
Les atrocités commises par des milices pro-gouvernementales avec l'appui du pouvoir contre la population de la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan, répondent à la définition d'un "génocide", a déclaré jeudi le secrétaire d'Etat américain Colin Powell.
"Un génocide a eu lieu et pourrait encore se poursuivre au Darfour", a déclaré M. Powell au cours d'une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.
"Le gouvernement soudanais et les djdanjawids (milices arabes pro-gouvernementales) en portent la résponsabilité", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie américaine s'est appuyé sur une enquête américaine menée dans des camps de réfugiés en juillet et en août, ainsi que sur la Convention internationale pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.
Cette convention indique qu'un génocide correspond à des actes "commis dans l'intention de détruire, tout en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux".
M. Powell a demandé que l'Onu "lance une enquête complète" sur les atrocités commises contre la population, à majorité noire, du Darfour, et sur "toutes les violations du droit humanitaire et des droits de l'Homme qui sont survenues au Darfour".
Les Etats-Unis ont présenté mercredi au Conseil de sécurité un projet de résolution qui menace Khartoum de sanctions contre son secteur pétrolier.
Le conflit au Darfour oppose depuis février 2003 l'armée soudanaise et les milices djanjawids aux rebelles, qui dénoncent la "marginalisation" du Darfour, région désertique où du pétrole a été découvert.
Il a fait entre 30.000 et 50.000 morts, essentiellement des civils. Quelque 200.000 personnes se sont réfugiées au Tchad et 1,2 million ont été déplacées par les affrontements.
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