|
|
 |
Revenons un peu sur un des reproches faits à Dieudonné. Il lui est souvent reproché de "faire une comparaison victimaire" qui serait d'un goût particulièrement discutable, puisqu' "aucune hiérarchie ne doit être faite entre les crimes contre l'humanité".
Partons de ce postulat de base, et souvenons-nous qu'en 2001, après d'intenses barrages parlementaires Christiane Taubira a réussi à faire voter une loi par le parlement français reconnaissant l'esclavage comme un crime contre l'humanité.
|
|
|
|
Le premier procureur: Gaston Kelman |
Prenons donc le premier accusé, Gaston Kelman, présenté comme "un intellectuel noir", terme que nous ne récusons nullement, mais qui laisse sous-entendre qu'il s'exprime en tant que tel, et donc en tant que représentant de notre communauté. La preuve s'il en fallait une, Gaston Kelman fut cité par la suite dans la liste des "intellectuels noirs se démarquant de Dieudonné".
Qu'a dit Gaston Kelman de si choquant? Des propos pouvant sembler vrais au premier abord: les noirs souffrent plus du racisme que de la commémoration de l'esclavage. On peut être d'accord ou pas, mais que la masse des noirs s'en désintéresse justifie-t-il qu'en tant qu'"intellectuel noir" il élude l'importance d'un crime qui, rappelons-le a concerné des millions de membres de notre communauté?
Si les "intellectuels noirs" se désintéressent de l'esclavage, qui donc s'y intéressera?
Non, je suis désolé monsieur Kelman, vous avez tort, et je vous invite à faire un tour sur les forums "communautaires" dont celui de Grioo.com, vous verrez que les noirs sont loin de se désintéresser de cette question, et si vous étiez venu à la conférence organisée par le CAPDIV en présence notamment de Mme Taubira et de Stéphane Pocrain, où les organisateurs ont dû refuser du monde, vous auriez aisément constaté que les noirs sont passionnés par ce pan de leur histoire, et en tant qu'"intellectuel noir" donc représentatif, du moins pour les médias, de notre communauté, il est de votre devoir de vous faire l'écho de ce que pense votre communauté, ou alors de dire clairement que vous ne représentez que vous-même.
|
Sans rentrer dans une "comparaison victimaire", et sans nier la douleur du vécu d'Elie Wiesel, nous pourrions vous opposer que plus de 30 ans après le fantastique travail d'Alex Halley dans Racines, le souvenir d'un Kunta Kinté se faisant fouetter puis couper le jarret pour avoir voulu fuir sa condition, que ce souvenir est vécu tout aussi difficilement par les membres de notre communauté, et, sachant que vous visitez souvent Grioo.com, nous ne pouvons que vous inviter à consulter notre rubrique Histoire, et notamment les articles consacrés à l'esclavage, vous aurez une autre confirmation, par leurs réactions, de l'intérêt des noirs pour le sujet.
Toujours sans rentrer dans une "comparaison victimaire" M. Kelman, prenez au hasard un autre crime contre l'humanité, et tentez d'expliquer dans un média généraliste comme France 2 que toute repentance pour ce crime est inutile aujourd'hui, il est clair qu'une plainte pour contestation de crime contre l'humanité serait portée contre vous, et si vous n'aviez pas été noir de peau, certaines associations n'auraient peut-être pas hésité à vous assigner au tribunal.
Le fait qu'il "existe des survivants" ou pas à ce crime ne serait certainement pas considéré comme une circonstance atténuante.
Enfin, il est dommage, comme le second procureur, Calixthe Beyala, qu'on ne vous ait pas entendu, malgré la bonne couverture médiatique dont vous disposez, au moment où de nombreuses petites associations se battaient pour empêcher que des documents relatifs à l'esclavage soient vendus, ni quand Max Gallo faisait du révisionnisme sur l’esclavage.
Mais peut-être que ces sujets n'intéressent pas (ou plus?) le "bourguignon" qui sommeille en vous ?
|
|
Le second procureur: Calixthe Beyala |
 |
|
 |
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
Calixthe Beyala
©
mairie-metz.fr |
|
|
|
 |
|
 |
|
|
|
|
|
Quelques semaines après avoir reçu Dieudonné, Ardisson reçevait une autre "intellectuelle noire", je cite, Mme Calixthe Beyala, en présence de Christophe Alévêque humoriste, et de Hervé Bourges ex-président du CSA.
Cueillie d'emblée par Ardisson qui lui demande "êtes-vous une bounty" (d'ailleurs certains grioonautes organisent une élection du Bounty d'Or), Mme Beyala nous a permis d'assister à un débat surréaliste durant lequel la personne tapant le plus fort sur Dieudonné était elle, noire comme lui, alors que les deux français cités ont eu des propos plus mesurés.
Par exemple, Mme Beyala a d'emblée adopté le raccourci intellectuel consistant à faire de Dieudonné aujourd'hui, comme Le Pen hier, le responsable potentiel des dérives antisémites de la société française, nous nous demandions même si elle n'allait pas lui attribuer, comme d'autres n'ont pas hésité à le faire, la paternité des condamnables dégradations antisémites de Drancy.
De façon péremptoire, information qui sera malheureusement difficile à vérifier, elle a fait état d'un grand nombre d'africaines qui appelleraient les radios pour se plaindre des propos de Dieudonné. Permettez-nous d'émettre quelques doutes sur l'accessibilité au plus grand nombre des coordonnées téléphoniques de Mme Beyala, et si on se basait sur les réactions des internautes sur les supports "communautaires", la réalité serait plus contrastée que ce qu'affirmait Mme Beyala, pour qui il est « plus choquant d'entendre certains propos de la part d'un noir », Dieudonné lui « rappelant même le nazisme ».
|
Heureusement que M. Alévêque, auteur français donc « caucasien » voire potentiellement bourguignon au contraire des deux « procureurs » d’origine camerounaise comme Dieudonné, était sur le plateau pour rappeler que Dieudonné n'était pas "Dark Vador" cette illustration du mal dans Star Wars, et que ce n'est pas en le bâillonnant, que le "problème Dieudonné" sera réglé. Il a également posé la question du rôle de la justice, Dieudonné ayant été relaxé 17 fois dans ses 17 procès pour antisémitisme: que devra-t-on faire s'il est encore relaxé?
Sur un plateau donc où Mme Beyala ne reconnut aucun mérite à Dieudonné, il a encore fallu l'intervention de M. Alévêque pour rappeler que "Dieudonné a crevé l'abcès", et nous ne pouvons que constater qu'on a rarement autant parlé de la "question noire" dans les médias français. Il a encore fallu l'intervention d'un non-membre de notre communauté en la personne d'Hervé Bourges pour rappeler que tous les racismes doivent être combattus de la même manière, et qu'on peut être contre la politique d'Israël sans être antisémite.
D'une manière un peu inhabituelle, l'impertinence fut absente de ce plateau en ce qui concernait Mme Beyala, sauf quand, ramenant tout à elle-même, comme elle a coutume de le faire, et à son (fort juste et incontesté) combat au sein du collectif Egalité Alévêque lui demanda « ce que cela avait changé ».
Venue visiblement faire la promotion de son dernier livre, il est relativement étonnant qu'Ardisson ne l'ait pas interrogée sur les polémiques de plagiat ayant entouré certaines de ses oeuvres.
|
|
Une petite supplique pour les médias français |
De grâce messieurs des médias, quand vous voulez inviter des personnes représentatives de l'opinion des noirs sur ces sujets délicats, épargnez-nous ces intellectuels auto-proclamés représentants de notre communauté, ces représentants d'associations censées lutter contre le racisme mais qui privilégient certaines formes de celui-ci, mais invitez des personnes comme Daniel Picouly ou Stéphane Pocrain excellents lors de l'émission "Campus", ou naturellement Mme Taubira qui est bien placée pour parler de l'esclavage, ayant fait voter la seule loi sur le sujet.
Mais épargnez-nous ces intellectuels en mal de promotion qui soutenaient Dieudonné quand c'était "in", et qui hurlent avec la meute quand le vent tourne, même si nous n'insinuons pas que l'attitude de Dieudonné est la meilleure pour faire avancer notre cause.
Enfin, afin de nous éviter de sombrer dans la "comparaison victimaire" si regrettable, montrez, comme vous avez su le faire depuis la dernière "affaire Dieudonné", que vous pouvez vous intéresser à notre communauté et aux malheurs qui ont façonné son histoire, ainsi qu'à ses représentants que nous aimerions voir plus souvent sur nos écrans... et pas seulement dans le public.
|
|
|
|
|
|
 |
|
|
| |
|
| |
 Donnez
votre opinion ou lisez les 101 réaction(s) déjà écrites
 Version
imprimable de l'article
 Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
 Facebook
 Google
 Yahoo
 Digg
 Delicious
|
| |
| |
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
| |
|
| |
|
| |
| |
| |
| |
Top |
| |
| |
|
| |
| |
|
|
|
|
|