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Une vue de Lagos, la plus grande ville du continent africain
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"Nous ne ménagerons aucun effort pour délivrer nos semblables - hommes, femmes et enfants - de la misère, phénomène abject et déshumanisant qui touche actuellement plus d`un milliard de personnes", lit-on dans la Déclaration du Millénaire adoptée en septembre 2000 par les Nations unies, les chefs d`Etat et de gouvernement s`engageaient ainsi qu`il suit.
Le point sept des Objectifs en huit points du Millénaire pour le Développement (OMD) intègre une déclaration dans laquelle sont identifiées des cibles, notamment, la réduction de moitié, d`ici 2015, du nombre de personnes n`ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable et à l`assainissement de base.
S`il est peut-être trop tôt pour déterminer quels pays membres des Nations unies réussiront à réaliser les OMD qui prévoient également l`éradication de la pauvreté, l`instauration de l`éducation universelle et l`amélioration de la santé maternelle, l`on peut cependant constater qu`une grande partie des 130 millions d`habitants du Nigeria n`ont pas encore accès à l`eau potable.
Aucune autre partie du pays ne connaît autant de problèmes d`accès à l`eau potable et aux infrastructures d`assainissement de base que la grande métropole de Lagos, la plus grande ville du pays, qui accueille 15 millions d`habitants, soit 19,5 pour cent de la population.
La Société de Distribution d`Eau de l`Etat de Lagos (LSWC) ne produit que la moitié à peu près de sa capacité installée, qui est de 728 millions de litres par jour.
Etant donné que du fait des fuites d`eau dues à la vétusté des canalisations et autres problèmes, un peu plus de la moitié de la quantité d`eau produite est consommée, seule une faible proportion de la population de la ville a aujourd`hui accès à l`eau potable.
Un autre problème tient au prix élevé de l`eau potable dans la ville. Qu`il s`agisse de celle fournie par la société ou de celle proposée par les nombreux revendeurs privés qui tirent profit de la très difficile situation en ce qui concerne l`approvisionnement en eau.
Par ailleurs, si l`eau fournie par les robinets publics de la LSWC reste gratuite, ces points d`approvisionnement ne sont pas nombreux dans la ville.
"La société ne fournit pas les robinets. Cela est de la responsabilité des conseils locaux", a déclaré un haut responsable de la compagnie de distribution d`eau, Bola Ladipo.
"Nous produisons de l`eau qui est payée par les conseils locaux et distribuée gratuitement aux populations par l`intermédiaire des robinets publics", a déclaré M. Ladipo, dans un entretien accordé à la PANA.
Selon les tarifs de la LSWC, le coût de la fourniture d`eau à un ensemble immobilier d`une zone à faible densité est de 2.400 nairas (18 dollars US) par mois, elle est de 800 nairas (6 dollars) pour les zones à densité moyenne et de 500 nairas (3,7 dollars) pour les zones à forte densité, tandis que les zones rurales ne consomment que 250 nairas (1,8 dollar). Les quantités fournies aux zones industrielles sont beaucoup plus élevées.
Pour leur part, les habitants estiment que les tarifs sont trop élevés, ce qui n`est pas l`avis de la LSWC.
Selon le directeur de la LSWC, Olumuyiwa Coker, la société dépense 2 milliards de nairas chaque année pour fournir de l`eau aux habitants par le biais du réseau d`adduction d`eau. Il n`a cependant pas donné des précisions sur les profits réalisés chaque année par cette dernière. (133 nairas = 1 dollar US)
Si les habitants peuvent parler du "coût élevé" de la fourniture d`eau publique, ils n`ont presque pas ou rien à dire au sujet de la qualité de l`eau.
Le produit, qui est puisé dans les rivières avoisinantes et dans les forages, est testé "conformément aux normes internationales" avant d`être livré aux consommateurs.
"Le sulfate d`aluminium est utilisé pour éliminer les impuretés et les particules. Des filtres sont également utilisés pour éliminer les particules. On a aussi recours au chlore pour tuer les bactéries et autres micro-organismes dans l`eau", a déclaré M. Coker.
"D`autres produits chimiques, comme l`hydroxyde de calcium, le bicarbonate de soude, le sulfate de cuivre et les polyélectrolytes servent aussi au traitement de l`eau, afin d`assurer le respect des normes définies par l`Organisation mondiale de la Santé (OMS)", a-t-il ajouté.
Cependant, malgré le coût élevé du produit, il n`existe aucune garantie pour ce qui concerne l`eau fournie par les vendeurs qui s`approvisionnent dans les forages. Vingt-cinq litres d`eau s`acquièrent au prix de 20 nairas (15 cents) auprès des vendeurs d`eau privés.
En dépit des efforts consentis actuellement pour améliorer les conditions d`approvisionnement en eau des habitants de la ville, les responsables de la LSWC ont donné des assurances sur la volonté de la société de ne pas privatiser la fourniture et l`approvisionnement en eau "pour veiller à ce que l`eau ne revienne pas trop cher aux masses démunies".
"La société s`est plutôt efforcée d`impliquer la Participation du Secteur privé (PSP), conçue pour améliorer la qualité et la quantité de l`eau fournie, de se doter d`une efficacité entrepreunariale, de réduire les coûts et de générer des recettes", a encore affirmé M. Coker.
"L`implication de la PSP a permis l`introduction de la technologie moderne pour assurer l`augmentation de la production d`eau, une gestion moderne pour une meilleure efficacité et l`amélioration des relations avec la clientèle, tout en augmentant les opportunités d`emploi et en créant des programmes sociaux pour tous les travailleurs", a-t-il ajouté.
Si le Comité de Gestion des Ordures de la ville de Lagos a mis à contribution le secteur privé dans l`évacuation des ordures et dans d`autres activités y relatives pour débarrasser la ville de la saleté, il n`a pas encore obtenu le moindre résultat, la ville restant prisonnière des tas d`ordures et les canaux d`évacuation des eaux usées demeurant obstrués. |