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Théoneste Bagosora est considéré comme le cerveau du génocide rwandais
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Le colonel rwandais Théoneste Bagosora, accusé d'être le "cerveau" du génocide de 1994 au Rwanda, aurait mis en place "la machine à tuer" la nuit suivant l'assassinat du président Juvénal Habyarimana, a affirmé mercredi un professeur belge Filip Reyntjens.
L'universitaire s'exprimait devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha (Tanzanie) comme témoin expert à charge dans le procès du colonel Bagosora et de trois autres personnes, toutes accusées de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
Après une réunion avec le commandement de l'armée dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, le colonel Bagosora, alors directeur de cabinet au ministère de la Défense, aurait organisé les massacres "entre 1h30 et 5h30 du matin", a déclaré M. Reyntjens, cité par l'agence indépendante Hirondelle. "C'est exactement pendant cette période que la machine à tuer a été mise en place", a soutenu cet universitaire belge, l'un des meilleurs spécialistes de la région.
La mort de M. Habyarimana, lors d'un attentat contre son avion au-dessus de Kigali le 6 avril 1994 au soir, a servi de détonateur au génocide qui a fait, selon l'Onu, environ 800.000 morts parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés en seulement trois mois. Les auteurs de cet assassinat n'ont jamais été identifiés. Le colonel Bagosora disposait des moyens de communication "pour déclencher les choses", a poursuivi M. Reyntjens, expliquant que l'accusé avait à sa disposition des lignes téléphoniques et des liaisons radio de l'armée.
Le 7 avril au matin, une source que le professeur n'a pas voulu révéler pour des raisons de sécurité aurait par ailleurs surpris une conversation dans laquelle le colonel Bagosora donnait ordre à deux commandants d'unité de tuer "systématiquement" les Tutsis et les opposants hutus. Ce procès est l'un de plus importants ouverts devant le TPIR.
Le TPIR, créé en 1994 par l'Onu en 1994 et qui est basé à Arusha (nord de la Tanzanie), est chargé de juger les principaux responsables du génocide au Rwanda. A ce jour, il a prononcé 20 condamnations et trois acquittements.
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