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Après une visite sur le terrain, Colin Powell mobilise les élus américains et l'ONU pour accentuer la pression sur le pouvoir de Khartoum
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reuters |
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La Chambre des représentants a adopté jeudi une résolution qualifiant de "génocide" la situation dans le Darfour soudanais, les défenseurs du texte espérant que cette mesure convaincra l'Onu de se mobiliser en faveur de la protection des communautés noires sujettes aux exactions de miliciens arabes.
La Chambre des représentants a adopté le texte à l'unanimité. Le gouvernement soudanais avait déclaré peu avant que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne devaient pas s'immiscer dans ses affaires intérieures.
Le Sénat ne s'est pas pour sa part prononcé sur la résolution, qui stipule que "les atrocités ayant lieu dans le Darfour, au Soudan, relèvent du génocide".
Le texte exhorte le président américain George Bush à soutenir l'adoption d'une résolution de l'Onu qui imposerait des sanctions contre les auteurs d'atrocités dans le Darfour, autoriserait la création d'une force multinationale chargée de protéger les populations déplacées et le personnel des ONG actives dans la région, créerait une commission d'enquête sur les exactions et mettrait en place un processus de règlement des problèmes des habitants du Darfour.
Les Nations unies ont présenté la situation dans le Darfour comme la pire crise humanitaire que connaisse le monde à l'heure actuelle, sans toutefois la qualifier de génocide, ce qui les contraindrait à agir.
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a rejeté jeudi les accusations d'ingérence formulées par Khartoum à l'encontre de Washington, et a dit espérer l'adoption d'une résolution de l'Onu menaçant le Soudan de sanctions s'il ne s'oppose pas plus efficacement aux exactions dans le Darfour.
Powell s'est rendu à New York pour discuter avec le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, des mesures à prendre pour mettre fin aux atrocités dans le Darfour et pour faire parvenir une aide d'urgence à quelque deux millions de personnes chassées de leurs villages par des milices arabes soutenues par le gouvernement.
Prié de dire s'il était réellement pertinent de faire pression sur le gouvernement soudanais pour qu'il désarme des miliciens auxquels il a lui-même fourni leurs armes, Powell a répondu: "Puisqu'ils l'ont déclenché, ils peuvent l'arrêter."
En visite à Paris, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Moustafa Osman Ismaïl, a déclaré qu'il ne comprenait pas pourquoi les Etats-Unis et la Grande-Bretagne "augmentaient systématiquement la pression" sur le Soudan.
"Ce qui pour certains est de l'ingérence constitue, pour d'autres, une tentative de sauver des personnes dont la situation est désespérée", a déclaré Powell aux journalistes.
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, Une fois qu’ils feront ce qu’il faut, l’ingérence prendra fin |
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Koffi Annan |
Le conflit, qui dure depuis 15 mois, a fait au moins 30.000 morts et chassé de nombreuses personnes de leurs villages pour les contraindre à s'entasser dans des camps où ils manquent de nourriture et de médicaments.
Le Soudan a promis il y a deux semaines à Annan de protéger les civils déplacés, de désarmer les milices djandjaouids et les autres groupes armés, de lever les restrictions de déplacement et de visas appliquées aux organisations humanitaires et de sanctionner les auteurs d'atrocités.
Les Etats-Unis ont fait circuler jeudi parmi les membres du Conseil de sécurité de l'Onu un texte menaçant le Soudan de sanctions si Khartoum ne traduit pas en justice les chefs de milice, accusés de meurtres, de viols et de pillages.
Le texte, qui ne spécifie pas quel type de sanctions pourraient être imposées au Soudan, préconise également un embargo sur les ventes d'armes finissant dans les mains des milices djandjaouids et des autres groupes armés actifs dans le Darfour.
Annan a fait savoir qu'il avait décelé un recul de l'hostilité au texte parmi les membres du Conseil de sécurité, où les Européens soutiennent les Etats-Unis mais où la Russie, la Chine, le Pakistan ainsi que d'autres pays rechignent à faire pression sur le Soudan.
"Les réactions ont été assez positives", a déclaré Annan. "Je pense que le texte va passer."
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