
Le président ivoirien, Laurent Gbagbo, a procédé jeudi au remplacement temporaire des ministres du "gouvernement de réconciliation nationale" issus de la rébellion, a annoncé son porte-parole.
Laurent Gbagbo a également réaffirmé que la principale revendication de la rébellion - une révision du code électoral devant permettre à l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara de se présenter à l'élection présidentielle - nécessiterait une modification de la constitution.
Les ministres appartenant aux Forces nouvelles, appellation officielle de la rébellion, pourront siéger de nouveau au gouvernement dès qu'ils se présenteront à un conseil des ministres, a souligné le gouvernement dans un communiqué.
"Ils ont été remplacés par des intérimaires", a précisé Désiré Tagro.
"Le président de la République a rappelé qu'il ne s'agit pas d'un remaniement ministériel, mais seulement d'intérim (...) La décision prise vise uniquement à assurer la fonctionnalité du gouvernement et la bonne gestion de l'Etat en cette période particulièrement difficile", indique le communiqué diffusé à l'issue d'une réunion du gouvernement à Abidjan.
Le "gouvernement de réconciliation nationale" a été mis en place dans le cadre des accords de Marcoussis, négociés en janvier 2003 sous la férule de la France pour tenter de mettre fin à la guerre civile en Côte d'Ivoire, divisée en deux depuis la tentative de putsch de septembre 2002 contre Gbagbo.
La crise ivoirienne s'est aggravée il y a trois semaines avec le bombardement de positions rebelles par les forces gouvernementales, rompant avec un cessez-le-feu en vigueur depuis dix-huit mois.
Les relations entre Laurent Gbagbo et la France se sont nettement dégradées après la mort de neuf soldats français de l'opération Licorne lors d'un raid aérien contre Bouaké, la deuxième ville du pays.
La France a riposté en détruisant l'aviation ivoirienne, ce qui a déclenché de violentes émeutes à Abidjan et le départ de plusieurs milliers de ressortissants étrangers.
Réuni la semaine dernière en conseil des ministres pour la première fois depuis l'offensive, le gouvernement avait annoncé un remplacement temporaire des ministres rebelles si ceux-ci continuaient de boycotter les institutions issues de Marcoussis
Reuters |