
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, soumis à de fortes critiques internationales, a renvoyé, vendredi 23 août, son gouvernement. Un communiqué publié par le ministère de l'information à Harare indique que le président Mugabe "doit travailler ce week-end à la formation d'un nouveau gouvernement ; la cérémonie de prestation de serment pour le nouveau gouvernement est prévue lundi".
Le chef de l'Etat n'avait pas modifié la composition de son gouvernement depuis sa victoire controversée à l'élection présidentielle en mars dernier. Légalement, ce changement de gouvernement aurait dû être effectué dans les trente jours suivant la réélection. Selon certains analystes locaux, cette réorganisation ne devrait pas entraîner de grands bouleversements dans le paysage politique national. Le dernier remaniement ministériel d'importance remonte à juillet 2000, après que son parti eut frôlé la défaite lors des élections parlementaires face au principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), qui a remporté près de la moitié des sièges. Ce remaniement avait été marqué par l'arrivée de plusieurs jeunes ministres, souhaitée par l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) pour rajeunir le gouvernement.
Le gouvernement de M. Mugabe a fait l'objet de sanctions occidentales durant ces deux dernières années, après des accusations de violation des droits de l'homme et des fraudes électorales commises lors de la dernière élection présidentielle. Sur le plan intérieur, M. Mugabe est actuellement confronté à la pire crise économique qu'ait connue le Zimbabwe, où le taux d'inflation a atteint en juillet dernier un taux record de 123,5 %. Environ 80 % de la population vivent dans la pauvreté. La politique de récupération de force des terres promue par M. Mugabe avait particulièrement été contestée.
D'après Le Monde.fr
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