
JOSEPH ANTOINE BELL: "ON NOUS DOIT DES EXPLICATIONS"
"On nous doit des explications. Il y a un coup bas. Le football, c'est l'image de la santé, mais certainement pas de la mort. Encore moins sur un terrain.
Je ne comprends pas qu'un joueur puisse faire 70 minutes en parfaite santé et s'écrouler. Pour cela, il faut plutôt être en mauvaise santé.
Mais le foot professionnel aujourd'hui, ce sont des examens médicaux à outrance et c'est rare de ne pas déceler les défaillances cardiaques.
De deux choses l'une:
ou bien il s'est passé quelque chose en cachette
ou bien on l'a aidé à mourir.
Pour moi il est souhaitable que sa famille connaisse la vérité. On m'a dit qu'il avait été malade avant de jouer, si c'est vrai et s'il ne voulait vraiment pas jouer, quelqu'un l'a aidé à se retrouver bien, donc quelqu'un connaît les règles de la médecine.
Si c'est ça, il y a un responsable.
Si un joueur fait de la dysenterie, comme on me l'a dit, et qu'on le fait jouer... On se doit de savoir."
CLAUDE LE ROY (ANCIEN SELECTIONNEUR DU CAMEROUN): C'EST INCROYABLE
C'est incroyable. J'étais en train de penser à lui. Je me préparais à regarder le matche de l'équipe de France tout en feuilletant le "Nouvel Observateur". Et je voyais à la fin du magazine des publicités pour des maisons à louer ou à vendre en Ombrie. Et c'est là-bas que nous étions en stage de préparation pour la coupe du monde 1998, que Marc-Vivien s'est gravement blessé à la jambe.
C'est pas possible.
C'était vraiment un mec d'une grande qualité, un exemple, comme Rigobert Song pour tous ses jeunes partenaires de la sélection.
Il était prévoyant, intelligent, attachant.
DANIEL LECLERCQ: "C'ETAIT UN MEC EXTRA"
C'était un mec extra, l'Afrique dans toute sa splendeur. Ce qui le marquait, c'était le respect. Je me souviens de sa dernière journée à Lens avant qu'il ne parte pour West Ham. On rencontrait Armentières en Coupe de France. Mais il m'avait dit qu'il voulait absolument jouer une dernière fois avec les Sang et Or.
Depuis, à chaque fois que je le croisais, et je l'embrassais. Et je n'avais qu'une hâte, revivre des émotions avec lui.
En fait, je l'aime, et je ne l'oublierai jamais.
GUY ROUX (ENTRAINEUR D'AUXERRE): IL AVAIT L'AIR EN FORME
Il avait un matche dans le rythme qu'il fallait. Juste avant l'accident, il avait fait une chevauchée de 50 mètres du milieu de terrain au poteau de corner.
Il avait l'air en forme, en bonne santé.
GUILLAUME WARMUZ (ANCIEN PARTENAIRE A LENS): C'EST TERRIBLE
[i C'est terrible. Marco est une force de la nature. Je me souviens de son arrivée à Lens. C'était un jeune garçon d'Afrique, mais c'était déjà une montagne. Un monument qui se préparait, et qui allait devenir très grand.
Il était très discret, il faisait seulement parler sa force.
Il n'avait jamais un geste d'énervement, il était sur le terrain comme dans la vie.
Je me souviendrai toujours de l'après-midi précédant notre titre avec Lens acquis à Auxerre en 1998. On était assis à côté, et il m'avait dit "Normalement, après je vais aller chez les rouges".
Il devait aller à Manchester United.
Hélas! il avait ensuite été gravement blessé, juste avant la Coupe du Monde.
Propos recueillis par l'Equipe |