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Un simulacre d'élections
Le choc provoqué par la vaste opération de manipulation menée lors des élections du 24 avril dernier au Togo est révélateur de la quête de démocratie exprimée depuis plusieurs années par les peuples africains, et en particulier le peuple togolais.
Ces élections qui n'ont pas manqué d'indigner, ont été émaillées de nombreux incidents, organisés en toute impunité par les tenants du pouvoir du défunt président, et provoqué, selon les premiers bilans provisoires, la mort de plusieurs dizaines de togolais.
Ainsi, bien qu'elle n'ait pas envoyé de mission d'observation pour le scrutin du 24 avril, un rapport confidentiel de l'Union Européenne dont la rédaction de togoelections.org s'est procurée une copie, s'est fait l'écho des graves violations et fraudes constatées durant ces élections.
Ainsi, les observations faites par le personnel des missions diplomatiques et du PNUD le jour du scrutin ont conduit à confirmer l'absence de fiabilité des listes électorales, à mettre à jour un système semble t-il généralisé de faux bulletins pré-imprimés en faveur du candidat Faure Gnassingbé et à confirmer de nombreux cas d'enlèvement d'urnes par les militaires au moment du dépouillement (images passées sur TV5, dans la préfecture de Tandjouaré 15 urnes sur 87 ont été saisies par les militaires).
Par ailleurs dans de nombreux cas les représentants des candidats d'opposition ont été exclus des bureaux de vote et des opérations de dépouillement. La coupure des réseaux téléphoniques dimanche soir et la mise à sac du centre informatique de l'opposition n'ont pas permis à l'opposition et aux observateurs dépêchés par la société civile et les églises de faire leur propre évaluation des votes en temps réel.
C'est dans ce cadre que malgré des résultats largement favorables au candidat de l'opposition, la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI), comme à son accoutumée, a osé proclamer le 26 avril 2005 Faure Gnassingbé vainqueur provisoire du scrutin du 24 avril 2005 ; avec le satisfecit de la CEDEAO qui a jugé le déroulement des ces élections conforme aux normes universellement admises !
Le déchaînement de la contestation
La confiscation de la victoire de l'opposition par le régime en place, désormais incarné par le fils du défunt dictateur, avec la complicité de la CEDEAO et de la France n'a pas manqué de provoquer une révolte populaire, qui s'est amplifiée au fil des jours qui ont suivi la proclamation des résultats frauduleux. Les répressions massives opérées à l'intérieur du pays et à Lomé, et faiblement dénoncées par les organisations internationales démontrent une nouvelle fois la conspiration contre l'instauration de la démocratie au Togo.
C'est dans ce contexte que le candidat de l'opposition a proclamé sa victoire et est ainsi considéré par une partie du peuple comme le nouveau Président de la République du Togo.
L'irresponsabilité de la CEDEAO
L'échec de la CEDEAO dans l'accompagnement du processus électoral togolais démontre d'une éclatante manière l'incapacité de nos institutions à assurer la responsabilité qui est la leur dans le dénouement des crises en Afrique.
Se rendant au mieux complice des régimes rejetés par les populations africaines, les responsables de ces institutions devront se saborder et rendre compte devant les juridictions idoines pour leur silence face au désespoir des peuples africains et leur cautionnement aux graves violations des droits de l'Homme.
Dans le cas de la CEDEAO, elle s'est totalement discréditée et disqualifiée et ne devra plus se voir confier la responsabilité du règlement d'une crise dans la sous-région, à moins que ses dirigeants actuels ne se retirent de leur fonction et appellent à un dépoussiérage de cette institution.
L'Union Africaine, à travers le Président de la Commission A. O. Konare, qui avait eu une attitude extrêmement courageuse au lendemain du coup d'Etat perpétré par Faure Gnassingbe en février 2005, s'est murée dans un silence coupable qui ne l'honore pas, et de facto suscite désormais la suspicion des africains.
Le scénario de sortie de crise
Il ne fait plus aucun doute quant à la détermination des Togolais à prendre leur destin en mains, à mettre fin aux 40 années de dictature sous lesquelles ils ont vécu jusqu'alors, et à instaurer la démocratie dans leur pays.
De toute évidence, la contestation va se poursuivre à l'image de la vague orange en Ukraine et les autorités « putschistes » devront reculer face au mouvement de mobilisation des jeunes et des sociétés civiles africaines qui veulent mettre fin à certaines pratiques d'un autre temps sur le continent africain.
L'opposition devra proposer une plate forme de sortie de crise qui réunira l'ensemble des acteurs politiques et la société civile togolaise, dès qu'elle aura fait reconnaître sa victoire aux élections par les différentes organisations internationales et les pays amis. Et la France devra également s'y plier.
Une période transitoire permettra de réorganiser les différentes institutions togolaises et l'armée dont une partie s'est rendue coupable de graves violations sur les populations.
Les Togolais sont face à leur destin et ils ne laisseront pas passer cette chance historique d'instaurer la démocratie dans leur pays et de faire la paix des braves. Telle est la seule issue qui permettra de déjouer la conspiration qui voudrait que les Africains n'aient pas le droit de vivre en toute liberté et de construire un avenir meilleur pour les générations à venir.
Dans ce contexte, chaque africain est appelé à réclamer son droit le plus absolu à la liberté et à se considérer aujourd'hui comme un Togolais.
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