
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO, 15 pays) a décidé de lever, avec "effet immédiat", les sanctions imposées le 19 février au Togo, dès l'annonce vendredi soir de la décision du président investi Faure Gnassingbé de "renoncer" à sa charge, a-t-on appris samedi de source proche de cette organisation à Lomé.
Le nouvel homme fort du Togo, Faure Gnassingbé, a annoncé vendredi soir qu'il "renonçait" à sa fonction de président investi "afin de garantir la transparence" de la prochaine élection présidentielle à laquelle il est candidat, permettant un retour à l'ordre constitutionnel, voulu par la communauté internationale.
Dans un communiqué rendu public à Lomé la CEDEAO "se félicite" de la décision de M. Gnassingbé de "quitter le poste de président de la République, conformément à la demande du sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la CEDEAO, le 9 février à Niamey".
"L'élection de M. Abass Bonfoh comme président de l'assemblée nationale et président par intérim du Togo qui en a résulté constitue une avancée positive qui permet le retour total à la légalité constitutionnelle", souligne le communiqué.
La CEDEAO lance un appel "aux parties togolaises pour qu'elles respectent scrupuleusement les dispositions de la Constitution" et "prie l'Union africaine, les Nations unies, l'Union européenne et les autres partenaires de fournir l'assistance nécessaire pour l'organisation de ces élections".
La CEDEAO avait décrété le 19 février des sanctions contre le Togo, dont sa suspension de l'organisation, après l'installation de Faure Gnassingbé à la tête du pays grâce à une révision express de la Constitution.
L'organisation a également imposé une interdiction de voyager pour les dirigeants togolais et les Etats membres ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs en poste à Lomé.
La CEDEAO exigeait, après le décès du président Togolais Gnassingbé Eyadéma le 5 février, le respect de la Constitution togolaise qui prévoyait un intérim du président de l'Assemblée nationale et l'organisation d'une élection présidentielle dans les 60 jours.
Une délégation conduite par son président en exercice, le Nigérien Mamadou Tandja, est attendue samedi à Lomé, a-t-on appris de source diplomatique togolaise.
Cette délégation a déjà été précédée vendredi soir par le secrétaire exécutif de la CEDEAO, Mohamed Ibn Chambas, dans la capitale togolaise, selon cette source.
Les présidents nigérian Olusegun Obasanjo, président en exercice de l'Union africaine (UA) et ghanéen John Kufuor pourraient également se rendre à Lomé samedi, a-t-on encore précisé de source diplomatique.
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