
Cette attaque contre le principal représentant au sein du gouvernement d'union nationale de l'ex-rébellion MPCI risque de faire remonter la tension en Côte d'Ivoire, où la paix civile a été retablie depuis près de deux mois après une longue rébellion qui avait divisé le pays en deux.
Le gouvernement a réagi rapidement en condamnant cette attaque qualifiée d'"acte abominable" et en promettant d'ouvrir immédiatement une enquête.
Il a également fixé au 1er août la date d'ouverture du processus de désarmement des factions, qui devra s'achever au plus tard le 15 septembre, soit un an presque jour pour jour après le mouvement insurectionnel du 19 septembre 2002.
"Je déplore ce qui s'est passé à la station", a déclaré lors d'une conférence de presse le ministre par intérim de la Sécurité, Zelogo Fofana. "Une enquête a été diligentée".
Au siège de la radio-télévision RTI, des responsables ont confirmé que le ministre avait été assailli alors qu'il visitait les lieux.
Soro, en plus de son appartenance au gouvernement, est secrétaire général du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire, principale faction rebelle implantée dans le nord musulman.
Souleymane Koné, collaborateur de Soro, a accusé le personnel de la station, restée fidèle à Gbagbo durant toute la durée de l'insurrection, d'avoir délibérément laissé les agresseurs pénétrer dans l'enceinte de la station à Abidjan.
"Ils sont arrivés avec des pierres et des barres et ont tenté de mettre le feu au le bâtiment où il se trouvait. Ils ont tenté de le tuer. Il n'a été sauvé que parce la gendarmerie a amené un char pour pouvoir l'évacuer", a confié Koné à Reuters.
Cette agression contre l'une des principales figures de la rébellion du Nord, membre du gouvernement de réconciliation nationale issu des accords interivoiriens négociés en janvier en France, est susceptible de remettre le feu aux poudres dans le pays après une accalmie de près de deux mois.
En dépit de cette trêve, de nombreux problèmes restent en suspens, dont la question du désarmement des factions armées et le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire.
A Abdijan, des miliciens "loyalistes" s'entraînent ouvertement à ce que les anciens rebelles, qui se sont rebaptisés "Forces nouvelles", craignent être une possible reprise des combats.
avec Reuters
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