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Adré Kolingba est le principal challenger de François Bozizé
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bbc.co.uk |
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Les Centrafricains éliront ce dimanche leur nouveau président, lors d'un scrutin censé mettre fin à la domination des militaires et orienter le pays vers la démocratie.
Le président sortant François Bozizé, ancien général qui a pris le pouvoir avec l'appui de mercenaires en mars 2003 au terme d'une opération militaire lancée du Tchad, part favori parmi les 11 candidats en lice.
En parallèle au scrutin présidentiel se tiendront des élections législatives par lesquelles 709 candidats, dont 152 femmes, briguent les 105 sièges de l'Assemblée nationale.
La République centrafricaine, peuplée de 3,8 millions d'habitants, a connu de longues périodes de dictature depuis son indépendance en 1960. Au cours de la seule dernière décennie, on ne compte pas moins de 11 tentatives de coups de force ou de mutineries.
"Nous en avons assez", résume un homme d'affaires de 58 ans, habitant de Bangui, la capitale, qui détient la deuxième place, derrière Bagdad, au classement des villes où il fait le moins bon vivre.
La République centrafricaine est un des pays les plus pauvres au monde, avec une espérance de vie de 42 ans et un revenu moyen annuel de 260 dollars, selon la Banque mondiale.
Sous la présidence de Bozizé, la sécurité s'est quelque peu améliorée à Bangui et les arriérés de salaires des fonctionnaires ne sont plus, en moyenne, "que" de cinq mois, contre 20 précédemment. Même ceux qui s'insurgent contre la façon dont il s'est emparé du pouvoir reconnaissent que son prédécesseur Ange-Félix Patassé, qui avait été démocratiquement élu, gérait mal les affaires du pays.
Si Bozizé part favori, il pourrait, selon certains observateurs, être contraint à un second tour face à son principal rival, l'ancien dirigeant André Kolingba. Cet ancien chef d'état-major de l'armée de terre s'était emparé du pouvoir en 1981 et avait interdit les partis politiques avant de rétablir le pluralisme en 1991. Il était parti en exil en France après avoir perdu l'élection présidentielle de 1993 face à Patassé.
En février, lorsqu'il est revenu au pays pour faire campagne, il a été accueilli par des milliers de sympathisants.
"Je suis très satisfait du soutien que vous m'accordez, si bien qu'une fois que je serai élu, nous pourrons redoubler d'efforts pour nous attaquer à la tâche colossale qui nous attend", a-t-il dit lors de son premier meeting de campagne.
L'ancien Premier ministre Martin Ziguélé, qui a servi sous Patassé et a regagné la République centrafricaine à bord du même avion que Kolingba, est lui aussi en lice. Patassé, en revanche, est interdit de scrutin.
Certaines organisations d'opposition ont crié à la fraude durant la campagne électorale, qui ne s'est ouverte officiellement qu'il y a quinze jours, accusant le camp de Bozizé d'acheter parmi la population des cartes d'électeurs au prix de 5.000 francs CFA (dix dollars) et d'avoir empêché un candidat d'entrer dans le pays.
Des soldats proches de Bozizé, au sein de la garde présidentielle, ont menacé et intimidé des candidats de l'opposition et leurs partisans, a accusé un candidat indépendant, l'avocat Henri Pouzéré.
Quant à l'ancien ministre de la Défense Jean-Jacques Demafouth, autre candidat indépendant qui vit en France, il a déclaré à une radio de Bangui que les autorités avaient lancé un mandat d'arrêt contre lui et qu'il n'était pas en mesure, de ce fait, de faire campagne.
Le site d'un des candidats, Charles Massi |