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Naman Keïta incarne la médaille olympique inattendue que l'équipe de France d'athlétisme attendait désespérement depuis sept jours, comme l'avait appelé de ses voeux Robert Poirier, le directeur technique national.
Troisième sur 400 m haies en 48"26, le hurdleur d'Issy-les-Moulineaux, 26 ans, certifie avoir "été chercher au bout de (lui-même), cette médaille".
Jeudi soir, Naman Keïta savait "derrière le Dominicain Félix Sanchez, quasi-intouchable, la finale très ouverte".
"Mais malgré lui, j'ai quand même pris le départ pour gagner. D'entrée, je suis resté dans ma bulle. J'y étais entré en me disant qu'il fallait tout donner. Quand ça vous arrive une fois tous les quatre ans, il n'y a pas de question à se poser : il faut tout lâcher pour aller au bout de ses rêves", explique Keita.
"Alors, j'ai fait abstraction de tout. Je me suis dit que j'étais comme dans un meeting. Je comptais sur mon finish, notamment dans les cinquante derniers mètres, pour aller chercher le podium.
"Sur chaque haie, j'ai tout donné et je n'ai pas lâché le morceau. A chaque appui, je donnais, je donnais. Même quand j'étais en retard sur la huitième haie, encore quatrième sur la dixième, je n'ai pas voulu baisser les bras", raconte-t-il en jetant un oeil amusé sur les textos qui défilent sur son portable.
Pendant six ans, Naman Keïta, ancien sauteur en hauteur favorisé par sa grande taille qui lui permit d'atteindre jusqu'à 2m07, fut le partenaire d'entraînement de Stéphane Diagana, le charismatique hurdleur français qui, lui, ne réussit jamais à accrocher une médaille olympique à son palmarès.
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Pendant ces six années, Naman Keïta - qui partage sa chambre au village avec Ladji Doucouré, qui disputera vendredi la finale du 110m haies - fut aussi et surtout l'élève de Fernand Urtebise, méticuleux sculpteur de hurdleurs.
Après sa médaille d'argent sur 4x400m aux championnats du monde à Paris et une place de demi-finaliste sur 400m haies en 48"24, Keita se tourne vers Hervé Stéphan, "histoire de changer d'air et d'environnement".
"Grâce à lui et à mon manager, j'ai pu enfin entrer dans les grands meetings, me construire, passer une étape et aborder les compétitions différemment", explique-t-il.
Cette saison, Naman Keïta s'est révélé notamment au meeting de Paris Saint-Denis avec un chrono de valeur mondiale de 48"17. Dans la foulée, il s'est senti pousser des ailes.
"Au jour d'aujourd'hui, cette saison, j'ai couru plus de quinze 400m haies : ça m'a aidé à construire cette médaille parce que ça m'a aidé à ne plus appréhender de rencontrer des cadors", dit-il.
Son mètre 98 favorise ses douze foulées jusqu'à la cinquième haie. Après, lui qui fut pendant six mois facteur, embraye normalement sur treize foulées jusqu'à la dixième et dernière haie.
"J'ai la chance d'avoir un gabarit qui peut me permettre de faire des grandes choses. Mais par moments, j'étais un peu emprunté et j'ai mis un certain temps à savoir me servir de ma stature", se souvient-il.
En 1999, un an avant de devenir français, Naman Keïta, fils d'une Algérienne et d'un Malien, détenait le record national du Mali sur 400m haies en 50"95.
"Je dois tout à mon père, qui m'a toujours soutenu dans absolument toutes mes entreprises. Je lui dédie cette médaille ainsi qu'à mon fils qui s'appelle Naman comme mon père et moi", a déclaré le nouveau médaillé
Reuters |
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