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François-Xavier Prévot
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François-Xavier Prévot / fx-images.com |
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Pouvez-vous vous présenter aux grioonautes ?
Je m’appelle François-Xavier Prévot, j’ai 44 ans et suis devenu photographe « par la Force des Choses » depuis 3 ans seulement.
Je dis photographe « par la Force des Choses », ou par « La Force de La Vie », car c’est grâce « au Hasard » qui n’existe pas et à l’action conjuguée d’un premier voyage Initiatique dans le Sahara, qui m’a nettoyé en Profondeur, et d’un long et difficile Chemin Intérieur que ma Vie a changé d’un coup...
Autrement dit, rien ne me prédestinait ni à ce Changement de Vie Magique ni à la photo.
Une fois rentré du Sahara, j’étais Transformé, un Homme entièrement Nouveau...
Me voilà en train de négocier mon licenciement (j’étais, jusque-là, un banal employé de bureau depuis 10 ans...) auprès de mon employeur.
Une Petite Voix(e) Intérieure me parlait très fort depuis mon retour du Désert. Elle me disait : « achètes-toi un billet d’avion uniquement « aller » et un appareil photo et pars, tout seul, au Tibet... » C’est ce que j’ai fait. Je suis parti, pour la première fois, complètement à l’Inconnu, à l’Aventure, dans un pays que je ne connaissais pas, sans aucun but ni carte, ni guide. Sur le Toit du Monde, « plus près des Dieux », à des altitudes avoisinant 5.200 mètres, j’ai une nouvelle fois reçu la Lumière, une Energie immense. |
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Rides de dunes à côté d'Essakane, Nord Ouest du Mali
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François-Xavier Prévot / fx-images.com |
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Revenu « au Pays des Hommes », deux mois plus tard, je n’ai eu d’autre choix que de continuer dans cette voie et d’essayer de partager, images à l’appui, tout ce que j’avais reçu là-haut, au Tibet. Quand on a reçu quelque chose de si Grand, on ne peut le garder pour soi...sinon on se consume de l’intérieur...
J’ai simplement eu confiance en cette petite voix intérieure et...j’ai trouvé Ma Voie.
Aujourd’hui, je me définis simplement comme un « Marcheur-Photographe » j’ai suivi mon Chemin, comme nous tous. Comme nous tous, je vis et je marche en même temps. Vivre et marcher, c’est la même chose ; ça tombe bien, il n’y a pas de Limite... |
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Jeune garçon Peuhl dans un village du pays Dogon, Mali
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François-Xavier Prévot / fx-images.com |
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Qu’est-ce qui vous a poussé en le photographe marseillais à s’intéresser au Mali ?
Rien du tout...si ce n’est peut-être une autre petite voix intérieure, des signes auxquels j’essaie de rester attentif...car je n’ai jamais eu de goût particulier ni d’attirance pour l’Afrique. Quand je pars en voyage, je ne sais rien, je ne mentalise rien, je pars à l’aventure, seul ou à deux, c’est tout. Je n’ai aucune idée de la raison de mon départ : à chaque fois, c’est seulement quelques semaines ou quelques mois après mon retour de voyage que je comprends mieux, peu à peu, pourquoi il fallait que je parte...et je n’ai pas encore fini de tout comprendre de la raison de mon départ au Mali !
Une part non négligeable de vos clichés maliens sont consacrés à la nature ou à l’environnement malien, ou à la mise en valeur de la culture dogone : pourquoi ce choix ?
Bien que n’étant absolument pas un « citadin », je vis en ville, à Marseille, depuis toujours...et je déteste la ville ! Je suis un amoureux fou des grands espaces, les espaces quasi infinis, le désert, l’Himalaya, entre autres et le Silence, tous synonymes pour moi de Liberté...
Quand à la « culture dogone », c’est la conséquence d’une autre passion : le passé, l’histoire, la culture des autres. « Si tu diffères de moi, bien loin de me léser, tu m’enrichis », disait Saint-Exupéry.
Je veux oublier qui je suis « à la ville », partager le mode de vie des autres peuples, manger ce que les autres mangent, boire ce qu’ils boivent, dormir où ils dorment, pour mieux comprendre mes Frères Humains...et mieux les Aimer. Donner...recevoir.
Et ce qui est merveilleux, c’est que, même si on est tous différents...nous sommes tous pareils : au-delà de nos innombrables différences, à Lhassa, au Tibet, à Tombouctou au Mali ou à Tamanrasset, en Algérie et aux quatre coins de la planète, nous pouvons toujours trouver des points communs. |
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Petite fille malienne orpheline à Mopti, dans une ONG, "Village d'enfants SOS"
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François-Xavier Prévot / fx-images.com |
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Une bonne partie de vos modèles sont également très jeunes : sont-ce des sujets plus faciles à aborder que les autres ?
Non, pas du tout...aucun « sujet » n’est facile à photographier, surtout en Afrique, où beaucoup de personnes croient encore que l’on leur « vole leur âme » si on les prend en photo ! Prendre autant de portraits, bien qu’étant très difficile, est une occasion de renouer avec le contact humain, de s’y frotter, de s’immerger dans la culture de l’autre. La réponse à cette question mériterait d’ailleurs d’y consacrer un livre en entier...
Disons simplement que j’adore les enfants, ils m’émeuvent beaucoup, surtout dans ces pays, où ils n’ont rien, que leur sourire, leurs grands yeux qui leur mangent le visage, leurs désespoirs, leur naïveté et leur maturité si précoce... « Toutes les Grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent », disait encore Saint-Exupéry. |
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Mamadou, mon guide Touareg dans le Désert malien, m'accompagne pour 10 jours de marche
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François-Xavier Prévot / fx-images.com |
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Vos photos montrent assez peu le Mali « urbain » et en un sens peuvent renforcer les clichés souvent véhiculés par les médias européens sur l’Afrique : pourquoi ce parti pris ?
Comme je l’ai dit plus haut, je déteste les villes et leur cortège de vacarme et de pollution. La ville, cette vie « en dépit du bon sens... » Je vis en ville, ce n’est pas pour y retourner...
Et puis, mis à part les capitales d’Afrique et quelques autres villes moyennes de chaque pays, je ne pense pas que la ville soit significative de la vie de la plupart des africains : ils sont nés de la Nature, vivent dans la Nature et, contrairement à nous autres occidentaux, y sont connectés en permanence.
Quand aux « clichés » dont vous parlez, ça ne me gêne absolument pas. Rien ne se crée, tout se transforme : nous parlons tous de la même chose, nous avons tous les mêmes désirs, les mêmes espoirs et mêmes problèmes, mais nous le disons tous à notre façon. C’est pareil pour la photo : mettez 100 personnes dans un même environnement avec le même appareil photo... vous obtiendrez 100 photos différentes.
Il faut simplement, pour réussir une « bonne photo », c'est-à-dire une photo émouvante, unique, qui ne fasse pas « cliché », partir là aussi à chaque fois à l’Inconnu, vers l’Autre. L’Autre, ce Voyage : s’ouvrir complètement à lui, écouter son Cœur, être à la fois observateur et initiateur d’une situation et laisser parler les regards, ces miroirs de l’Ame. |
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Vue générale du pays Dogon, Mali
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François-Xavier Prévot / fx-images.com |
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Quel accueil vous ont réservé les maliens et vous retrouvera-t-on un jour en Afrique ou aux Antilles ?
Ça dépend des endroits. En dehors des villes, aux abords de Mopti, par exemple, c’était merveilleux : les africains, malgré leurs innombrables problèmes qui ne sont d’ailleurs pas prêts de s’arranger, ont encore en eux le sens profond du contact, de la joie, de la famille, du clan, de la solidarité... ce qui nous fait cruellement défaut à nous, les Occidentaux.
Nous, en Europe, nous sommes tous malades d’autres maux : la maladie de l’égoïsme, de l’indifférence, la maladie de la peur et de la solitude...
Ce genre de voyage en Afrique est donc pour moi l’occasion unique et salutaire de prendre un « bain de relations humaines », de renouer avec ma dimension humaine et d’essayer de guérir (« Gai-Rire ») de tous mes maux d’occidental... |
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Ballet de Pirogues sur le Niger, près du port de Mopti, Mali
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François-Xavier Prévot / fx-images.com |
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En revanche, dans des endroits trop touristiques (le tourisme de masse et la pauvreté des pays en Voie de Développement ne font pas du tout bon ménage...), comme au Pays Dogon, par exemple, l’accueil, si on peut appeler ça de l’accueil, est une catastrophe.
Les Dogons (une des causes du problème est la venue des Occidentaux, des « toubabs » et leur argent, vous diront-ils, et c’est en partie vrai) sont en train de perdre leur âme, oublier leur sens inné et désintéressé de l’accueil, au profit de l’argent : ils jouent un (mauvais) rôle, ils vous vendent tout, y compris le thé à la menthe, la bière de mil et j’en passe...contrairement à d’autres endroits où c’est heureusement encore gratuit et sacré pour accueillir l’hôte.
Je ne sais encore si je retournerais un jour en Afrique : il faut beaucoup de temps pour se remettre de ce genre de voyage...à moins qu’un matin, au réveil, une autre petite Voix Intérieure me parle... |
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Voir la galerie de photos associée:
François-Xavier Prévot photographie le pays Dogon
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