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quelques participants au carnaval de Nothing Hill à Londres
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Pour son 40e anniversaire, le carnaval de Notting Hill tente ce week-end de trouver un second souffle en rendant hommage à ses fondateurs, les immigrants antillais noirs venus en Grande-Bretagne dans les années 1950, au travers des thèmes de la liberté et de la justice.
Le carnaval de Notting Hill, un quartier de l'ouest de Londres, est "une célébration d'"une culture profondément enracinée dans l'après-esclavage", explique Darcus Howe, un journaliste et militant communautaire afro-antillais.
De fait, sa naissance est due à la présence dans le quartier de Notting Hill -à l'époque très pauvre- d'une importante communauté noire, largement confrontée au racisme et à la ségrégation, ainsi qu'à la venue dans les années cinquante de nombreux immigrés noirs, en provenance principalement de l'île de la Trinité (Trinidad), dans les Caraïbes.
Alors que jusque-là les "parties" dansantes pour les noirs étaient organisées dans des salles du nord de Londres, les habitants de Notting Hill ont eu l'idée d'inviter les groupes de musique trinidadiens à défiler dans les rues de leur quartier pour encourager la population, particulièrement les enfants, à s'exprimer socialement et artistiquement. C'est ainsi qu'est né, en 1964, le carnaval de Notting Hill, qui a immédiatement connu le succès.
Depuis, l'événement est devenu l'une des plus grandes manifestations de rue d'Europe et une attraction londonienne, reflétant la diversité ethnique et culturelle de la capitale britannique.
Sa devise est : "chaque spectateur est un participant, le carnaval est pour ceux qui osent participer".
Organisé sur trois jours, du samedi au lundi lors du dernier grand week-end d'août, le carnaval s'articule traditionnellement autour de cinq thèmes artistiques: la calypso (musique traditionnelle de la Trinité), les "masquerade bands", les processions de costumes, les steel bands, les groupes de percussions des Antilles et les "sound-systems", fixes ou mobiles.
Cette année, l'une des attractions sera la London School of Samba, qui célèbre ses 20 ans et dont les costumes exprimeront les thèmes de l'oppression, "symbolisée par des cages vertes", et de la liberté, exprimée par "les couleurs et le mouvement". L'école fera également défiler des personnages déguisés en bougies afin de marquer son anniversaire.
Mais en dépit de sa renommée, l'affluence a quelque peu décliné en 2003, avec quelques 700.000 personnes venues y assister, contre près de 1,2 million en 1999. Le temps, orageux tout le week-end, prédisent les météorologues, ne va pas arranger les choses.
"Le carnaval de cette année est un défi pour ceux qui veulent sa renaissance contre ceux qui voudraient le voir sombrer dans l'ennui", affirme ainsi Darcus Howe, qui accuse la mairie de Londres de vouloir faire de l'événement une simple attraction pour touristes.
"Tout ce dont ils parlent, c'est combien d'argent cela rapporte" à la ville, peste-t-il, alors que le carnaval est perçu par les Britanniques de couleur comme une "libération" après les émeutes raciales de 1958. La mairie a en effet estimé à 93 millions de livres (138,3 millions d'euros) les retombées financières du carnaval.
Pour rester fidèle au thème cette année, Darcus Howe a baptisé son char "Les Renégats de Londres", dont la devise -"Nous ne voulons pas de guerre"- sera une claire allusion au conflit irakien. A bord, une cage symbolisera la prison d'Abou Ghraib, en Irak, où des prisonniers irakiens ont été victimes de mauvais traitements.
Le site officiel du carnaval de Nothing Hill
Le site de la London school of Samba
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