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Le personnage |
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Issa Nyaphaga
©
nyaphaga.com |
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C'est en 1967, qu'Issa Nyaphaga vit le jour, à Douala, capitale économique du Cameroun.
Mais il n'y vécut que quelques années, car ses parents, finalement lassés du rythme effréné de la vie citadine, décidèrent de retourner l'élever dans leur village natal.
C'est donc, dans un espace reculé, loin du bruit et du vacarme, qu'Issa passa son enfance. Son père, un herboriste "Tikar", décida très tôt de l'initier à la connaissance et à l'amour du monde végétal. Il lui transmit un savoir fondamental, l'idée selon laquelle, tout ce qui "est", est porteur d'espoir.
Cette conscience du monde, l'a accompagné et l'accompagne, encore aujourd'hui.
Par sa mère, Issa découvrit l'art de la forme et du signe. Il pouvait rester ainsi, assis, parfois pendant des heures, à contempler sa mère et les autres du village, décorer les façades des maisons, au moyen de motifs géométriques dont elles seules avaient le secret. Ne disposant pour seul outil que de leurs doigts et de leur savoir-faire.
A ce moment là, il n'aurait pu imaginer, que quelques années plus tard, le souvenir de ces instants d'insouciance et de découverte, parcourrait son existence et son travail.
A l'age de 15 ans, changement de décor, son père l'envoie à Douala, afin qu'il y effectue des études. Il s'oriente vers la Gestion d'Entreprise. Choix de raison, plutôt que de passion, son diplôme en poche (son père rassuré), Issa décide de fonder avec un groupe d'amis ce qui deviendra en peu de temps l'un des journaux d'opinion, les plus populaires du Cameroun, "le moustique déchaîné". Mensuel dont la particularité était de traiter l'information, au moyen de la bande dessinée et de la satire. |
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Nommé responsable de la rubrique "Politique et Société" pendant 6 longues années, sous le pseudonyme de "Nyaph", chaque mois il aiguisera ses talents de dessinateur et d'observateur de la société. Dénonçant sans concession, au travers de ses caricatures, les travers et les "malaises" de la société camerounaise.
Sa rubrique fait un tabac, succès d'estime et d'audience, ses analyses finissent par "déranger" et en 1995, il est arrêté et incarcéré par la police. Il restera enfermé pendant 10 jours, durant lesquels il se fera passer à tabac. A sa sortie, des amis le préviennent que sa vie est menacée. Peu de temps après, Issa décide de quitter le Cameroun, pour la France. Première à avoir répondu favorablement, à sa demande d'asile. |

Issa n'avait jamais envisagé être un jour obligé de quitter son pays.
Sans aucune attache, ni repère, les premiers temps furent difficiles. Il se retrouva seul, lui qui avait toujours été tellement entouré.
Le choc de l'exil, Issa dût y faire face. C'est à cette période que la peinture s'est réimposée dans sa vie. Façon la plus sublime de s'affranchir du réel, Issa y a pu à sa guise, recomposer et recréer ces images dont il avait dû se séparer.
De la lumière, une lumière chaude et réconfortante. Son élan artistique, est vraisemblablement parti d'un besoin de sa part de combler un vide, une carence esthétique que la réalité à laquelle il était confronté était d'en l'incapacité de lui donner. Les souvenirs, les bruits et les rumeurs de son enfance, tout y est. |

Sa peinture est si liée à sa personne, qu'il a aussitôt éprouvé le besoin de composer ses couleurs lui même, à la manière de son père, il puise dans la nature pour obtenir ses teintes uniques et si particulières.
Comme sa mère, il applique la peinture, de ses doigts, directement sur la toile, renouant ainsi avec la tradition des femmes de son village. Selon sa propre formule "l'Art ce n'est pas que ce que l'on produit ,mais c'est aussi une histoire,un vécu".
Et c'est effectivement, à partir de ce vécu qu'il a construit son parcours artistique. Il le réinjecte dans tout ce qu'il entreprend. Artiste polymorphe, Issa Nyaphaga, n'est jamais à contre emploi dans les divers projets qu'il entreprend, scénographe, décorateur, sculpteur et bien sûr peintre.
Son travail évolue avec lui, se renouvelant sans cesse, afin de répondre à de nouveaux besoins.
Aucun grand manifeste, ni provocation dans son travail, pourtant son oeuvre, bien qu'intime, a ce je ne sais quoi d'universel... |
La technique |

Issa a mis au point une technique de peinture unique, baptisée « Capillarisme », qui consiste à appliquer une première couche de cheveux sur divers supports (toile, papier, bois et isorel) avant de peindre. D’autres textures et matériaux constituent également la base du travail d’Issa : sable, terre, plumes, cuir, matériaux recyclés... On dit de lui qu’il est le « chiffonnier de la peinture », parce qu’il fouille dans les poubelles, collectionne et ramasse toutes sortes d’objets. Car, ses principaux travaux portent sur la récupération et le détournement d’objets. « Je détourne les objets abandonnés de leur fonction première, et leur donne une nouvelle vie», affirme-t-il.
Depuis 1997, en plus des enseignements sur ses techniques de peinture qu’il donne dans les universités, les centres culturels et sociaux, Issa dirige des ateliers d’art thérapie pour les enfants et les adolescents en difficulté, avec l’association « La Source » dont Gérard Garouste est président. Il illustre également des ouvrages publiés en France.
Aimant les rencontres, Issa Nyaphaga collabore régulièrement avec la célèbre photographe Jacqueline Hyde, ancienne assistante de Man Ray, et également connue pour son travail sur Botero, Zao Wou Ki (prix Nobel de littérature) et Nicolas de Stael. |
Quelques questions à Issa Nyaphaga |

D'où te vient ton inspiration?
Je vis en fonction de tout ce que je traverse. Les gens que je rencontre, ceux que j'aime et les autres, la politique, les guerres, mes joies, mes peines...etc. Tout est pour moi source d'inspiration. Mon travail est à l'image de ce que je vis et de ce que je ressens.
En observant ton travail, on est impréssionné par la quantité de techniques différentes que tu utilises. Comment les choisis tu ?
Ca se fait naturellement, c'est à dire que je ne débute pas une peinture ou une sculpture, en me disant que je vais utiliser tel ou tel technique, en fait c'est plutôt la technique qui s'impose à moi, en fonction de sa pertinence par rapport au propos que je souhaite exprimer.
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