
Des heurts samedi à Lomé entre militants en campagne pour la présidentielle du 24 avril ont fait six morts et plus de 100 blessés dans le camp du parti au pouvoir, a indiqué dimanche une association proche du régime, alors que l'opposition signale un mort et 55 blessés dans ses rangs.
Ces violences sont les plus graves enregistrées depuis le début de la campagne électorale pour la présidentielle de dimanche prochain, organisée après le décès, le 5 février, du président Gnassingbé Eyadéma.
La coalition de l'opposition et la jeunesse du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) se sont rejetés la responsabilité des violences.
Le Mouvement togolais de défense des libertés et des droits de l'Homme (MTDLDH), a annoncé que six personnes avaient été tuées et plus de cent blessées parmi les membres du Rassemblement du peuple togolais (RPT).
"Nos équipes ont parcouru les centres de santé pour établir ce bilan" a précisé Claude Vondoli, responsable du MTDLDH, proche du pouvoir.
Il a accusé des militants de l'Union des forces du changement (UFC), premier parti d'opposition, d'avoir attaqué des militants de la jeunesse du parti.
Le coordinateur de la coalition de l'opposition, Me Yawovi Agboyibo, a de son côté annoncé qu'un militant de l'opposition avait été tué et 55 autres blessés.
La coalition de l'opposition a accusé les militants du RPT d'avoir "provoqué et agressé" ses propres militants après un meeting.
Samedi, les jeunes du RPT avaient organisé une "caravane électorale" à Lomé, alors que la coalition de l'opposition tenait un meeting animé par le chef en exil de l'UFC, Gilchrist Olympio, et la candidat de la coalition, Emmanuel Akitani Bob, en présence de plusieurs milliers de sympathisants.
Les heurts les plus violents entre militants se seraient déroulés samedi dans la soirée, selon des habitants.
Dimanche, la situation était redevenue calme, dans le centre de la capitale, et aucun renforcement de la sécurité n'était visible.
Le candidat du RPT, Faure Gnassingbé, un des fils du président défunt, devait tenir un meeting de campagne dans l'après-midi à Lomé.
La coalition de l'opposition a exigé le report du scrutin, et dénoncé des fraudes dans la révision des listes électorales et la distribution des cartes d'électeurs, ce qu'ont refusé les autorités.
M. Olympio a indiqué que la coalition ne boycotterait pas les urnes, sauf si "les choses se dégradent cette semaine".
Des heurts étaient déjà intervenus il y a quelques jours entre militants de l'opposition et du RPT, faisant plusieurs blessés.
Vendredi dernier, un militant de l'opposition avait été tué par balles par les forces de sécurité dans l'intérieur du pays.
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