
Un avocat britannique, Timothy Simpson Hardacre, séjourne actuellement à Abidjan pour la "constitution d'un dossier judiciaire", en vue de porter plainte contre "la France et son armée", accusées d'avoir tué "des civils aux mains nues" lors d'une fusillade en novembre devant l'Hôtel Ivoire.
Le 9 novembre, plusieurs civils ivoiriens avaient été tués lors de cette fusillade et de la panique qui s'ensuivit devant le plus grand hôtel de la capitale économique ivoirienne.
De nombreuses interrogations subsistent sur les circonstances de la mort de ces personnes et sur les moyens employés par l'armée française pour contenir le flot des manifestants devant l'hôtel gardé par des soldats français.
De violentes manifestations antifrançaises se déroulaient depuis plusieurs jours en Côte d'Ivoire.
M. Simpson, du cabinet londonien Fuller Thomas Solicitors, arrivé samedi, a déjà rencontré les "parents des victimes" constitués en collectif et le procureur militaire ivorien Ange Kessi, chargé de l'enquête gouvernementale ivoirienne sur les événements du 6 au 11 novembre 2004 en Côte d'Ivoire.
"Nous ferons tout ce qui est possible afin d'établir les faits (...) pour que justice soit rendue", a déclaré M. Simpson, au cours d'une conférence de presse.
L'avocat anglais a été saisi par le leader des "jeunes patriotes", Charles Blé Goudé, un mouvement proche du président Laurent Gbagbo, fer de lance des manifestations antifrançaises dans le pays.
Le parquet de Paris a ouvert, quant à lui, le 1er février, une enquête préliminaire à la suite de 136 plaintes de Français rapatriés de Côte d'Ivoire, victimes de pillages et d'exactions pendant ces événements.
En quelques jours, plus de 8.000 occidentaux dont 7.000 Français avaient alors quitté le pays.
L'enquête, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Paris, vise à préparer l'ouverture d'une information judiciaire. |