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Avec la baisse continue du franc guinéen, le gouvernement Conté n'a pas eu d'autre choix que d'augmenter il y a une quinzaine de jours, les tarifs des produits pétroliers de 66%
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GuinéeNews |
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La flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, véritable aubaine pour les pays africains exportateurs, représente un poids supplémentaire pour les économies de nombreux Etats du continent obligés de répercuter ces augmentations à la pompe.
Le Gabon, l'Algérie et le Nigeria, pays exportateurs, profitent largement de revenus pétroliers plus importants qui apportent une manne inattendue aux pouvoirs publics. Le prix du pétrole a atteint il y a une semaine un niveau record avec plus de 49 dollars le baril.
Au Gabon, les recettes pétrolières ont augmenté, mais ne peuvent être chiffrées avant la fin de l'année, selon un responsable du ministère des Finances à Libreville, pour qui "la hausse du coût du brut a une incidence sur les recettes budgétaires".
Le Nigeria, plus grand exportateur africain de pétrole brut, a vu ses recettes fiscales alimenter un surplus budgétaire de 2,5 milliards de dollars pour le gouvernement, mais la dépendance du pays vis à vis des importations de produits pétroliers transformés pose problème.
En outre, le gouvernement du président Olusegun Obasanjo souhaite s'engager dans une dérégulation du marché du pétrole. Mais plusieurs tentatives ces 14 derniers mois ont été accueillies par des grèves nationales et de violentes manifestations, la population restant fermement attachée aux tarifs fixes garantis par l'Etat.
Tout en entraînant une aisance financière pour ces pays, la hausse des prix du pétrole va cependant être répercutée par les Etats industrialisés sur les produits manufacturés livrés à l'étranger.
C'est pourquoi Mohamed Bennini, directeur de l'Agence de promotion du commerce extérieur de l'Algérie, a qualifié vendredi la hausse du prix du pétrole d'"aubaine à double tranchant".
Le Gabon, le Nigeria, le Cameroun, la Centrafrique -qui n'a connu aucune augmentation à la pompe depuis 2002- et dans une moindre mesure la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et le Togo, arrivent peu ou prou à maintenir les prix de l'essence et du gazole sur leurs marchés nationaux malgré la flambée du baril à la production.
Mais de nombreux pays africains n'ont pas eu d'autre choix que d'augmenter leurs tarifs à la pompe, faisant peser une menace à court terme sur l'activité économique.
La Guinée a annoncé le 13 août une augmentation de plus de 66% des prix à la pompe. Le 24 août, le gasoil et l'essence en Mauritanie ont enregistré des hausses respectives de 30% et 41%.
A Madagascar, on note une augmentation globale de 41% des produits pétroliers entre les mois de janvier et juillet.
L'Ethiopie, cette semaine, et le Burundi, pour la troisième fois en un an, ont également été contraints de suivre le même chemin. Au Sénégal, la dernière augmentation remonte à quelques semaines.
Au Maroc, où la dernière hausse des prix des produits pétroliers datait de septembre 2000, les prix des dérivés de l'essence et du gasoil ont été augmentés de 2,9% à 3,5%.
"La flambée que connaissent actuellement les cours du pétrole sur le marché international (...) rend nécessaire la révision des prix intérieurs des produits pétroliers", a souligné le ministère marocain de l'Energie et des mines.
En Tunisie, pour la deuxième fois de l'année, les prix des produits pétroliers ont été majorés d'environ 5% début août. Cette hausse a été immédiatement suivie d'une majoration de 3% des salaires minimum, destinée à compenser une perte du pouvoir d'achat pour quelque 280.000 salariés.
L'Ouganda fait figure d'exception sur le continent africain avec une récente baisse des prix des carburants, permise par un shilling solide sur les marchés des changes depuis le mois de juin |