
L'ancien chef de la junte sierra-léonaise, Johnny Paul Koroma, inculpé en mars dernier par le tribunal des Nations unies sur les crimes de guerre en Sierra Leone, a été tué, a déclaré dimanche le chef des enquêteurs de ce tribunal.
"J'ai fait savoir à l'épouse de l'inculpé que son mari avait été tué et nous avons obtenu cette information de source digne de foi", a déclaré à Reuters Alan White.
La femme de l'ancien leader sierra-léonais, Makuta Koroma, a déclaré à la presse avoir appris que son mari avait été tué dans le comté de Lofa au Liberia voisin, voici deux semaines.
"Le chef des enquêteurs du tribunal, Alan White, m'a transmis des informations sur sa mort", a-t-elle confirmé.
Selon elle, Koroma aurait été exécuté par des commandants fidèles au président libérien Charles Taylor, lui aussi inculpé pour son rôle dans la guerre civile en Sierra Leone.
Koroma, dont la mort est annoncée un mois à peine après celle d'un ancien chef rebelle sierra-léonais, Sam Bockarie, avait pris la fuite en janvier dernier pour échapper à son arrestation par les autorités de Freetown, à la suite de l'attaque lancée contre une caserne de la capitale.
Koroma avait pris la tête d'un gouvernement militaire en 1997 après avoir renversé, lors d'un coup d'Etat, le président élu Ahmad Tejan Kabbah, dont le pouvoir avait été restauré l'année suivante. Kabbah a remporté ensuite l'élection présidentielle de mai 2002, Koroma se voyant alors élu pour sa part à un siège de député grâce aux voix d'une partie de l'armée.
La guerre civile en Sierra Leone, qui a débuté en 1991 et s'est achevée l'année dernière, a fait environ 50.000 morts et d'innombrables victimes de mutilations, de viols et de vols.
D'après Reuters |