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Le directeur de la Sotelco souhaite revenir à une situation de monopole pour sauver son entreprise
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La direction de la Société des télécommunications du Congo (SOTELCO, publique) a annoncé vendredi qu’elle était "confrontée à des difficultés de trésorerie" dues au non paiement des factures téléphoniques par l’Etat et à la perte du monopole sur les communications internationales.
[b"A l’heure actuelle, nous avons des difficultés de trésorerie dues en grande partie au fait que l’Etat ne paie pas les factures. A ce jour l’Etat doit à Sotelco plus de 5 milliards de Fcfa"], a affirmé René Serge Blanchard Oba, administrateur général de Sotelco, lors d’une conférence de presse.
Selon M. Oba, les problèmes de trésorerie font suite à la perte du monopole des télécommunications entre le Congo et l’extérieur.
"Nous avons perdu 56% de nos ressources parce que nos gros clients n’utilisent plus nos stations terriennes pour leurs liaisons extérieures", a ajouté M. Oba.
M. Oba a par ailleurs dénoncé "l’invasion du Congo" par des opérateurs privés de téléphonie mobile basés à Kinshasa, sur la rive gauche du fleuve Congo.
"Nous demandons au gouvernement de rétablir notre monopole dans les communications entre le Congo et l’extérieur parce qu’il s’agit d’une question de souveraineté et de prendre des mesures face à la concurrence déloyale organisée par les opérateurs de téléphonie mobile de Kinshasa qui ont tourné leurs antennes vers le Congo", a lancé M. Oba.
Née sur les cendres de l’ancien office national des postes et télécommunications (ONPT), Sotelco est entièrement contrôlée par l’Etat congolais. Elle devrait être privatisée prochainement.
Sotelco a bénéficié d’un prêt de 5 millions d’euros d’une banque sud-africaine, Rand Merchant Bank.
Ce prêt et des ressources propres ont permis à Sotelco de commencer à réaliser un vaste projet de couverture du Congo en télécommunications, avec un accent particulier sur le désenclavement des départements.
Sotelco a ainsi construit trois stations terriennes.
L’ensemble du projet est estimé à plus de 84 milliards de Fcfa.
"Ce qui est important pour nous, c’est que l’Etat à travers Sotelco ait le contrôle du trafic international", a encore affirmé M. Oba.
"Sotelco est une entreprise viable", a-t-il ajouté, soulignant que l’Etat "doit mettre de l’ordre dans le secteur des télécommunications parce qu’il s’agit d’une question vitale".
M. Oba a annoncé que Sotelco était en train de rechercher des financements internationaux pour poursuivre l’exécution du projet de couverture nationale en télécommunications, après avoir remboursé les deux tiers du prêt de la banque sud-africaine.
A propos du climat social dans l’entreprise, M. Oba a annoncé que le gouvernement avait accepté de "prendre" à son compte le "passif hérité" de l’ex-ONPT.
A sa création il y a 18 mois, Sotelco n’avait conservé qu’une infime partie des 1.518 employés de l’ex-ONPT alors que le gouvernement lui avait demandé d’engager l’ensemble de ce personnel.
Dans une déclaration publiée le 16 septembre, le syndicat des travailleurs de l’ex-ONPT désormais au chômage a accusé M. Oba d’"incurie et d’incompétence qui ont provoqué le déclin de l’entreprise".
Selon ce syndicat, les recettes mensuelles de Sotelco sont passées, en un an et demi, d’un milliard à 200 millions de Fcfa.
Les employés de Sotelco ont deux mois d’arriérés de salaires. |