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A un mois d'un double scrutin crucial pour l'avenir du pays, le bras de fer s'est irrémédiablement engagé entre le président centrafricain François Bozizé et son opposition, menaçant de faire capoter le fragile processus de transition entamé il y a près de deux ans.
Critiques, invectives et maintenant menaces, le ton monte chaque jour un peu plus entre les protagonistes de la bataille ouverte il y a deux semaines par la décision de la Cour constitutionnelle de transition d'exclure sept des douze candidats à l'élection présidentielle du 13 février. Et chacun des deux camps s'arc-boute sur ses positions.
D'un côté les candidats exclus par la Cour, désormais regroupés sous l'étendard d'une Union des forces vives de la Nation, qui exigent sa dissolution, le repêchage de tous les candidats dans la course présidentielle et dénoncent une tentative de "hold-up électoral" du chef de l'Etat.
"Nous n'allons pas jeter l'argent par la fenêtre avec une pareille Cour, dont les membres sont capables de fausser les résultats des prochains scrutins présidentiel et législatif", estime Charles Massi, président et candidat du Forum démocratique pour la modernité (Fodem). |
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"C'est une Cour qui doit être dissoute si le général Bozizé veut organiser des élections véritablement démocratiques", renchérit l'ex-Premier ministre Jean-Paul Ngoupandé, candidat du Parti de l'unité nationale (Pun).
De l'autre, le président et la coalition "Kwa na Kwa" soutenant sa candidature, qui rejettent catégoriquement ces exigences et accusent leurs adversaires de vouloir jouer les "pyromanes politiques".
"La Cour constitutionnelle est une institution dont seuls deux membres sont désignés par le président de la République", répond aux candidats "recalés" le président de la Coalition, Paul Bellet. "C'est une institution de la transition, mise en place sur la base du consensus. Pourquoi aujourd'hui voudrait-on la dissoudre ?"
"Ces personnages qui ont compris que jamais le peuple centrafricain ne leur confiera la direction du pays passent leur temps à saper les efforts de redressement de la Nation", regrette le porte-parole de la présidence, Alain-Georges Ngatoua, traitant ses adversaires de "pyromanes politiques".
Jusque-là, l'affrontement est resté cantonné au terrain des mots. Pour éviter tout dérapage, le camp des "recalés" a suspendu à deux reprises les rassemblements de rue un temps envisagés pour défendre sa cause.
Et, même s'il a mis en garde contre "toute manifestation assimilée à un début de campagne", le pouvoir s'est gardé d'empêcher mardi la tenue de l'assemblée générale de l'Union des forces vives de la nation. |

Mais la tournure des événements commence à inquiéter la communauté internationale. Dans un pays où la violence s'est souvent imposée comme mode de règlement des conflits politiques, elle redoute que la crise ne fasse dérailler les patients efforts de réconciliation conduits depuis le coup d'Etat du général Bozizé le 15 mars 2003.
Depuis deux semaines, les émissaires se succèdent, Nations unies et Union européenne en tête, auprès du président afin de trouver une issue à la crise. "Nous gardons espoir que le dialogue, la concertation (...) permettent qu'une solution rapide", espère un diplomate africain.
Reçu mardi soir par le chef de l'Etat, l'ambassadeur de France à Bangui a souligné mercredi à la radio nationale la nécessité d'un retour au consensus.
"Que tous ceux qui ont conduit la transition jusqu'ici, la conduisent réellement à son terme, dans de bonnes conditions", a demandé Jean-Pierre Destouesse, "pour que nous ayons de bonnes élections, et un président et des députés qui soient élus dans des conditions qui ne soient pas discutables". |
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