Alassane Ouattara, principale figure de l'opposition ivoirienne, s'est réjoui mercredi de la décision de Laurent Gbagbo de l'autoriser à participer à l'élection présidentielle d'octobre prochain, une des principales revendications des rebelles qui contrôlent la moitié nord du pays.
Ancien premier ministre, Alassane Ouattara n'avait pas pu se présenter contre Laurent Gbagbo lors du scrutin organisé il y a cinq ans, à cause d'une clause de nationalité controversée présente dans la Constitution.
Selon ce texte, tout candidat présidentiel doit avoir deux parents ivoiriens. Le gouvernement ivoirien considère que la mère d'Allasane Ouattara, dont la famille est originaire du Burkina-Faso, n'est pas ivoirienne, ce que conteste l'intéressé.
Dans une déclaration surprise diffusée par la télévision publique, le président Laurent Gbagbo a affirmé mardi qu'il utiliserait tous ses pouvoirs constitutionnels pour permettre la candidature de son principal rival politique.
«Je me réjouis que cette décision soit enfin prise par le président Laurent Gbagbo. Je pense que cela va dans le sens de la réconciliation et je considère que c'est un grand pas en direction de la démocratie en Côte d'Ivoire. Tout n'est pas réglé bien sûr mais c'est un bon pas et il faut s'en féliciter», a estimé Alassane Ouattara sur France Info.
«Les élections de 2005 doivent être totalement transparentes et être crédibles, et les résultats acceptés par tous les acteurs politiques parce qu'elles auront été de bonnes élections. Il faut maintenant que le processus de regroupement des troupes des deux côtés s'engage (...) pour que nous puissions tenir les délais des élections en octobre 2005».
Le président sud-africain Thabo Mbeki a négocié au début du mois un accord de paix pour mettre un terme à la crise ivoirienne. L'accord prévoit le désarmement des combattants dans tout le pays, des réformes de sécurité et un nouveau gouvernement d'ouverture.
Thabo Mbeki a aussi demandé à Laurent Gbagbo d'utiliser ses pouvoirs présidentiels pour permettre la candidature de M. Ouattara. Dans un premier temps, le président ivoirien a répondu que la Constitution ne pouvait être changée que par un référendum national.
La Côte d'Ivoire est divisée entre un Nord contrôlé par les rebelles et un Sud loyaliste depuis une tentative de coup d'Etat en septembre 2002, qui a jeté le pays dans une guerre civile
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