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Au moment où la question des délocalisations secoue l’Europe, Grioo a interrogé cet expert américain d’origine africaine. Il nous fait partager sa vision de l’outsourcing et préconise des modes d’action pour l’Afrique. Nous découvrons également son parcours professionnel.
Bonjour Monsieur Tanefo, pouvez-vous vous présenter aux internautes ?
Je m’appelle Eric Tanefo. Je suis marié et père de deux adorables garçons. Je suis le fondateur d’une société de logiciel appelée InsighTway. Je suis également consultant en stratégie et suis particulièrement intéressé par l’utilisation des technologies de l’information dans l’entreprise.
Votre actualité aujourd’hui c’est la publication de votre premier livre « The Relentless Pursuit of Information Technology Excellence : Addressing Opportunities and Threats in The Outsourcing Era », qu’elle est la raison qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Cet ouvrage étudie l’influence du phénomène de l’outsourcing sur la gestion de la fonction informatique et dévoile les menaces et opportunités pour les responsables informatiques, les professionnels du métier, les étudiants et les pays du tiers-monde qui souhaiteraient investir dans le développement de nouvelles Silicon Valleys. C’est un sujet extrêmement passionnant quand on pense à la récente transformation de la société indienne comme pôle d’expertise dans les différents produits et services directement liés à l’informatique. J’imagine que beaucoup de personnes s’interrogent sur les opportunités de développement économique pour l’Afrique. J’ai eu écho de sérieuses initiatives dans certains pays. Je souhaite tout simplement contribuer au débat en offrant une analyse fondamentale de la gestion de la fonction informatique dans les pays développés. C’est un point de départ essentiel qui nous permet de comprendre où est l’opportunité de marché (produits et services), pour ensuite réfléchir à la stratégie qui pourrait être mise en place pour conquérir une part de marché significative. J’essaie de conduire le lecteur à travers une analyse de l’environnement qui correspondrait à l’étape de réflexion initiale dans un cas de stratégie autour de la question « Comment conquérir une part du marché de l’outsourcing ? ». Ce serait difficile de ne pas éprouver un intérêt pour un tel sujet. Je suis plutôt intéressé par l’action et j ‘ai souhaité utiliser mon expérience de consultant pour offrir un ouvrage qui va, je l’espère, contribuer au débat et inspirer d’autres afin que nous puissions tirer profit des opportunités et trouver les parades aux menaces, notamment dans les questions de choix de carrière dans le futur. |
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Eric Tanefo a travaillé pour Ernst & Young
©
ey.com |
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J’ai eu l’opportunité d ‘avoir une expérience professionnelle riche. Ma carrière a démarré en France, s’est poursuivie en Angleterre et continue aux Etats-Unis où je réside aujourd’hui. J’ai appris énormément durant mon passage chez Ernst & Young, Gemini Consulting et Answerthink, où j‘ai occupé un poste de Directeur au sein de la Practice Business/ IT strategy. C’est toute cette expérience que je mets à profit au travers de cette initiative. Mon ouvrage interpelle les dirigeants des sociétés de premier plan dans le monde au même titre qu’il procure une information clé pour les acteurs directement ou indirectement affectés par l’outsourcing dans les pays développés et dans les pays en voie de développement.
Je suis heureux de proposer ce livre car il est un des rares ouvrages qui aborde la question dans sa dimension stratégique. Il est considéré comme une œuvre importante (la préface est écrite par le Dr. Rob Austin qui enseigne à Harvard Business School), dans la mesure où il est destiné à être un ouvrage de référence dès à présent et dans le futur. Je l’ai conçu de manière à répondre aux différentes questions que se posent les personnes intéressées par le sujet (dirigeants d ‘entreprise, professionnels, étudiants et divers acteurs économiques).
Vous parlez de l’outsourcing. Comment définissez-vous cette notion, et quelle en est la logique économique ?
Je considère l‘outsourcing comme étant tout simplement la délocalisation de l’exécution d’une tâche opérationnelle en vue de minimiser son coût pour l’entreprise ou l’institution qui en a l’initiative.
Dans le domaine de l’informatique, l’outsourcing a démarré au début des années 1990, puis s’est accélérée avec l’introduction des technologies qui facilitent le travail d’équipe dans un environnement décentralisé, les « Collaborative technologies ». |

Les réductions de coût ne sont pas simplement liées au coût horaire ou « billing rate », mais également aux économies liées aux autres éléments, et notamment les conditions de rémunération, à savoir, pas de salaire minimum, faible taux de cotisation patronale, etc.
Par exemple l’Inde a permis à des sociétés étrangères de premier plan d’y implanter des activités de recherche et développement, support technique, suivi client, etc. Ce pays a énormément investi dans l’éducation et a mis en oeuvre des actions politiques et économiques qui ont favorisé l’injection de capitaux par des investisseurs étrangers. L’Inde a aussi profité de cette opportunité pour favoriser l’émergence de « Bill Gates » locaux et d’une classe sociale moyenne susceptible de constituer un important marché de rétribution pour les partenaires économiques ayant contribué à son essor. Au final, les uns et les autres se retrouvent en situation de partenariat mutuellement bénéfique.
L’outsourcing est–il uniquement l’apanage des grandes entreprises ?
De mon point de vue, l’outsourcing est une stratégie de réduction des coûts. C’est un outil qui est mis à la disposition des managers et qui sera utilisé à divers degrés pour satisfaire les objectifs de l’entreprise. La taille de l’entreprise importe peu. C’est le rapport « return/ risk » qui prévaut. Si je me permets de poser le problème en termes mathématiques, je dirais que tout revient à optimiser le retour sur investissement, c’est à dire bénéfices – coûts, pour un certain niveau de risque engendré notamment par le piratage de données, l’évasion de la propriété intellectuelle, etc. D’ailleurs, une des préoccupations majeure est que l’outsourcing est susceptible de créer des nouveaux compétiteurs pour les sociétés informatiques déjà établies. Il faudrait donc que la valeur du nouveau marché surpasse la potentielle perte de parts de marché due à l’entrée de nouveaux compétiteurs. Ceci explique d’une certaine façon, pourquoi les géants de l’outsourcing, la Chine, l’Inde, etc, sont aussi parmi les pays les plus peuplés du monde. |

Existe-t-il des différences d’approche dans l’outsourcing aux Etats-Unis par rapport à l’Europe ?
Si l’on simplifie le problème de la gestion d’entreprise à la création de valeur par l’exécution de processus qui consomment des capitaux financiers et humains, on perçoit bien l’intérêt de minimiser le coût des ressources financières et humaines.
Aux Etats-Unis le dirigeant d’entreprise est beaucoup plus porté sur les objectifs financiers, la « shareholder value ». Sa performance est évaluée à peu près chaque trimestre et les critères sont le cours de l’action en bourse et les perspectives de performance liées aux résultats financiers, la « guidance ».
Par contre, le dirigeant européen est davantage concerné par la dimension sociale de tous problèmes, car il doit « vendre » ses projets aux différentes structures mises en place pour défendre les intérêts des employés.
Pour finir sur ce point, je dirais que l’approche n’est pas différente. Les dirigeants américains ont une plus grande liberté d’action, ce qui explique pourquoi le phénomène de l’outsourcing est plus important aux Etats-Unis.
Vos diverses expériences semblent vous avoir résolument tourné vers l’action. Quels types d’actions préconisez-vous pour l’Afrique dans le domaine de l’outsourcing ?
L’outsourcing représente une opportunité unique pour le continent Africain, si des actions de changement peuvent être mises en œuvre. Le problème est que tout projet de changement est long et même douloureux dans certains cas. Mon expérience dans le conseil en stratégie me l’a appris. Je sais au moins qu’une première étape est de changer la perception que certains dirigeants américains ou européens ont encore des Africains, afin que nous puissions attirer leur attention sur l’énorme potentiel que l’Afrique pourrait représenter en terme de marchés et talents. J’espère que mon ouvrage aide dans ce sens.
Il faut développer des joint-ventures dans les services informatiques. La parité monétaire vis-à-vis du dollar ou de l’euro nous procure un avantage concurrentiel considérable. Il faut s’organiser à une échelle qui n’est pas nécessairement celle des institutions gouvernementales mais qui s’inscrit dans le cadre de petites organisations regroupant des acteurs africains, européens et américains. Certaines initiatives du genre ont déjà produit des résultats. Par exemple, la ville de New York sous-traite certaines tâches de traitement de données à une société ghanéenne. Il faut surtout évoluer vers des tâches plus sophistiquées comme le développement de logiciels, et le traitement de processus à forte valeur ajoutée. |

Vous avez commencé votre carrière en France, qu’est ce qui vous a conduit à la poursuivre en Amérique ?
C’est une question qui m’a souvent été posée. Je préfère résumer en disant que l’environnement est un facteur très important. Si on sent qu’on est plutôt porté par l’action et si on a le goût de l‘entreprenariat, les Etats-Unis offrent un environnement extrêmement stimulant. J’y vis et je suis constamment inspiré par des exemples de réussite, qu’ils soient dans la communauté noire ou blanche.
Avez-vous rencontré des difficultés particulières lors de votre arrivée ?
Avant de débarquer aux Etats-Unis, j’ai travaillé à Londres sur un projet de refonte des systèmes opérationnels d’une importante banque d‘investissement américaine. J’ai pu découvrir les méthodes de travail, la philosophie de management et les principes de gestion des ressources humaines dans la société anglo-saxonne. J’ai tout de suite décidé de partir aux Etats-Unis. La transition a donc été beaucoup moins difficile, mais j’ai dû travailler dur pour m’adapter à la culture américaine. J’ai notamment approfondi mes qualités de communication, un art que tout consultant se doit de parfaire aux Etats-Unis.
Et après neuf ans aux Etats-Unis, êtes-vous satisfait de ce que ce pays vous a apporté ?
Je peux simplement affirmer que j’ai trouvé l’environnement qui convient à mon mode de fonctionnement. Je reconnais toutefois que tout environnement présente des avantages et inconvénients.
Vous êtes également fondateur et dirigeant de InsighTway, une société de conception de logiciels de gestion de la fonction informatique, a-t-il été facile de trouver du temps pour écrire un tel livre ?
Ecrire un livre me paraissait une étape importante de mon développement professionnel. De plus, cet ouvrage s’inscrit dans une politique de marketing des activités de développement de logiciels que j’ai démarrées. L’outil offert par InsighTway est en fait une solution à certaines des problématiques évoquées dans mon ouvrage.
J’ai été inspiré par le fondateur de la société Siebel, Tom Siebel, qui avait produit un important ouvrage sur la gestion de la fonction commerciale pendant la phase de démarrage de sa société. C’est encore un exemple de l’influence de l’environnement.
J’invite tous les lecteurs de Grioo à profiter de mon ouvrage. Je reste à leur disposition pour répondre à leurs commentaires, suggestions et remarques.
Avez-vous un dernier mot pour les lecteurs de Grioo ?
Je voudrais inviter les lecteurs de grioo à mener des actions similaires afin que la communauté d’acteurs africains puisse engager des projets qui nous permettent de tirer profit de l’opportunité créée par l’outsourcing avec des tâches informatiques à forte valeur ajoutée.
Les internautes qui souhaitent se procurer mon ouvrage peuvent le faire via le lien de mon éditeur que vous voudrez bien leur fournir :
The Relentless Pursuit of Information Technology Excellence
Ils peuvent également l’acheter sur le site Amazon en recherchant l’auteur « Eric Tanefo »
Enfin, ceux qui ont des commentaires et suggestions peuvent me les faire parvenir à mon adresse : erictanefo@msn.com.
Merci à ceux qui voudront bien recommander mon ouvrage à d’autres lecteurs potentiels.
Merci à Grioo.com |
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