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Et si on pensait à notre indépendance monétaire ?
28/11/2004
 

Cet analyste plaide pour une indépendance urgente des pays de la zone CFA
 
Par Elvis NGBONDO-SAKPO avec Gino ALAVO et Edgar M'FOUBA
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Pour Elvis NGBONDO-SAKPO, le FCFA lié à l'euro, ralentit la croissance des économies de la zone  
Pour Elvis NGBONDO-SAKPO, le FCFA lié à l'euro, ralentit la croissance des économies de la zone
© Grioo.com
 

L’intensité du conflit ivoirien et, plus particulièrement, des déclarations des chefs d’Etat français et ivoiriens qui ont suivi, renforcent l’idée selon laquelle la monnaie est une expression du pouvoir. Car sans vouloir prendre parti, je pense que la Côte d’ivoire ne peut se payer, aujourd’hui, le luxe de se passer de la France. Il en va de même pour tous les pays de la Zone – Franc (ZF), partageant, en commun, le Franc CFA (FCFA).

En effet, le présent et l’avenir des pays de la (ZF) ne peuvent être envisagés sans l’aval de la France qui en contrôle l’outil économique le plus important : la monnaie. Car, quoi que l’on en dise ou pense, le fait d’avoir confié la garantie de sa stabilité monétaire, et donc économique, au trésor français a, d’emblée, vider de sens l’indépendance de cette partie de l’Afrique.

Combien de pays, des 14 pays de cette zone monétaire, pourraient-ils se vanter de maîtriser leurs avenirs politiques et économiques sans un recours à l’ancienne métropole ? Quelle banque centrale, de la BCEAO et de la BEAC peut-elle parler d’indépendance dans la mise en œuvre de sa mission (émission et garantie de la monnaie) ?

Dans un contexte d’amélioration de la situation économique des pays de la CEMAC et d’UEMOA, je reste convaincu que le FCFA ralentit la croissance économique. Aussi, pour moi, l’arrimage de cette devise à l’Euro accroît la dépendance des économies de la ZF à l’égard de la France. C’est pourquoi, quelque soit sa détermination, le président Laurent Gbagbo finira par baisser les bras.

Depuis les attentats du 11 Septembre 2001, les autorités américaines pratiquent délibérément une politique du dollar faible. Ce qui, en l’absence d’une réaction identique des pays membres de la Zone Euro, conduit à un enrichissement du FCFA, de par sa parité fixe à la monnaie européenne (1 Euro = 656 FCFA). Cette situation, voilée par les hausses constantes des cours du pétrole, accentue la perte de compétitivité des pays africains de la ZF dans le commerce mondial.


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Jean-Félix Mamalepot, le gouverneur de la BEAC, l'une des deux banques centrales de la zone CFA  
Jean-Félix Mamalepot, le gouverneur de la BEAC, l'une des deux banques centrales de la zone CFA
 

En effet, l’appréciation des cours de l’or noir a donné le sourire aux économies de nombreux pays de la ZF, dans la CEMAC notamment où se trouvent quatre des plus gros producteurs du continent (Guinée équatoriale, le Gabon, Tchad et Congo). Cependant, cette « bonne » période aurait pu être une meilleure étape pour la croissance économique si elle n’avait pas été handicapée par les baisses de revenus enregistrées sur les autres produits de rente tels que le bois, le café, le diamant, le cacao et le coton.

Comme on le sait, la part des pays africains est insignifiante dans le volume des transactions internationales ; Et les nombreuses réformes entreprises sous l’égide de l’Organisation Mondiale du Commerce ne sont pas pour y changer grand chose (n’oublions pas que les pays riches refusent de mettre fin aux subventions accordées à leurs agriculteurs et éleveurs). Il est clair que la qualité des produits proposés à l’exportation par le continent africain pourrait être évoquée. Mais, jusqu’à lors, leurs prix élevés seuls ont été remis en cause. Dans le commerce, il n’y a pas d’histoire de « passé commun » ou de « lien historique », comme on l’attend trop souvent dans les discours officiels. Seul le bon équilibre entre l’offre et la demande compte. Sur ce plan, la valeur de la monnaie a une importance non négligeable. Pour preuve, la politique du dollar faible a pour principal but d’améliorer la balance commerciale des Etats-Unis face à la bonne tenue des exportations chinoises et européennes.

C’est pourquoi, la parité fixe du FCFA, à un moment où l’Euro est fortement apprécié sur les marchés, nuit aux revenus des exportations de la ZF, notamment pour les pays non producteurs de pétrole. Leur compétitivité en prend un sacré coup. En pratiquant une politique de taux flottant, ces pays vendraient sans doute plus de produits au lieu de « presque pas ». Ceci est vrai pour le cacao ivoirien mais le reste tout autant pour le bois gabonais ou encore le diamant centrafricain.



Jean Konan Banny, le gouverneur de la BCEAO, la seconde banque centrale de la zone CFA  
Jean Konan Banny, le gouverneur de la BCEAO, la seconde banque centrale de la zone CFA
 

Il y a quelques jours, j’ai fait part à une amie, d’origine lettone, de l’existence d’une parité fixe entre le FCFA et l’Euro. Les yeux écarquillés, elle m’a demandé les mesures prises par les dirigeants pour, dans un tel contexte, mener à bien un projet à dimension internationale. Et, sans rire, elle m’a dit comprendre pourquoi il y a toujours autant de ressortissants d’Afrique francophone en France malgré les difficultés qu’ils y rencontrent. Pour elle qui a vécu les indépendances de nombreux états du bloc soviétique, la monnaie est la première expression de la liberté retrouvée. Et dire que je ne lui avais pas tout dévoilé sur les réalités du FCFA.

Je n’avais pas eu le temps d’expliquer l’existence d’un compte d’opérations tenu par le Trésor français, chargé de garantir la convertibilité du FCFA. Je n’ai trouvé les mots pour lui faire comprendre la nécessité d’avoir deux banques centrales pour une zone à monnaie unique. De toutes les manières, comment aurais-je pu le faire étant donné que moi-même n’y ai jamais rien compris. Elle et moi avons suivi quasiment le même parcours universitaire et je n’ai jamais appris l’existence et le bien fondé d’un schéma identique, même pas en théorie. Il n’y a que dans les discours officiels que j’ai entendu que c’est une relation exceptionnelle et une chance pour nos pays. Par contre, j’ai eu l’audace de vouloir débattre sur l’hypothèse d’une parité entretenue entre le lats et le rouble. Sa réponse fut catégorique, malgré son penchant russe : à quoi servirait l’indépendance si c’est pour rester dépendant financièrement ?

La politique monétaire est une arme des pouvoirs publics, déléguée le plus souvent aux banques centrales, qui permet de réguler la vie économique et sociale d’un pays (pour preuve, les autorités américaines s’en servent aujourd’hui pour régler leur déficit commercial). Ainsi, il est important de contrôler son unité, la monnaie. Et, le taux de change de la monnaie n’est que le reflet de la vigueur d’une économie et de sa capacité à plaire au reste du monde. De ce fait, posséder sa propre monnaie et la gérer soi-même conduit à un état d’esprit différent.

En effet, la gestion d’un taux de change ou la défense d’une monnaie conduit à une plus forte discipline car le moindre dérapage peut avoir des conséquences graves. Surtout, comme évoqué plus haut, la valeur de la monnaie ne serait plus abstraite mais reflèterait véritablement le travail fourni. Par exemple, lorsque la Côte d’ivoire ne produit pas assez de cacao à cause de la guerre civile, la valeur de son éventuelle devise en prendrait un coup si le cacao est l’élément le plus représentatif de son économie. J’ai l’impression que cela donnerait peut-être un peu plus à réfléchir aux différents protagonistes. Or, dans le cas actuel, rien ne presse de faire la paix, l’argent d’hier a la même valeur aujourd’hui et … demain. C’est peut-être un peu caricatural mais pas loin de la réalité.
De toutes les manières, à force de ne pas agir, ou réagir, en l’absence de toute initiative de la part des pays de la ZF, le scénario de Janvier 1994 pourrait se répéter plus vite que ne veulent le laisser croire nos gouverneurs de des banques centrales. Mais, le tout est de trouver la bonne solution ; non pas pour faire plaisir à la France ou pour rester en poste, mais la solution qui donnerait une véritable impulsion aux économies de la région.


En ce qui me concerne, trois pistes sont à explorer : la dévaluation du FCFA, un taux flexible avec une autre monnaie, en l’occurrence l’Euro, ou un taux toujours flottant mais autour d’un panier de monnaies et non plus une seule.

-> Dévaluation : dans le cadre d’une politique à taux fixe, la dévaluation (ou la réévaluation) de la monnaie reste la seule possibilité d’adapter son taux de change à un contexte difficile pour la croissance économique. Les arguments utilisés pour la dévaluation de 1994 sont tout aussi vrais aujourd’hui, sur un plan purement économique ; la seule différence notable étant que le compte d’opération est largement excédentaire auprès du Trésor français.

-> Politique de taux flexible : cette solution a l’avantage d’atténuer le « traumatisme » d’une dévaluation de la monnaie, dans la mesure où sa valeur dépend exclusivement des performances et donc de la vigueur des économies de la Zone - franc. De plus, le fait d’avoir une monnaie à taux flexible contraint les pays membres à une discipline économique « de survie » qui ne pourrait qu’être bénéfique. L’exemple de la zone Euro est encore suffisamment parlant, à plus d’un titre. Cela donnerait plus de force aux banques centrales qui se concentreraient plus sur la politique monétaire et laisseraient le terrain du développement aux structures adaptées.

-> Mise en place d’un panier de monnaies : c’est une étape intermédiaire entre la politique actuelle et le taux flexible. Cette solution permet de mieux prendre en compte nos réalités commerciales, donc économiques. Car le plus important, pour une monnaie, n’est pas tant son utilisation dans le pays (philosophie du franc CFA) mais dans les transactions internationales. On pourrait adopter un panier avec, au plus, 10 devises dont serait déterminé le taux de change. Ainsi leur fluctuation (chaque devise étant pondéré en fonction de son poids et son impact sur les économies de la région), ferait bouger notre monnaie dans le même et « bon » sens.


En tout cas, peu importe la décision prise, le plus important est de prendre nous même notre décision. Une décision en fonction de nos aspirations et projets, de nos réalités. Peu importe que l’on soit pour ou contre la zone monétaire unique, le plus urgent est d’avoir son indépendance monétaire.

Elvis NGBONDO-SAKPO est analyste marketing chez CDC-IXIS Asset Management -Paris -
sakpo@yahoo.com
Edgar M'FOUBA est auditeur chez BGFI et Gino ALAVO est chargé d'études chez CDC Ixis Asset Management

       
Mots-clés
afrique   cote d'ivoire   gabon   guinee equatoriale   tchad   
 
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