
Note de Grioo.com: Ce communiqué du Collectif DOM réagit à un appel controversé lancé notamment par Alain Finkielkraut et signé par Jacques Julliard et Bernard Kouchner.
Voici le texte de l'appel contre "les ratonnades anti-blancs" lancé le vendredi 25 mars:
"Il y a deux ans, presque jour pour jour, le 26 mars 2003, quelques uns d’entre nous lançaient un cri d’alarme.
Quatre jeunes du mouvement Hachomer Hatzaïr venaient de se faire agresser en marge d’une manifestation contre la guerre en Irak parce qu’ils étaient Juifs. Une tentative de lynchage en plein Paris, un scandale.
La mobilisation des médias, des politiques, des simples citoyens, a été formidable.
Mais aujourd’hui les manifestations lycéennes sont devenues, pour certains, le prétexte à ce que l’on peut appeler des « ratonnades anti-blancs ».
Des lycéens, souvent seuls, sont jetés au sol, battus, volés et leurs agresseurs affirment, le sourire au lèvres : « parce qu’ils sont Français ».
Ceci est un nouvel appel parce que nous ne voulons pas l’accepter et parce que, pour nous, David, Kader et Sébastien ont le même droit à la dignité.
Ecrire ce genre de textes est difficile parce que les victimes sont kidnappées par l’extrême droite.
Mais ce qui va sans dire, va mieux en le disant : il ne s’agit pas, pour nous de stigmatiser une population quelle qu’elle soit. A nos
yeux, il s’agit d’une question d’équité. On a parlé de David, on a parlé de Kader mais qui parle de Sébastien ?"
Le communiqué du Collectif DOM
Vendredi 25 mars 2004, à l’initiative du mouvement sioniste Hachomer Hatzaïr et Radio Shalom, des personnalités ont signé un appel qui est une véritable incitation à la haine raciale.
Sous couvert de dénonçer des « ratonnades anti-blancs » lors des récentes manifestations lycéennes, ce texte dresse les Français les uns contre les autres : d'un côté « David, Kader et Sébastien » qui ont « droit à la dignité », de l'autre les Noirs qui sont supposés être racistes.
S’il est nécessaire de condamner fermement la poignée de racistes casseurs, et obtenir des condamnations sévères contre les idéologues noirs qui prônent la violence raciale, il faut en revanche dénoncer ceux qui stigmatisent l’ensemble des Noirs de France, jetés en pâture à l’opprobe national.
Il est inacceptable de passer de la condamnation nécessaire d’une poignée de racistes à une diatribe violente contre des Français parce qu’ils ont la peau noire.
Alain FINKIELKRAUT, signataire de l’appel, jette de l’huile sur le feu en appelant ouvertement au mépris racial, notamment contre les Antillais, dans de multiples déclarations.
Lors de la conférence de presse du 25 mars, Alain Finkielkraut dénonce "un mouvement de haine judéophobe et francophobe". Et se référant à Louis Farrakhan, leader aux Etats-Unis du mouvement raciste noir "Nation of Islam", il assène : "Juifs et Français sont mis en cause conjointement".
Alain FINKIELKRAUT n’en est pas à son coup d’essai. Trois semaines plus tôt, il avait déjà tenté de théoriser la victimisation des Français, sous-entendu blancs, et des juifs, « double cible » des Antillais.
Le 6 mars 2005 sur Radio Communauté Juive, il stigmatise « la foule surexcitée. Les victimes antillaises de l'esclavage qui vivent aujourd'hui de l'assistance de la Métropole… ».
» Lire les dérapages d'Alain Finkielkraut
Le même jour sur Radio Shalom, il déclare : « J'ai peur (…) que la créolité puisse aussi servir à entretenir, outre la haine de la France coloniale, la haine d'Israël, (sic) Etat juif si vous voulez, c'est-à-dire Etat non créole, non métissé. » Les juifs « sont tellement habitués, on leur a tellement enseigné que l'antisémitisme relevait du nationalisme, qu'ils ont les yeux rivés sur la France et ses mauvais démons, sur l'Etat français. Le problème ne se pose plus dans ces termes. La France et les Juifs curieusement, à la surprise générale et des Juifs eux-mêmes, sont dans le même bateau. Nous avons à défendre l'un et l'autre de la même manière, parce que la même infamie, la même calomnie est à l'oeuvre dans un cas et dans l'autre. (…) Il faut surtout ne pas se laisser intimider par ce discours qui est mensonger de part en part, et qui a, tirons-en toutes les conséquences aujourd'hui, une double cible : juive et française. »
Alain FINKIELKRAUT feint d’ignorer qu’être Antillais, comme être Français d’ailleurs, n’est pas une question de couleur de peau. Blancs, noirs, métis, indiens, juifs, orientaux ont forgé une culture particulière et une identité métissée. Cette diversité et cette tolérance est un exemple pour la France.
Derrière ces différentes déclarations, il y a en filigrane une tentative de constituer un front blanc, comprenant les juifs, contre les noirs. L’ennemi des juifs est clairement désigné, ce ne sont plus les idéologies nationalistes mais bien les noirs, qui sont aussi l’ennemi des autres blancs. Cette division raciale permet de transcender les divisions avec les autres Français et de rassembler les Français blancs, juifs ou non.
Cette tentative odieuse de créer du communautarisme blanc est dangereuse pour l’unité nationale. La volonté de victimiser une majorité blanche, dominante socialement, ne peut que susciter un sentiment de rejet des noirs, désignés comme ennemis publics et cristalliser un racisme qui n’existe qu’à la marge.
Alain FINKIELKRAUT dans son acharnement à combattre DIEUDONNE, qu’il prend pour le porte-parole de tous les noirs de France, joue avec le feu de la haine raciale. L’antisémite ou l’anti-Français n’est plus musulman ou arabe, tels que l’analysaient les mouvements juifs, mais le Noir. Les beurs - le Kader de l’énumération - sont appelés à la rescousse contre les Noirs. Les différences culturelles profondes entre Antillais et Africains et entre Africains eux-mêmes importent peu pour atteindre cet objectif.
Un sursaut républicain est désormais nécessaire. Les pouvoirs publics doivent désormais siffler la fin de la partie et rappeler les règles élémentaires du savoir-vivre en commun que met en danger cette pétition.
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