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Le président nigérian, Olusegun Obasanjo, chef de l'Etat le plus influent de la région, s'est efforcé, jeudi 17 février, de convaincre le nouveau chef de l'Etat togolais, Faure Gnassingbé, de respecter la Constitution de son pays et de céder le pouvoir. Il l'a fait sans grand résultat apparent.
Accueilli à Abuja, la capitale du Nigéria, sans le protocole habituellement réservé à un chef d'Etat, le fils de feu le président Gnassingbé Eyadéma n'a pas donné l'impression d'être disposé à revenir en arrière. Devant le président nigérian il a simplement plaidé que son arrivée abrupte à la tête du pays, le 5 février, deux jours après la mort soudaine de son père, avait eu pour unique objectif d'"éviter -au Togo- de tomber dans l'anarchie", selon le porte-parole de la présidence nigériane.
De son côté, Olusegun Obasanjo, actuel président de l'Union africaine (UA), a réclamé un retour à un ordre constitutionnel violé par Faure Gnassingbé et les militaires qui l'ont porté au pouvoir. Auparavant, le chef de l'Etat nigérian avait parlé de "tolérance zéro" pour les régimes issus de putschs.
Si la Constitution avait été respectée au Togo, l'intérim aurait été confié au président de l'Assemblée nationale pour une période de 60 jours, le temps d'organiser un scrutin présidentiel. Dans les faits, au prix d'une modification précipitée de la Constitution et de la destitution du président de l'Assemblée nationale, le fils du président Eyadéma a succédé à son père, qui avait dirigé le Togo d'une main de fer pendant trente-huit années. |
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DES TRACTS VIRULENTS
Soucieux de montrer aux bailleurs de fonds que l'ère des régimes autoritaires est révolue sur le continent noir, les chefs d'Etat africain menacent le Togo de sanctions. Mais celles-ci ne peuvent être que d'une portée limitée.
Le Togo est un petit pays dépourvu de ressources naturelles, même s'il bénéficie d'une bande côtière. Les mesures de rétorsion se limiteraient à l'exclure des rangs de l'Union africaine, de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), à prononcer une interdiction de voyager à l'étranger pour les dirigeants ou à décréter un embargo commercial.
Une fois de plus, la France, l'ancienne puissance coloniale, est impliquée. Paris, qui a condamné le viol de la Constitution et réclame des élections (présidentielle puis législatives) dans des délais "aussi brefs que possible", a choisi de faire profil bas et de laisser aux Etats africains le soin de régler la crise.
A Lomé, la capitale du Togo, la discrétion française est perçue comme de la complaisance à l'égard du nouveau pouvoir par la frange dite "radicale" de l'opposition. A ses yeux, la longévité du régime Eyadéma doit beaucoup à la France, et tant que celle-ci ne s'impliquera pas directement pour faire partir Faure Gnassingbé, une sortie de crise est vaine.
C'est peut-être pour pousser Paris à "lâcher" sans tarder Faure Gnassingbé qu'un tract très virulent à l'encontre de Jacques Chirac - et anonyme - circule à Lomé. Le soutien du président français "met constamment en péril la vie de vos concitoyens vivant dans notre pays", soutient le texte. Samedi 19 février, l'opposition a prévu de braver les autorités et d'organiser une "marche pacifique" dans les rues de Lomé pour protester contre le "coup d'Etat". |
Faure Eyadéma promet des élections présidentielles d'ici deux mois |

Le nouveau président togolais Faure Eyadéma a promis vendredi des élections présidentielles d'ici deux mois.
«Dans l'intérêt de la nation, je promets d'organiser des élections dans les 60 jours, sans délai, comme le requiert la Constitution», a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée.
L'installation au pouvoir par le haut commandement militaire togolais du nouveau président le 5 février, quelques heures seulement après le décès soudain de son père Gnassingbé Eyadéma, plus ancien dirigeant africain en exercice, a provoqué grèves, manifestation des partisans de l'opposition et affrontements meurtriers entre protestataires et forces de sécurité.
La communauté internationale, Union africaine en tête, a dénoncé un «coup d'Etat» et appelé au respect de la Constitution, prévoyant que le président de l'Assemblée nationale assure l'intérim avant la tenue d'élections dans un délai de deux mois. Le Nigeria, premier pays d'Afrique de l'Ouest, s'est dit lundi prêt à «tout» pour maintenir la paix et la stabilité dans la région, semblant ne pas exclure l'usage de la force.
Faure Gnassingbé n'a pas précisé s'il resterait en fonctions jusqu'au prochain scrutin et s'il se présenterait. Il avait auparavant affirmé vendredi qu'il comptait rester en place jusqu'à 2008, date à laquelle devait s'achever le mandat de son père.
D'après Le Monde et l'AP |
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