
Léonard Guédé-Pépé, un proche du ministre ivoirien de l'Economie, placé en garde à vue mercredi après-midi dans l'enquête sur la disparition en Côte d'Ivoire du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, est ressorti libre jeudi soir, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Aucune charge n'a été retenue contre lui, indique-t-on.Connu en Côte d'Ivoire sous le nom de plume de James Cenach, Léonard Guédé-Pépé a été interrogé sur ses relations avec le disparu. Il a reconnu devant les policiers avoir eu une altercation avec M. Kieffer quelques jours avant sa disparition le 16 avril, ajoute-t-on de même source. Guédé-Pépé avait été arrêté dans les locaux de la brigade criminelle de la police judiciaire, où il s'était rendu de sa propre initiative après avoir appris que le juge parisien Patrick Ramaël, chargé d'une information judiciaire, avait fait perquisitionner en son absence son domicile de la région parisienne le matin même. Un ordinateur, saisi lors de la perquisition, reste dans les mains des enquêteurs, a-t-on précisé.
M. Guédé-Pépé a confirmé les déclarations de Michel Legré, le principal témoin dans l'affaire, déjà entendu par le juge Ramaël.M. Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du chef de l'Etat ivoirien, avait cité lors de ses deux auditions devant le juge français les 18 et 19 mai, une série de noms de proches du pouvoir et du monde de la finance, impliqués selon lui dans la disparition du journaliste.
Guy-André Kieffer, 54 ans, correspondant de La Lettre du Continent, publication confidentielle consacrée à l'Afrique, enquêtait, selon ses proches, sur des soupçons de transferts de fonds illégaux entre la Côte d'Ivoire et la Guinée-Bissau, ainsi que de blanchiment d'argent par la Banque nationale ivoirienne, quand il a été vu pour la dernière fois le 16 avril sur un parking d'un centre commercial à Abidjan.
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