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1804 le peuple noir dans son ensemble insuffla à Haïti ce cri de liberté poussé au visage de l’empereur esclavagiste. «Nous serons vos égaux ou vous ne serez pas » exprima cette révolte rythmée par des dieux qui après avoir exprimé l’impossible se turent dans la diabolisation la plus ingrate.
2004 après un bilan énoncé ironiquement par des cyniques, le soulèvement bicentenaire est célébré par le débarquement de troupes étrangères sur le sol de Toussaint Louverture. Haïti a changé… il fut un temps où les haïtiens préféraient une dictature haïtienne à une démocratie étrangère, par vœu de ne plus jamais laisser une autre nation exercer d’autorité sur ce sol fertile de notre sang et de celui de ceux qui commirent l’erreur de nous asservir.
Les haïtiens ont voulu le départ de cet atypique président.
Un prêtre jadis populaire : je me rappelle encore de son investiture, les trottoirs transpiraient d’espoir… les foules récitaient des cantiques chrétiens sur des rythmes raras (vaudous). Il fit don de son premier salaire de président aux pauvres de la capitale, et galvanisait à chaque discours tout ceux dont les ancêtres avaient brandi une machette en 1804. |
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Le président Aristide
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http://www.haiti.org/ |
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Son parti s’appelle LAVALAS, du nom créole donné aux torrents créés par les crues, et qui emportent tout sur leur passage… Etrangement, le peuple se range du côté de ce parti qui prend pour nom une catastrophe naturelle si meurtrière. Mais cette fois, le prêtre leur garanti que cette « Lavalas » épargnera ceux qui souffrent, mais balayera sans pitié les oppresseurs.
Quelques années plus tard, ce prêtre se sent menacé au point de ne se déplacer qu’en hélicoptère, ce qui a pour effet de lui donner une vue plongeante sur la misère, le trafic de drogue qui se développe, dans un pays qui n’est ni producteur ni consommateur, et on ne rencontre plus d’haïtien pauvre ou riche pour défendre Aristide et ses « Chimères ».
C’est alors que Gonaïves se soulève. |
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Gonaïves
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haiti-progres.com |
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Gonaïves est la quatrième ville du pays, mais la première dans le cœur des haïtiens qui voient en elle la ville où fut déclarée l’indépendance le 1er Janvier 1804. Il est ainsi de tout temps connu en Haïti qu’une révolte de Gonaïves signifiait la fin du pouvoir en place… ce fut vrai pour la France avec la bataille de Vertières, ce fut vrai pour Jean-Claude Duvalier, et cela se révéla aussi exact avec le départ d’Aristide peu de temps après que la Cité de l’Indépendance ce fut mise debout.
7 mois après le départ de Jean-Bertrand Aristide, une « Lavalas », bien réelle celle là, dévaste la ville rebelle, qui pour avoir été le symbole de cette insolence indigène n’en finit pas de porter le poids de la malédiction de l’homme qui se dresse contre son sort.
Beaucoup ont eu et continuent d’avoir espoir en Haïti, une nation qui a réussi ce soulèvement nègre historique ne peut repartir dans l’oubli. |
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Toussaint Louverture
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haiti-usa.org |
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Alors on attend, et chacun tire son analyse des deux siècles d’histoire d’Haïti, et nous attendons jour après jour la suite de cette belle aventure qu’on commencé les pères de la nation ce jour où ils ont eu la folle idée de « vivre libre ou mourir ». Mais où donc se situe l’erreur d’Haïti ? Comment ce peuple qui a réussi à se fédérer pour se libérer du joug de l’esclavage ne peut-il se fédérer pour nourrir ses enfants ?
La maturité politique du peuple n’est pas ici en question… Je vais vous exposer ce qui à mon avis est la raison de cet embourbement doublement centenaire de celle qui fut jadis la perle des Antilles :
Après cette guerre aussi légendaire que méconnue qui a mis en déroute l’armée napoléonienne, le titre de « première république noire » fut laissé sur la plage, tel ce fameux cheval qui fit la perte de Troyes en séduisant sa fierté. Les haïtiens s’en emparèrent fébrilement, le firent rentrer dans les murs de la capitale, et l’adorèrent comme le veau d’or. Nous sommes les premiers ! Les premiers !
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On leur dit par la suite que même en étant victorieux d’une guerre, un peuple noir se devait d’acheter ce qu’il venait d’obtenir par la force… qu’à cela ne tienne ! Un président haïtien du nom de Boyer jugea utile de payer pendant des générations une dette de l’indépendance pour avoir l’orgueil d’être le premier état « nègre » à être accueilli à la table des pays occidentaux.
Haïti aurait du détruire ce cheval de Troyes, et refuser cette reconnaissance qui allait la couper des siens et de son destin : « Ne nous reconnais pas, Napoléon, nous serons ces sauvages que tu as découvert, ces sauvages qui t’ont vaincu, et nous resterons ces sauvages à chaque fois que tu tenteras de nous soumettre. »
Que n’aurais-je pas donné pour que l’indépendance d’Haïti se passât ainsi…
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