat de l’appareil du parti – à la stupeur de certains journalistes présents qui ignoraient jusqu’à l’existence de ma candidature -. C’est dire l’adhésion des militants à mon projet. D’ailleurs, certains n’hésitent pas à m’accompagner lors de mes déplacements, à assurer mon secrétariat, bref les choses se passent très bien et je tiens ici à les remercier. |
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Bob Kabamba
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http://www.ulg.ac.be |
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Quelles sont les grandes lignes qui ont convaincu les militants ?
Premièrement, étant d’origine africaine, aborder et résoudre les problèmes qui nous touchent de façon différente : ce sont des problèmes liés à la pauvreté, à la précarité du logement-aspect très important ici en Belgique -, mais aussi des questions internationales – les conflits, la géopolitique-
Concrètement, en tant que membre du sénat, allez-vous initier une loi pour améliorer le sort des belges et par ricochet les membres de la communauté sur ces thèmes ?
Oui tout à fait, un projet qui me tient à cœur et qui concerne les personnes d’origine étrangère serait de développer des mesures incitatives (grâce à un projet de loi) visant à favoriser l’embauche de ces personnes dans les administrations et les entreprises. Car nous constatons bien de plus en plus, que de nombreuses personnes compétentes, parfaitement diplômées ne sont pas embauchées du seul fait de leur origine étrangère.
C’est la politique des quotas ?
Non pas du tout, ce sont des incitations financières pour accroître les chances des populations d’origine étrangère de trouver un emploi. La politique des quotas est difficile à mettre en place : combien de polonais, de congolais, de maghrébins, de péruviens faudrait-il prendre en compte ?
Justement au sujet des personnes d’origine étrangère, quel est leur rapport avec la politique en Belgique d’après-vous ?
Au départ, on avait l’impression qu’ils étaient totalement désintéressés mais les premières semaines de campagne me donnent un sentiment inverse. Plusieurs personnes se disent que si j’y suis arrivé, cela voudrait dire que eux aussi peuvent y arriver. Moi je leur dis : « quelque soit le parti que vous choisissez, militez ! Etant donné que c’est une dimension importante de l’accomplissement de tout un chacun ». Si vous avez une vie professionnelle et culturelle riche, pourquoi ne pas avoir aussi une vie politique riche...Et donc de plus en plus, certains se disent qu’ils vont essayer de franchir aussi le pas pour apporter une pierre à l’édifice. |
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Bob Kabamba
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En tant que pionnier, avez-vous des contacts avec d’autres candidats d’origine africaine ? Essayez-vous de coordonner vos actions ?
Oui tout à fait. D’ailleurs après notre entretien par exemple, je vais aller à un dîner d’une association africaine qui invite tous les candidats d’origine africaine. Cette association vise à regrouper les africains au sein d’une même communauté avec des objectifs clairs, par exemple celui de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants ici en Belgique. Et à l’occasion de cette rencontre, je vais renforcer les contacts avec d’autres candidats des autres partis.
D’autres rencontres de ce genre ont été organisées ces derniers temps, notamment avec les chefs d’entreprise d’origine africaine.
A cette occasion, j’ai notamment rencontré un jeune africain de 31 ans, très dynamique, qui a créé une entreprise très prospère à Liège qui fabrique des briques à l’aide d’une machine alimentée par l’énergie solaire. J’ai trouvé l’idée très novatrice et heureux de voir l’entreprise déjà présente aussi aux Etats-Unis, en Afrique.
Un entrepreneur qui mérite d’être connu donc….
Tout à fait d’autant plus que nous partageons la même idée qui est celle de voir de nouvelles personnes d’origine étrangères émerger et apporter quelque chose à leur pays d’accueil.
Enfin, est –ce que vous avez des rapports avec vos collègues écolo des autres pays ? Et notamment de la figure de proue noire, Stéphane Pocrain, du mouvement écolo français –les verts- ?
Oui bien sur. Stéphane qui m’encourage et me soutient, m’a promis d’être présent le jour de la prestation de serment. D’autres figures clés du mouvement telles que Rufin Mpaka, et le service international des verts français me sont également d’un très grand soutien. En plus de cela, je reçois le soutien des verts kenyans –en particulier du ministre vert actuel, et enfin des verts congolais qui m’ont d’ailleurs invité à venir prochainement montrer que les verts d’origine congolaise veulent aussi promouvoir le développement durable en Afrique.
Un dernier message à l’attention de la communauté noire en Belgique et en Europe
Par rapport à la communauté africaine qui vit en Europe, le premier message est que chacun peut trouver sa place. Ensuite quand on la trouve, il faut tout faire pour bien la garder et réussir parce qu’il y en a dix mille autres derrière, dans la galère, qui trouveront à travers cette réussite un espoir ou un moyen pour se frayer eux aussi un chemin.
Sans prétention aucune, quand je regarde la situation sur le plan politique, les candidats d’origine étrangère présents sur les autres listes me disent eux-mêmes que sans-moi, ils n’auraient pas été candidat à telle place. Ça montre bien l’effet stimulant dont je parlais tantôt. Le rôle bénéfique du précurseur et qui permettra à terme de modifier l’image négative que nous traînons avec nous ici en Europe. En somme, le message est celui-ci : quand on trouve sa place, gardez-là et faites savoir !
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