
Le président sortant Tandja Mamadou virait en tête dimanche au second tour de l'élection présidentielle au Niger sur la base de résultats provisoires émanant des grands centres urbains. Selon des sources autorisées, il menait dans 16 des 17 communes urbaines dont les résultats étaient disponibles en milieu d'après-midi dans cet immense pays sahélien composé de 92 circonscriptions, situées pour la plupart dans des régions reculées.
Les résultats définitifs du scrutin de samedi ne devraient pas tomber d'ici quelques jours.
Mamadou, un ancien officier de l'armée qui a apporté une certaine stabilité politique et économique à un pays gagné par le désert, était donné favori pour un second quinquennat après avoir obtenu le soutien du président du Parlement, arrivé troisième au premier tour de scrutin du 16 novembre.
Le second tour mettait aux prises le chef de l'Etat sortant, candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), et l'opposant Mahamadou Issoufou, du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS).
Les deux hommes étaient arrivés en tête des six candidats en lice au premier tour avec 40,67% et 24,60% des suffrages respectivement.
Plus de 5,2 millions d'électeurs nigériens étaient appelés aux urnes pour le second tour de la présidentielle ainsi que pour des élections législatives.
Le président nigérien, élu pour un mandat de cinq ans, est rééligible une fois et un demi-millier d'observateurs nationaux et internationaux supervisaient le processus électoral.
Mamadou est le premier chef d'Etat dont le mandat n'ait pas été abrégé par un coup de force militaire depuis l'instauration des élections pluralistes au Niger il y a une décennie.
Au cours de son premier mandat, il a supervisé des programmes de développement sanitaires et éducatifs dans les zones rurales ainsi que l'alimentation en électricité de villages situés en bordure du Sahara.
Le Niger n'en reste pas moins l'un des pays les plus pauvres de la planète. Un enfant sur quatre y meurt avant quatre ans et le revenu annuel par habitant n'y dépasse pas 200 dollars.
Pris en sandwich entre les "géants" pétroliers que sont l'Algérie, la Libye et le Nigeria, le Niger espère pouvoir exploiter commercialement des réserves de brut pour relancer une économie qui décline depuis le "boom" de l'uranium d'il y a 20 ans.
Le pays reste le troisième producteur mondial d'uranium mais les cours et la demande de ce minerai stratégique ont chuté. Cette ressource finançait le budget national à 40% vers la fin des années 1970, mais ce chiffre est tombé à moins de 10% dans les années 1990.
Si des réserves de pétrole ont été découvertes au Niger, le pays doit encore trouver l'équivalent de 500 millions de barils supplémentaires pour qu'il soit économiquement viable de le relier à un oléoduc faisant communiquer le Tchad au golfe de Guinée./
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