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Valéri SAI, chef de projet UMTS aux Etats-Unis
12/12/2004
 

Grioo.com vous présente ce jeune centrafricain dans l'univers des télécoms
 
Par Cyrille NONO
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Valéri Sai a notamment une solide expérience chez le leader japonais de la téléphonie de troisième génération NTT DocoMo  
Valéri Sai a notamment une solide expérience chez le leader japonais de la téléphonie de troisième génération NTT DocoMo
© Grioo.com
 

Bonjour Valéri Sai, Pouvez-vous vous présenter aux grioonautes ?

Avant de commencer, je souhaiterais remercier Grioo de m'accorder cette interview. Je m'appelle Valeri Sai et je suis originaire de la République Centrafricaine. Je suis Ingénieur Senior et j’exerce la fonction de chef de projet UMTS à Motorola .Inc qui est base à Chicago, USA.

Dans votre parcours, vous avez étudié en France et en Angleterre - Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à aller de l'autre côté de la manche ?

Né en Belgique, j’ai commencé mes premiers pas en France et effectuer mes études secondaires entre la Centrafrique et la France. Après avoir obtenu un BAC «C» en France, j'ai poursuivi des études en Maths/Physiques à l'Institut Galilée, Université de Paris Nord. Par la suite, j’ai décidé de suivre la filière Electronique où j'ai respectivement obtenu une Licence en Ingénierie électrique et une maîtrise E.E.A (Electronique, Electrotechnique et Automatisme) dont le cursus était conjoint avec la FSIT (Formation Supérieur d’Ingénieur Telecom) de l’institut Galilée.

Après cette fin de cycle, j’ai pris l’option de finir mes études dans un pays anglo-saxon. Pour des raisons stratégiques et de proximité, j'ai choisi d'aller de l'autre côté de la Manche, en l’occurrence Londres, ou j'ai obtenu un Master en Sciences des Télécommunications (M.Sc in Télécommunications) à King's Collège, Université of London qui possède l'un des Centres de Télécommunications et de Recherche les plus prestigieux d'Angleterre.

C’est pendant le Master que j’ai effectué un stage de fin d’étude chez Panasonic à Londres où j’ai réalisé un projet dans le cadre de L’UMTS. Et à la fin de ce stage j’ai eu une offre chez N.E.C (Nippon Electronic Corporation) Ltd à Londres où j’ai commencé en tant qu’ingénieur des systèmes UMTS.


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Valéri avec un collègue japonais  
Valéri avec un collègue japonais
© Grioo.com
 

Au cours de votre expérience professionnelle, on remarque également que vous avez beaucoup voyagé. Vous avez été en Angleterre, au Japon et depuis 2 ans aux États-unis, qu'avez-vous tiré de ces différentes expériences à l'étranger ?

L'expérience que j'ai acquise en parcourant ces trois continents a été très enrichissante tant sur le plan culturel que professionnel.
Pour synthétiser, je dirai premièrement qu’il y a eu l’aspect linguistique qui m’a permis de maîtriser la langue de Shakespeare et d’apprendre les rudiments du Japonais. Deuxièmement, il y a eu le côté culturel, car il fallait s'accoutumer aux habitudes locales dans chacun de ces pays. Je dirai que l’africain, de manière générale, a très peu de difficulté à s’adapter aux autres cultures. Finalement, l’aspect professionnel où J'ai du m'adapter aux différents méthodes de travail et de style de managements.

Vous êtes aujourd’hui chef de projet UMTS, Pouvez-vous le définir simplement pour nos grioonautes ?

Je suis rattaché à la direction des nouvelles et futures technologies de Motorola Inc. à Chicago, USA. En tant que chef de projet j’ai la responsabilité d’une équipe chargée de l’intégration et validation des produits « téléphone mobile », « UMTS », « 3G » (3ème génération). Mon champ d’opération se situe particulièrement en Europe et en Asie. Ma mission principale dans ce rôle est d’assurer la gestion stratégique des projets techniques dans les pays tel que le Japon où nous travaillons en partenariat avec le plus gros opérateur mobile japonais DoCoMo ainsi qu’en Angleterre avec l’opérateur ‘3’, le pionnier Européen de L’ UMTS.

Mon activité comprend également la coordination et l’encadrement des ingénieurs pour le développement des tests, la réduction des taux d’anomalie provenant de nos produits, la maîtrise des coûts et des timing, l’assurance des comptes-rendus hebdomadaires sur l’état d’avancement des projets à ma hiérarchie et l’organisation des réunions (conférences call) en tenant compte des fuseaux horaires par rapport aux différents opérateurs.


l'UMTS pourra être plus tard très profitable à l'Afrique compte tenu de la forte pénétration du mobile sur le continent et des avantages de cette technologie selon Valéri Sai  
l'UMTS pourra être plus tard très profitable à l'Afrique compte tenu de la forte pénétration du mobile sur le continent et des avantages de cette technologie selon Valéri Sai
© Grioo.com
 

Où en est l’UMTS aujourd’hui après la fièvre médiatique des années 2000 ?

Je pense qu’il serait judicieux de redéfinir L’UMTS aux grioonautes. Qu’est ce que l’UMTS ? Ce sigle qui signifie Universal Mobile Télécommunications System (Système de télécommunications mobile universel), représente la téléphonie mobile de troisième génération (3G). Cela est l’évolution technologique naturelle de la première génération (1G) de téléphonie analogique, le GSM (2G, jusqu'à 9.6kb/s) et le GPRS (2.5G, jusqu'à 28.8kb/s). L’UMTS a été mis en place pour permettre des communications multimédia à très haut débit (jusqu'à 384kb/s) sur nos téléphones mobiles. Tous les téléphones UMTS (3G) seront compatibles avec les réseaux GSM/GPRS d’ Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique. Du fait de ce très haut débit, l’utilisateur d’un téléphone UMTS se verra proposer par l’opérateur, une connexion Internet avec la même fluidité ou bien meilleure que celle d’une connexion ADSL, des services de visiophonie, répondeur vidéo, le bouquet TV et pleins d’autres services novateurs.

En effet, L’UMTS a été très médiatisé au début des années 2000, mais compte tenu du prix de la licence qui était très élevé, cela a rendu sceptique beaucoup d’opérateurs ainsi que des bailleurs de fonds. Il y avait beaucoup d’incertitudes qui planaient quant à une éventuelle ouverture des services UMTS. Les équipementiers n’étaient pas encore prêts à fournir les éléments des réseaux ainsi que les terminaux UMTS qui nécessitaient d’importants efforts de développement et par conséquent d’importants financements de la part des opérateurs.

Certains opérateurs ont pris le risque d’investir dans le développement des produits UMTS en créant des alliances stratégiques avec certains constructeurs d’équipements. Cela a été le cas de l’opérateur Japonais NTT DoCoMo™ (47 Millions d’utilisateurs) qui a été le premier à déployer un réseau commercial UMTS au Japon. L’opérateur cellulaire Hutchinson3G™ a suivi peu de temps après en Europe et totalise déjà plus de 3 millions d’utilisateurs en un peu moins de 2 ans. D’ici la fin de l’année, début de l’année 2005, vu le succès de ces deux opérateurs, Les services UMTS en Europe des opérateurs retardataires vont certainement décoller.

Est-ce que l’Afrique va en profiter à l’heure où la téléphonie mobile explose sur le continent ?

Je pense que L’UMTS pourra être très profitable à l’Afrique mais seulement dans quelques années, car il faudra que le continent attende que le prix des infrastructures UMTS diminue et que la technologie atteigne sa phase de maturité afin d’éviter d’hériter des problèmes logiciels et mécaniques des équipements. Cela profitera financièrement aux états Africains, du fait des prix de licences que cela pourra générer.

Connaissant le fort taux de pénétration actuel de la téléphonie mobile sur le continent, l’Afrique pourra bénéficier entres autres de la forte vitesse de transmission que fournit l’UMTS pour se connecter sur l’Internet avec l’aide des terminaux mobiles. A mon avis, si cela se réalise, alors un grand pas sera fait dans la politique de réduction du « fossé numérique» entre les pays dits développés versus ceux du tiers monde. Je suis très confiant sur cet aspect.

De manière générale, quel sont tes rapports aujourd’hui avec l’Afrique et plus particulièrement la Centrafrique ?

Pour le moment, je suis avec beaucoup d’intérêts les actualités de l’Afrique, sur les divers plans tels que : culturel, artistique, mode, musique, développement des nouvelles technologies, etc. C’est une façon pour moi de me ressourcer et de garder le contact avec le continent.

Je suis également l’actualité de la Centrafrique dont mes liens y sont un peu plus étroits. Malgré les différentes crises et changements survenus ces dernières années en Centrafrique, il y a un espoir certain quant à l‘avenir de mon cher pays. Comme vous le savez, chaque pays a eu et aura sa traversée du désert, nous avons eu la notre et sommes sur le point d’en sortir afin de nous reconstruire.

Mon souhait à moyen terme, serait un jour de pouvoir contribuer aux développement et à l’harmonisation de nos systèmes de télécommunications, afin d’améliorer l’efficacité et la productivité des secteurs existants. J'espère de tout coeur qu'un jour cette contribution permettra à l'Afrique de bénéficier des fantastiques progrès de télécommunications afin de réduire le fossé numérique.



Valéri Sai peut être contacté par mail : valeri_sai@hotmail.com


Motorola

Motorola, Inc. (NYSE: MOT) est un leader mondial dans les technologies de communication sans fil, large bande notamment. Le groupe a réalisé en 2003, un chiffre d'affaires de 27 milliards de dollars.


       
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centrafrique   
 
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