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La situation est catastrophique à Haiti
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Le Premier ministre haïtien Gérard Latortue a affirmé mercredi matin sur la radio France Info que le bilan actuel des inondations était de 600 morts identifiés, 1.000 disparus, que l'on peut "considérer comme morts", 384 blessés et environ 160.000 sinistrés.
"On a déjà identifié 600 morts, il y a un risque d'épidémie à cause des cadavres. Il n'y pas d'électricité, les morgues ne fonctionnent pas, il y a de l'eau partout! C'est le plus grand drame auquel la ville est exposée aujourd'hui", a déclaré M. Latortue.
"J'ai les chiffres devant moi (sur les victimes aux Gonaïves): on a 600 morts, 1000 disparus, la plupart on peut les considérer comme morts, 384 blessés, il y a à peu près 160.000 personnes sinistrées, il y a 400 maisons détruites", a ajouté le Premier ministre haïtien.
"J'arrive de la ville des Gonaïves qui est encore inaccessible. Nous n'arrivons pas encore à pénétrer la ville pour pouvoir apporter les secours". "Nous avons lancé un appel à l'aide internationale. D'ailleurs, l'ambassade de France à Port au Prince a déjà réagi. Vous savez Haiti ne peut pas sortir d'un désastre de ce genre tout seul", a poursuivi le Premier ministre haïtien.
"Que Dieu nous protège! Si un tel malheur devait nous arriver à nouveau, je ne vois pas qu'est ce qui va se passer de la République d'Haiti"
La Croix-Rouge et la mission des Nations unies en Haïti (Minustah) ont révisé mardi soir à la hausse le bilan des inondations le week-end dernier, qui ont fait au moins 709 morts, dont 600 aux Gonaïves.
Selon des responsables humanitaires, le retour à la normale devrait prendre des mois dans les régions dévastées. "C'est une situation tragique (...) frappant une population déjà très vulnérable," a déclaré Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires.
"Un élément très inquiétant est que la région affectée fournit l'essentiel de la production agricole" en Haïti, a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse à Genève.
Douze premiers camions du Programme alimentaire mondial (PAM) sont partis mardi pour apporter de l'eau, de la nourriture et des médicaments, mais les accès sont très difficiles par la route.
"Nous avons dû envoyer de la nourriture toute préparée parce que les gens n'ont plus rien pour cuisiner", a dit Guy Gauvreau, représentant du PAM en Haïti. M. Gauvreau s'est montré rassurant sur le sort de la deuxième plus grande île du pays, l'île de La Tortue, située au large de la ville de Port-de-Paix (nord-ouest). Les communications avec cette île de 180 km2 étaient coupées depuis ce week-end.
Le maire de cette île, Rony Petit-Frère, a toutefois déclaré aux médias haïtiens que la tempête avait fait "beaucoup de dégâts matériels, et des victimes" sans toutefois pouvoir chiffrer le nombre de morts.
Les 23 et 24 mai, Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, avait déjà été victime de pluies torrentielles ayant fait 1.220 morts. Elles avaient surpris en pleine nuit les habitants du sud-est du pays, où la déforestation anarchique favorise les inondations.
En République dominicaine, qui partage avec Haïti l'île d'Hispaniola, Jeanne a provoqué la mort de 27 personnes. Il y a eu aussi neuf morts aux Bahamas et deux à Porto Rico.
La France a annoncé l'envoi d'une aide d'urgence. Environ cinq tonnes de fret (tentes, bâches, matériel de purification de l'eau et médicaments) doivent être acheminées par avion, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. La Croix-Rouge française a annoncé qu'elle allait affréter deux avions de 40 tonnes, qui devaient quitter la France d'ici 48 heures. De son côté, la Suisse a versé 200.000 dollars au PAM. Les Etats-Unis et l'Organisation panaméricaine de la Santé ont aussi débloqué une aide d'urgence.
Avant Jeanne, le cyclone Ivan a fait plus de 130 morts dans les Caraïbes et le sud-est des Etats-Unis, déjà frappés cette saison par les cyclones CHarley et Frances.
Aux Etats-Unis, le coût des destructions par Ivan, qui a notamment affecté le nord-ouest de la Floride, a été estimé à une somme allant jusqu'à 10 milliards de dollars par les experts d'assurances.
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