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Maryse Condé est la présidente de ce comité
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Un comité mis en place par le gouvernement français a proposé mardi la date du 10 mai pour commémorer en France la traite négrière transatlantique qui fit des millions de morts et de déportés du XVIème au XIXème siècle et recommandé un meilleur enseignement de ce crime contre l'Humanité.
Le Comité français pour la mémoire de l'esclavage, présidé par l'écrivain guadeloupéen Maryse Condé, a soumis cette date dans un rapport au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui devrait se prononcer en juin sur cette proposition d'une "Journée des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions".
Le 10 mai 2001, avait été adoptée en France la loi reconnaissant la traite négrière comme crime contre l'Humanité.
Mme Condé a fait état lors d'une conférence de presse de la "forte attente, au-delà de tous les clivages, pour un acte symbolique fort et pour des actions concrètes de la part des plus hautes autorités de la République française".
"Cette attente s'explique par le fait que la très grande majorité de nos concitoyens du monde issu de l'esclavage sont convaincus que, malgré la loi de (...) mai 2001, l'histoire de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions continue d'être largement ignorée, négligée marginalisée. Ces concitoyens perçoivent cet état de fait comme un déni de leur propre existence et de leur intégration dans la République", souligne le rapport.
Le texte propose également "d'améliorer la connaissance de l'histoire de la traite négrière et de l'esclavage dans les écoles", notamment dans les manuels scolaires et de "favoriser la recherche". A cette fin, il préconise la création d'un "Centre national d'histoire et de mémoire de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions".
Le choix de la date retenue pour l'hommage aux victimes de l'esclavage avait suscité des remous au sein de la communauté française d'Outre-Mer, des associations plaidant pour le 23 mai, en souvenir de la première manifestation, en 1998, à Paris des "enfants d'esclaves".
Les historiens évaluent à douze ou treize millions le nombre de déportés par la traite négrière transatlantique et la traite dans l'Océan indien, perpétrées à partir du XVIème siècle par les puissances européennes aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'Océan Indien contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes.
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