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La médiation de Thabo Mbeki va t-elle réussir ?
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cnn.com |
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La médiation du président sud-africain Thabo Mbeki a ouvert la voie mercredi à une candidature à la présidence de Côte d'Ivoire d'un des principaux opposants du président Laurent Gbagbo, une percée majeure dans le règlement de la crise politico-militaire qui secoue le pays depuis septembre 2002.
M. Mbeki a demandé, dans une décision très attendue, que tous les responsables politiques ivoiriens signataires d'un accord de paix puissent se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue en octobre.
Il a enjoint au président Laurent Gbagbo de mettre en oeuvre "dès que possible" l'application de cette décision.
Cette demande de M. Mbeki, agissant en tant que médiateur de l'Union africaine (UA), figure dans une lettre adressée à tous les protagonistes de la crise et rendue publique par le porte-parole du président, Désiré Tagro.
La question de l'éligibilité à la présidence figure au coeur de la crise en Côte d'Ivoire, pays coupé en deux par une rébellion contrôlant le nord depuis septembre 2002 après l'échec d'une sanglante tentative de coup d'Etat.
La demande de M. Mbeki ouvre notamment la voie à la candidature d'un des principaux opposants, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, un musulman originaire du nord, qui avait été écarté de la course à la présidence en 2000.
Cette mise à l'écart politique a aggravé la crise et les tensions ethniques entre le sud et les populations du nord.
"Pour ce qui concerne les élections présidentielles de 2005, le Conseil constitutionnel devrait accepter l'éligibilité des candidats qui seraient présentés par les partis politiques signataires de l'accord de Linas-Marcoussis", conclu en France en janvier 2003, affirme cette lettre.
M. Mbeki "demande à son excellence le président Gbagbo de faire usage des pouvoirs attribués au président aux termes de la Constitution de la Côte d'Ivoire, en particulier l'article 48, pour donner force de loi à la décision ci-dessus", selon cette lettre.
"Je demande que les mesures nécessaires soient prises dès que possible pour donner force de loi à la décision que j'ai prise", a souligné M. Mbeki.
Le parti de M. Ouattara, le Rassemblement des Républicains (RDR), s'est félicité de la décision de M. Mbeki. "C'est une victoire pour nous, et surtout une victoire pour les Ivoiriens. Mais ne faisons pas de triomphalisme. L'essentiel pour nous, ce sont les élections", souligne le RDR.
Les principaux protagonistes de la crise ivoirienne ont signé le 6 avril à Pretoria un accord de paix prévoyant notamment le désarmement, le démantèlement des milices et le retour des rebelles au sein du gouvernement de "réconciliation nationale".
Les parties n'avaient pas pu se mettre d'accord sur la question de l'éligibilité, et M. Mbeki s'était donné une semaine pour arrêter sa position.
M. Gbagbo a convoqué une série de réunions de "concertation" à partir de lundi avec les associations de la société civile et les institutions de l'Etat. Il recevra le 29 avril les présidents des institutions, le parlement le 30 avril et les forces de défense le 3 mai.
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