
Biguine est un film d’époque antillais, qui nous plonge dans les Antilles de la fin du 19ème siècle, et nous raconte au moyen d’un couple fictionnel de musiciens la naissance de cette musique traditionnelle antillaise qu’est la Biguine.
Guy Deslauriers nous livre ici un film audacieux, qui utilise le principe de la voix off comme précédemment dans "Le passage du milieu ", pour nous plonger dans une narration digne d’un conte.
Quelques passages en langue créole du film ne sont pas sous-titrés, ce qui n’empêche aucunement de comprendre le déroulement de l’action.
Interrogé à propos de certains choix du fil, Guy Deslauriers nous avoue son désir d’explorer d’autres types de narration grâce à ce cinéma antillais de plus en plus prolifique, et très soutenu localement, étant donné que le film a déjà passé la barre des 100000 spectateurs à la Martinique, ce qui est colossal, quand on sait que cela représente le quart de la population locale.
A ce propos, Guy Deslauriers nous rappelle aussi que il y a de cela plusieurs années, la famille qui a le monopole des cinémas sur les Antilles et la Guyane a réussi à obtenir d’amis hauts placés que la loi concernant le reversement d’un pourcentage des recettes au producteur (donc au réalisateur) ne s’applique pas aux Antilles et en Guyane, ce qui constitue un double handicap pour les réalisateurs antillais.
En effet, non seulement ils ne touchent pas la part qui leur revient de droit sur les entrées réalisées, mais en plus, cela les désavantage par rapport aux aides du CNC (Centre National de la Cinématographie), qui se constitue souvent d’une avance sur recette… les réalisateurs antillais ne pouvant pas prétendre à une recette aux Antilles, ils sont donc ainsi très souvent évincés de ce genre d’aide.
Nous saluons en tout cas l’initiative de Guy Deslauriers et de tous ces réalisateurs qui ont le courage de constituer grâce à des films d’époque un socle durable au cinéma afro-caraïbéen. Allez vite voir cette histoire d’amour sur fond de Biguine qui est toujours projeté dans trois salles parisienne dont le cinéma Image d’Ailleurs (NDLR: dont Grioo diffuse le programme toutes les semaines). |