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Les extrémistes Hutu du FNL massacrent 160 tutsis congolais en pleine nuit
14/08/2004
 

Le conflit a déjà enregistré 300 000 morts directs ou indirects
 
Par Rédaction
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Des hommes armés de revolvers et de machettes ont tué au moins 160 personnes vendredi soir dans un camp abritant des réfugiés tutsis congolais dans l'ouest du Burundi, a fait savoir samedi l'armée burundaise.

Les Forces nationales de libération (FNL), mouvement extrémiste hutu, ont revendiqué cette attaque en affirmant qu'elle visait une cible militaire proche du camp.

Une base militaire burundaise se trouve à proximité du camp de Gatumba.

Selon certains réfugiés, l'attaque a été soigneusement préparée. Ils ont évoqué notamment des tracts anonymes diffusés cette semaine parmi eux, menaçant de mort les Banyamulenge (autre nom des Tutsis congolais).

Le camp de Gatumba, géré par le Haut commissariat aux réfugiés de l'Onu, est situé près de la ville d'Uvira, dans l'est de la République démocratique du Congo. Il abrite entre 2.500 et 3.000 personnes, pour la plupart des Banyamulenge.

"Vendredi soir des hommes armés venus de l'est (du Congo) ont attaqué le camp de réfugiés de Banyamulenge à Gatumba. Nous disposons d'un bilan provisoire de 159 réfugiés tués. On a également brûlé les maisons de certains d'entre eux", a déclaré à Reuters un porte-parole de l'armée, Adolphe Manirakiza.

"Selon les premières informations dont nous disposons, les agresseurs parlaient le Lingala (un dialecte congolais)", a-t-il ajouté, sans pouvoir se prononcer sur l'identité des agresseurs.

Il a ajouté que 111 personnes avaient été blessées.

Samedi matin dans le camp, des femmes hurlaient et pleuraient à la vue des corps de femmes, d'hommes et d'enfants, tailladés à la machette et criblés de balles, jonchant les allées. Des corps ont été retirés des décombres carbonisés de certaines tentes.

Isabelle Abric, porte-parole de la Mission des nations unies au Burundi, n'a pas pu fournir de bilan précis de cette attaque, revendiquée par la suite par les FNL.



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Des rebelles burundais comme ceux-ci opèrent régulièrement dans les faubourgs de Bujumbura afin de terroriser les populations  
Des rebelles burundais comme ceux-ci opèrent régulièrement dans les faubourgs de Bujumbura afin de terroriser les populations
 

"Notre cible était une base militaire située près du camp de réfugiés des Tutsis congolais. Nous avons ensuite entendu des coups de feu nous visant, venant du camp de réfugiés, et avons décidé de riposter", a déclaré à Reuters Pasteur Habimana, porte-parole du mouvement.

Les FNL sont le seul groupe rebelle burundais refusant encore de soutenir un gouvernement d'union nationale pour mettre fin à la guerre civile qui ravage depuis dix ans le pays, opposant la minorité tutsie, politiquement dominante, à des rebelles hutus.

Le conflit a déjà fait environ 300.000 morts, fauchés pour la plupart par la faim et les maladies.

Les FNL comptent 3.000 à 3.500 hommes qui attaquent la plupart du temps des cibles dans les environs de la capitale, Bujumbura.

Plusieurs milliers de Banyamulenge ont trouvé refuge au Burundi dans des camps du HCR après avoir quitté la RDC, ces derniers mois, disant fuir les violences des forces gouvernementales, des milices locales et des civils congolais dans l'est de la RDC.

A Gatumba, un témoin affirme avoir vu le cadavre d'une femme lardée de coups de machette, son bébé encore accroché à son sein.

"Il y a quelques jours, nous avons reçu des tracts prônant l'extermination des Banyamulenge, donc nos vies sont menacées", a déclaré un habitant du camp refusant de donner son identité par peur de représailles.

"Nous demandons à la communauté internationale de nous protéger. Nous avons fui les persécutions en RDC, et maintenant on nous tue au Burundi (...). C'est un plan d'extermination des Tutsis congolais."

L'attaque s'est produite quelques heures après la fin d'une visite de deux jours au Burundi du vice-président congolais Azarias Ruberwa, venu tenter convaincre les réfugiés de rentrer chez eux.

Les réfugiés ont conditionné leur retour en RDC au démantèlement de tous les groupes armés illégaux et à la réunification de l'armée congolaise./


       
Mots-clés
afrique   burundi   
 
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