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l'ONG international Crisis Group ne voit pas d'intérêt pour les parties en présence de mettre fin à la situation actuelle de ni guerre, ni paix !
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cia.gov |
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Les chefs d'Etat les plus influents d'Afrique ont exercé jeudi à Accra des pressions en faveur d'un retour à la paix civile sur les protagonistes du conflit qui continue de diviser le premier exportateur mondial de cacao et menace de déstabiliser la sous-région.
Douze chefs d'Etats africains ont interrogé séparément le président Laurent Gbagbo, deux chefs de l'opposition et des rebelles qui occupent le nord du pays en vue de relancer un processus de paix au point mort en Côte d'Ivoire.
"Il existe une volonté réelle de la part des dirigeants africains qu'advienne enfin une solution et que cette situation a trop longtemps duré", a confié à Reuters le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Nana Akufo-Addo.
Sont présents dans la capitale du Ghana les présidents du Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, et de l'Afrique du Sud, la nation la plus riche du continent, ainsi que les dirigeants du Bénin, du Burkina Faso, du Congo, du Gabon, du Ghana, du Liberia, du Mali, du Niger, de la Sierra Leone et du Togo.
Les rebelles, qui accusent le président ivoirien Laurent Gbagbo d'entraver l'application des accords de paix signés en janvier 2003 à Marcoussis (France), affirment que la réunion d'Accra, à laquelle ils participent, est la dernière chance de trouver une solution politique à la crise.
Lors de l'ouverture des négociations jeudi, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a demandé aux responsables ivoiriens et aux rebelles de mettre fin à leurs désaccords.
"J'enjoins aux deux parties ici en présence de profiter de cette occasion. Je me tourne vers vous pour que vous mettiez de côté vos intérêts personnels et partisans et que vous travailliez ensemble dans un esprit d'engagement et de compromis", a-t-il déclaré.
"Aucun signe de compromis ne s'est encore manifesté", a pour sa part révélé, sous couvert de l'anonymat, un responsable de l'Onu participant à la réunion d'Accra.
Cette dernière doit aussi aborder les moyens de mettre fin au conflit au Darfour, dans l'ouest du Soudan, ainsi que du processus de paix au Libéria.
Le conflit ivoirien, qui a éclaté en septembre 2002, a causé la mort de milliers de personnes et l'exode d'un million d'autres. Il est officiellement fini depuis juillet 2003 mais peu de progrès ont été réalisés dans la mise en oeuvre des accords de paix.
Annan a souligné qu'un compromis devait être trouvé sur l'article de la Constitution qui empêche un chef de l'opposition de se présenter à l'élection présidentielle, dont la prochaine est prévue en 2005. Il a également jugé nécessaire de préciser les pouvoirs dont jouit le Premier ministre Seydou Diarra, de remettre en place un réel gouvernement de coalition, et de prévoir un processus de désarmement.
Les partisans de Gbagbo considèrent que les rebelles doivent être désarmés avant que des questions cruciales des accords de Marcoussis, comme les nouvelles règles de candidature à la présidence, soient abordées. D'autres réformes, notamment sur le code de nationalité, sont actuellement dans l'impasse à l'Assemblée ivoirienne.
Des diplomates en poste à Abidjan craignent que la réunion d'Accra ne débouche sur aucune avancée particulière.
"Il est difficile de dire ce qui va en ressortir", affirme un diplomate occidental sous le sceau de l'anonymat. "Je pense que ce que nous pouvons espérer de mieux, ce sont des promesses de désarmement (des rebelles) et d'élections transparentes."
Selon un rapport de l'International Crisis Group, une ONG dont le siège est à Bruxelles, les responsables politiques, les rebelles, les forces de sécurité et les hommes d'affaires tirent trop d'avantages de cette impasse politique - qualifiée par les Ivoiriens de "ni guerre, ni paix" - pour avoir vraiment la volonté d'y mettre fin
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