L'accusation a semblé retrouver son souffle mercredi 17 mars dans le procès de Michael Jackson pour abus sexuels sur un garçon mineur, après de nombreux points marqués en début de semaine par la défense.
Le procureur Tom Sneddon s'est employé à présenter la star comme un obsédé sexuel. Il a monopolisé une grande partie de la journée à montrer au jury, via le témoignage de policiers, la quinzaine de revues et publications érotiques retrouvées dans sa chambre lors de la fouille de son ranch Neverland en novembre 2003.
La plupart de ces publications étaient cependant clairement destinées à des hommes hétérosexuels. La défense a insisté sur le fait qu'elles étaient toutes légales et pouvaient s'acheter dans le commerce, notant que la victime présumée ne pouvait pas avoir vu beaucoup d'entre elles puisqu'elles sont datées d'après son séjour à Neverland.
Autre victime présumée
Michael Jackson, 46 ans, est notamment accusé par cet adolescent, aujourd'hui âgé de 15 ans, d'attouchements dans cette chambre entre février et mars 2003.
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L'accusation a par ailleurs demandé au juge d'organiser une audience dès la semaine prochaine pour entendre une autre victime présumée, un adolescent qui avait accusé la star d'abus en 1993 avant de renoncer à des poursuites en échange d'un règlement de plusieurs millions de dollars.
Le juge a donné jusqu'à vendredi à la défense pour s'opposer par écrit à cette demande. Mais s'il l'octroyait à l'accusation, ce jeune homme serait convoqué pour témoigner devant le tribunal, en l'absence des jurés dans un premier temps, avant que le juge ne décide si oui ou non ce témoignage doit être entendu par eux.
Incohérences
Revenant au dossier en cour, le procureur a fait avancer l'affaire en tentant d'éclaircir un point important: le fait que le garçon, qui accuse le chanteur d'attouchements début 2003, avait d'abord parlé de "cinq à sept fois" devant la police, pour n'en évoquer finalement que deux devant le tribunal de Santa Maria (Californie).
"Dans le premier entretien (avec la police), il a décrit précisément deux incidents. Il pensait que cela s'était passé entre cinq et sept fois, mais n'arrivait pas à dire exactement quoi", a expliqué le shérif Steve Robel.
Tourné vers le jury, à la demande du procureur, le policier a raconté l'émotion alors montrée selon lui par le garçon, devenu soudain "silencieux" à l'évocation de ces faits.
Mercredi, les avocats de Jackson ont cependant encore fait mouche, en insistant sur les incohérences dans les accusations du jeune homme, qui a témoigné devant le tribunal jusqu'à mardi matin.
Manque de rigueur
Robert Sanger a souligné que l'adolescent avait indiqué lors d'un entretien avec la police qu'il "croyait" que les abus avaient commencé avant le 20 février, avant de dire à la barre du tribunal de Santa Maria qu'ils avaient eu lieu "dans les derniers jours" de son séjour à Neverland, qu'il a quitté définitivement le 12 mars.
L'avocat a également suggéré, à plusieurs reprises, que l'enquête policière pourrait avoir manqué de rigueur. L'entourage de Michael Jackson laisse régulièrement entendre que la star est la victime de l'acharnement du procureur Sneddon, qui avait enquêté sur l'affaire de 1993 sans pouvoir la mener à bout à cause du règlement à l'amiable conclu entre le chanteur et la famille de son accusateur.
Dans l'affaire en cours, Michael Jackson nie l'ensemble des accusations, pour lesquelles il risque 20 ans de prison.
D'après Le Nouvel Obs
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