
Le vice-président sud-africain Jacob Zuma a touché près de 1,3 million de rand (150.000 euros) de pots-de-vin de la part de l'entreprise française d'électronique-défense Thalès par l'intermédiaire de son conseiller financier personnel, affirme dimanche un journal citant un rapport d'audit.
Selon la société internationale d'audit KPMG, M. Zuma a également demandé un versement de 500.000 rand (61.000 euros) par an de Thalès (à l'époque Thomson-CSF) en échange d'une "protection" lors d'une enquête sur la régularité de contrats d'armement passés avec l'armée sud-africaine en 1999, rapporte le Sunday Times.
"Le rapport est top secret et ahurissant", a déclaré un officiel proche de l'enquête cité par le journal.
Le rapport du cabinet d'audit doit être produit comme preuve dans le procès pour corruption de Schabir Shaïk, ancien conseiller financier personnel de Jacob Zuma. Le procès doit s'ouvrir le 11 octobre dans la ville portuaire de Durban (est).
Les audiences seront suivies attentivement car elles pourraient avoir un impact sur la carrière politique de M. Zuma, régulièrement cité comme l'un des successeurs possibles du président Thabo Mbeki à la tête de l'Etat en 2009.
Le vice-président sud-africain n'a cessé de nier les accusations de corruption dont il a fait l'objet.
Le procureur national sud-africain avait annoncé en août 2003 que M. Zuma ne serait pas poursuivi dans cette affaire de contrats d'armement, malgré une demande d'inculpation à son encontre par les enquêteurs. "Nos chances de succès ne sont pas assez fortes" dans cette procédure, avait-il estimé.
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