
Un psychologue de Beverly Hills qui témoignait mercredi au procès de Michael Jackson devait raconter comment sa victime présumée s'était plaint auprès de lui d'avoir subi des attouchements sexuels.
Stanley Katz est l'une des premières personnes à avoir entendu les accusations de l'adolescent qui dit avoir été victime d'abus sexuels de la part du chanteur entre février et mars 2003 dans sa propriété de Neverland. Mardi, le juge Rodney Melville, qui préside le procès à Santa Maria (Californie), avait permis qu'il soit appelé à la barre, en posant cependant des conditions.
"Il n'est pas autorisé à donner son opinion sur la crédibilité" de la victime présumée ou de son frère, a-t-il notamment dit aux avocats des deux parties, après avoir fait sortir le jury. Mercredi, Michael Jackson est arrivé souriant à son procès, qui en est à sa cinquième semaine d'audience, entouré de ses parents et portant un costume sombre sur un gilet rose en maille.
L'audience a ouvert avec le témoignage d'une hôtesse de l'air, entamé mardi. Spontanée, directe, Cynthia Bell, appelée à la barre par l'accusation a, en fait, permis à la défense de marquer quelques points.
Hôtesse de l'air sur le vol Miami-Santa Barbara, au cours duquel l'accusateur de Michael Jackson affirme qu'on l'avait encouragé à boire du vin, Mme Bell a dressé le portrait d'un gamin "exigeant", "très impoli", qu'elle a vu "lancer de la purée" sur le médecin personnel de Jackson dans l'avion. "Il se comportait comme si j'étais sa bonne" a-t-elle dit.
L'hôtesse de l'air a aussi insisté sur le fait qu'il était impossible selon elle que l'enfant ait pu boire de l'alcool durant le vol, en affirmant qu'elle n'avait jamais vu le chanteur partager son verre.
Selon son témoignage, l'enfant qu'elle qualifie de "drôle d'oiseau" lui a montré une montre à son poignet. "Regardez ce que Michael m'a offert. C'est très cher", a-t-il dit, selon le témoignage de l'hôtesse. Avant d'enchaîner: "Il m'achète tout ce que je veux".
Mardi, les douze jurés avaient aussi longuement entendu Jamie Masada, un propriétaire de club pour humoristes, qui avait présenté le garçon à Michael Jackson, quand il était hospitalisé pour un cancer en 2000. "Le gamin était mourant. Le médecin m'avait dit qu'il lui restait deux ou trois semaines à vivre", a dit M. Masada, expliquant qu'il avait remué ciel et terre, pour que la star fasse signe au garçon.
Son témoignage a largement entamé la thèse de la défense selon laquelle la mère de la victime présumée est une opportuniste cherchant à tirer profit de ses contacts avec des personnalités. Le patron de boîte a affirmé que cette femme avait refusé de l'argent alors qu'un mystérieux mécène offrait de lui remettre un chèque de n'importe quel montant pour lui venir en aide.
Selon M. Masada, qui jouait les intermédiaires, elle lui aurait répondu: "Je n'ai pas besoin d'argent, j'ai besoin d'amis et qu'on prie pour ma famille". M. Masada a également évoqué un coup de fil affolé de cette femme en février 2003, renforçant ainsi la thèse de l'accusation qui affirme que Michael Jackson aurait tenté de séquestrer la famille.
"Elle était à Neverland. Elle pleurait (...) Elle m'a dit: +Ils me retiennent ici avec mes enfants contre ma volonté+", a-t-il dit.
Michael Jackson, 46 ans, risque 20 ans de prison s'il est reconnu coupable d'abus sexuels sur le mineur qui était âgé de 13 ans en 2003. Le chanteur nie les faits.
D'après Belga |