
La police haïtienne a tué samedi le chef rebelle Remissainthe Ravix au cours d'une fusillade dans une zone industrielle de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, a rapporté Dan Moskaluk, porte-parole de la police onusienne.
M. Ravix était l'un des quatre dirigeants du soulèvement qui avait renversé le président Jean-Bertrand Aristide le 29 février 2004.
Des policiers onusiens et haïtiens recherchaient dans le quartier Delmas, à Port-au-Prince, des suspects dans l'enquête sur une fusillade dans laquelle un employé de l'ONU a été légèrement blessé vendredi. Ils ont alors vu une dizaine d'hommes armés qui prenaient la fuite, a expliqué M. Moskaluk.
Les policiers ont poursuivi les fuyards jusqu'à une zone industrielle voisine et les ont coincé dans un bâtiment. Des échanges de tirs ont opposé les policiers haïtiens et les hommes armés. Remissainthe Ravix a été tué, a affirmé M. Moskaluk qui n'a pu préciser si l'ancien sergeant de l'armée haïtienne -démantelée par Aristide en 1995- était armé.
Accusé du meurtre le 6 février de quatre policiers, et soupçonné d'avoir orchestré plusieurs attaques contre des postes de police l'année dernière, Remissainthe Ravix était recherché par les forces de l'ordre depuis des semaines. Il clamait son innocence et avait choisi la clandestinité.
"C'est l'élimination d'une menace", a déclaré après sa mort Dan Moskaluk. Selon lui, M. Ravix constituait une menace pour le personnel de l'ONU et la police haïtienne et sa disparition va contribuer à ramener la stabilité dans le pays, en proie à des accès de violences depuis la chute d'Aristide.
Gessy Coicou, porte-parole de la police haïtienne, a affirmé que le corps de Remissainthe Ravix se trouvait à la morgue de l'hôpital général de Port-au-Prince. Une foule se massait devant l'établissement. La police barrait l'accès à la morgue. Des journalistes de l'Associated Press ont été autorisés à y entrer et ont pu voir le cadavre couvert de sang.
L'oNU a déployé quelque 7.400 hommes pour maintenir la paix en Haïti. Mais plus de 400 personnes ont été tuées depuis le mois de septembre dans des affrontements impliquant des gangs, d'anciens soldats, des policiers et du personnel onusien.
Une mission du Conseil de sécurité de l'ONU doit visiter le pays prochainement. Des élections sont prévues en octobre et novembre prochains.
D'après l'AP |