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le président Equato-Guinéen est content de lui. Tout va bien en GE et il refute énergiquement les accusations de détournement ou d'autocratie de son régime
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winne.com |
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Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, a fêté mardi le 25e anniversaire de son arrivée au pouvoir, à la faveur d'un coup d'Etat en 1979, en dressant un bilan élogieux de son action à la tête du pays et en fustigeant sans retenue les "ennemis" du régime.
Impeccablement sanglé dans son nouvel uniforme de capitaine général des armées, le président Obiang a prononcé depuis Bata, la capitale économique et continentale de la Guinée équatoriale, un long discours alternant fermeté et autosatisfaction, point d'orgue de cérémonies très martiales qui ont rassemblé plusieurs milliers de partisans.
"Nous avons mené à terme le programme de la reconstruction avec satisfaction et maintenant nous sommes entrés dans une seconde étape sociale très importante, qui est la construction de la Guinée équatoriale", s'est d'emblée félicité le chef de l'Etat.
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"Ce que nous vivons aujourd'hui n'est pas comparable avec ce qui se passe dans les pays qui nous entourent" |
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Obiang Nguema Mbazogo |
Et le président du 3ème pays producteur de pétrole en Afrique subsaharienne après le Nigéria et l'Angola d'ajouter :
"Dans tout le pays, il y a du travail, c'est-à-dire que nous sommes en train de transformer la Guinée équatoriale".
Après ce satisfecit, le général Obiang a brutalement changé de ton pour exhorter sa population à la vigilance face aux "attaques des ennemis internes et externes" et au fléau de la corruption.
Première cible du président, les "changements violents", allusion à peine voilée à la tentative de coup d'Etat manquée qui l'a visé en mars.
"Il n'y a pas en ce moment un fils de ce pays qui souhaite que se répètent les mêmes faits du passé qui ont débouché sur un changement", a assuré celui qui, le 3 août 1979, a renversé et fait fusiller son oncle et premier président de l'ex-colonie espagnole, Francisco Macias Nguema.
Puis M. Obiang a dénoncé "certaines mentalités qui ne voient pas la réalité de la Guinée équatoriale, qui ne savent pas s'intégrer dans la nouvelle société, ceux que j'appelle les rétrogrades, les aveugles".
Parmi eux, il a cité ces "fonctionnaires médiocres, corrompus qui détournent tout l'argent de l'Etat avec des dirigeants qui ne veulent pas aider les autres". "Il y a trop de corruption", a-t-il déploré.
Lui-même est accusé de détournements de fonds publics via la banque américaine Riggs dans un récent rapport du Sénat américain, mais a nié catégoriquement toute malversation.
"On dit que le président (...) est en train de détourner de l'argent, qu'il utilise l'argent alors que la plupart des gens en Guinée vivent mal. Mais, d'où vient l'argent de toutes les grandes réalisations que nous voyons ici à Bata comme à Malabo?", s'est-il exclamé sous les vivats.
M. Obiang a enfin renvoyé dans les cordes tous ceux qui lui reprochent ses manières d'autocrate, estimant que "personne ne doit nous donner des leçons de démocratie". "Nous n'avons pas à adopter les transformations politiques d'autres nations, la Guinée équatoriale a ses propres bases démocratiques", a-t-il asséné.
Et le chef de l'Etat de s'interroger benoîtement sur l'élection présidentielle controversée de l'an 2000 aux Etats-Unis: "nous ne savons pas qui a vraiment gagné", a-t-il ironisé.
Ouvertes par une "marche pacifique d'adhésion et de solidarité" à laquelle ont participé 10.000 personnes, ces célébrations, scandées par les innombrables messages de félicitation au "Libérateur" ou au "commandant suprême des Armées" diffusés à la radio, devait s'achever mercredi par une messe en hommage aux soldats morts le 3 août 1979.
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