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Arlette Edjolo, ingénieur forestier... et peintre!
17/10/2004
 

Découverte cette semaine d'une jeune africaine peintre le week-end, mais ingénieur forestier dans la semaine
 
Par Hervé Mbouguen
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Arlette Edjolo  
Arlette Edjolo
 

Est-ce que vous pouvez vous présenter à nos internautes ?

Je m’appelle Arlette Edjolo, j’ai 27 ans. Originalement en région parisienne, je vis désormais à Bordeaux où je travaille, je suis ingénieure en foresterie (tropicale).
Je suis également « Djio », artiste-pastelliste autodidacte, depuis 1999.

Qu’est-ce qui pousse une jeune femme africaine mais résidant en Europe à se spécialiser en « Foresterie tropicale » ?

J’ai toujours été attirée par les sciences et leur côté cartésien, les sciences vivantes sont une clé pour comprendre le fonctionnement du monde « vivant », accéder à la connaissance. L’ignorance est l’un si ce n’est le pire des maux de nos sociétés ! Les sciences étaient un premier pas. J’ai fait un voyage en Afrique en 1993, et j’ai vu une campagne de publicité qui incitait les femmes vivant en milieu rural, tout en les culpabilisant, à utiliser le gaz naturel pour cuisiner. On leur demandait de dépenser l’argent qu’elle n’ont pas forcément, au lieu de se servir dans la nature comme elles l’avaient toujours fait. Cela m’a outrée, et je me suis dit que le problème était un problème de gestion de la ressource, et c’est ce qui m’a poussée à faire de la Foresterie Tropicale. Après une maîtrise en biologie végétale à Paris, j’ai poursuivi par un DEA en Biologie forestière à Nancy, puis un Mastère de spécialisation en Foresterie Rurale et Tropicale à Montpellier.
Il doit certainement y avoir également une passion pour le matériau bois en lui-même, dont je me sers dans mon activité artistique.

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© ekwo.org  

Quel emploi exercez-vous aujourd’hui, et ne trouvez-pas ce milieu un peu masculin ?

Aujourd’hui j’exerce la fonction de « technicien forestier », le titre en lui-même est lourd de sens puisque c’est effectivement un milieu assez masculin, mais qui a su, je trouve, évoluer, et je me sens à l’aise dans ce milieu.
Je travaille au sein d’une coopérative forestière privée. On s’occupe de la gestion des forêts privées de la région sud-ouest : on fait le lien entre les propriétaires privés et l’administration forestière française, notamment en ce qui concerne le nettoyage et le reboisement des zones sinistrées par la tempête de décembre 99, travaux subventionnés par l’état et l’Europe. On établit également des plans simples de gestion. C’est un document qui donne une description de la forêt (âge, essence, surface…) et prévoit les types d’intervention (coupe, débroussaillement, plantation…) qui devront être effectuées sur 10 ou 15 ans. Je passe donc autant de temps au bureau à monter des dossiers de subvention, et rédiger les plans de gestion, que sur le terrain à délimiter les différents types de peuplement au GPS et à les décrire.

"Sérénité"  
"Sérénité"
© djio.net
 

Y-a-t-il une chance que vous puissiez exercer un jour votre métier en Afrique, sinon que vous voyez vous faire dans 5 ans ?

Je l’espère, même si le métier que j’exerce aujourd’hui est très intéressant, je me sentirais plus utile dans les zones rurales tropicales. En France, la forêt est un revenu pour les propriétaires et dans mon métier, je gère leur capital. Dans les zones rurales des Pays du Sud, la forêt c’est une question de survie pour ceux qui en dépendent et ils sont nombreux . On n’a pas du tout affaire aux mêmes problématiques, il n’y a que le côté technique qui se rejoint. Seules des grosses compagnies controversées tirent des revenus substantiels de ces forêts. Mais c’est un autre débat !
Même si par la force des choses – mon origine, ma culture, mes racines – je finirai par travailler pour l’Afrique, je n’ai pas envie de me limiter à ce continent, le monde entier m’intéresse, je veux voir ce qu’il se passe ailleurs !

Djaoro Mafa Kilda  
Djaoro Mafa Kilda
© djio.net
 

A part le bois, trait d’union entre une activité forestière et la peinture, qu’est-ce qui vous a poussée à devenir une peintre en même temps qu’un ingénieur ?

Le dessin est une passion que j’ai depuis toujours, et avec le pastel j’ai découvert la couleur, que j’adore. Même si j’ai testé d’autres choses avec lesquelles j’ai moins accroché, le pastel qui se travaille directement à la main, avec les doigts sur le papier, c’est un côté que j’ai beaucoup aimé.
Il y a aussi la passion du corps humain, de ses courbes, de ses lumières, de ses formes, c’est vraiment quelque chose que je veux décortiquer à fond.

Qu’est-ce qui vous attire chez ces femmes et hommes peuls pour que vous leur ayez consacré autant de tableaux ?

Dans le choix des personnages, ça se joue souvent au niveau du jeu d’ombres et de lumières, comme sur une photo, ou au niveau d’un regard, d’une courbe, d’une pause, c’est vraiment l’expression du corps, quand elle m’interpelle.

Pourquoi les peuls ? Le Cameroun est divisé en deux, le Sud et le Nord, étant allée au Nord je me suis rendue compte que les gens du Sud ne savent pas du tout à quoi ressemble le Nord. Ayant découvert cette région, j’ai été séduite par la beauté et l’histoire de ce peuple anciennement nomade.

« Femme »  
« Femme »
© djio.net
 

Pouvez-vous décrire deux tableaux ?

Mon préféré est le tableau « Femme », qui fait partie de ma collection personnelle. Celui-là me touche par la délicatesse qu’il y a dans ce cou que je trouve très féminin, et c’est aussi cette tête coupée, et qui fait enrager les puristes parce que « on ne coupe pas une tête quand on fait un portrait » ! (rires)

« Femme peule au village » m’a été inspirée par une très jeune fille, elle devait avoir 15 ou 16 ans, et j’ai été frappée par sa beauté. Malgré son jeune âge, elle était déjà mère de famille, et sans doute la seconde ou troisième épouse – les peuls sont polygames – avec toutes les responsabilités qui allaient avec. Et je la regardais, magnifique, sa poitrine abîmée par ses grossesses rapprochées, cette lueur dans les yeux, la coquetterie du pagne…l’ensemble était joli, tout simplement ! Et aussi lourd de sens…

« Femme peule au village »  
« Femme peule au village »
© djio.net
 

Votre site présente votre travail en trois catégories : portraits, nus et personnages. Pouvez-vous expliquer cette division de votre art ?

Ce doit être mon esprit cartésien qui m’a poussée à catégoriser par genres, mais je pense que cela évoluera au fur et à mesure. Mon art n’est pas encore très mûr, je suis encore en phase d’exploration. Et puis il faut faire attention à ne pas trop intellectualiser l’art : il ne faut pas croire que l’artiste passe son temps à se torturer l’esprit quand il fait un tableau, en tous cas ce n’est pas mon cas. C’est avant tout une question de sensation, d’émotion, d’état d’esprit, il n’y a pas toujours un message dans mes tableau, c’est à chacun d’y voir ce qu’il veut !.

Où peut-on voir vos tableaux ?

En ce moment ils ne sont pas encore exposés, puisque je viens de déménager sur Bordeaux, mais certains sont visibles sur le site internet.

Comment vous contacter ?

Par email ae_djio@yahoo.fr


       
Pour en savoir plus
 http://www.djio.net
 
Mots-clés
afrique   cameroun   
 
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